Cri du cœur pour sauver le Musée Gilles-Villeneuve à Berthierville

Publié le 2 novembre 2020 dans Course automobile par Journal de Montréal

Par Simon Dessureault

L’homme qui tient le Musée Gilles-Villeneuve à bout de bras depuis plus de 30 ans se bat maintenant pour ne pas être emporté financièrement par la pandémie.

«J’ai de l’argent pour survivre jusqu’au mois de mars et après je ne peux pas emprunter de nouveau», affirme Alain Bellehumeur, le directeur général de cet établissement privé et non subventionné situé à Berthierville, dans l’est de Lanaudière.

M. Bellehumeur, un des membres fondateurs du musée en 1988, a emprunté 25 000 $ au gouvernement fédéral ainsi que 40 000 $ au gouvernement du Québec, et il a monté de 50 000 $ l’hypothèque de la bâtisse du musée pour l’injecter dans ses opérations, qui lui coûtent environ 10 000 $ par mois (hypothèque, électricité, quelques salaires, etc.).

Le Musée Gilles-Villeneuve a été contraint de fermer ses portes récemment, pour une deuxième fois depuis le mois de mars, car il se trouve en zone rouge.

«Si on épuise le 100 000 $ qu’on a emprunté, on ne sera plus capable de payer par après, dit-il. J’ai même fermé le chauffage de moitié.»

La pandémie l’oblige en outre à annuler ses activités de financement, tels un banquet annuel et l’installation de kiosques dans des événements reliés au sport automobile.

Il perd également sa clientèle internationale à cause de la fermeture des frontières.

«Les clients d’autres pays représentent 60% de ma clientèle.»

Et le kiosque qu’il tient chaque année au Grand Prix du Canada sur le circuit Gilles-Villeneuve lui rapporte environ 40 000 $.

«S’il y a un Grand Prix du Canada à huis clos en juin, on ne fera pas une cenne avec ça, a-t-il ajouté. La pandémie pèse vraiment sur nos épaules.»

«Ça fait très mal», déplore celui qui amasse et collectionne depuis 32 ans des objets liés à Gilles Villeneuve, comme des casquettes, des petites voitures, des photos autographiées et une multitude d’autres trucs.

Le Musée Gilles-Villeneuve n’est pas agréé par Québec parce qu’il est plus perçu comme touristique que culturel ou patrimonial, soutient M. Bellehumeur, qui a néanmoins reçu une aide de 13 300 $ de Patrimoine Canada.

Alain Bellehumeur pourrait cependant avoir recours au nouveau programme provincial d’urgence pour les musées, qui inclut notamment les musées privés non subventionnés.

«Si j’applique et que j’ai 1000 $, je vais péter une coche, confie-t-il. On se débrouille depuis 30 ans, là on demande de l’aide, c’est le temps!»

Le Musée Gilles-Villeneuve représente l’œuvre d’une vie pour M. Bellehumeur, alors que sa passion pour Gilles Villeneuve a commencé en 1978. À l’époque, il avait interviewé le légendaire pilote en personne lorsqu’il était journaliste pour le journal de Berthierville.

En 1994, quand le musée a déménagé, il a demandé une année sabbatique à son employeur parce qu’il voyait le potentiel de développement du musée.

«On me l’a refusée, mais je me suis lancé pareil parce que j’y croyais», ajoute celui qui a bénéficié d’une visibilité médiatique internationale à plusieurs reprises durant la fin de semaine du Grand Prix lorsque des stations de télévision européennes sont venues faire des reportages à Berthierville.

M. Bellehumeur tentera maintenant l’expérience d’un encan virtuel, du 13 novembre au 13 décembre, dans le cadre duquel plusieurs objets du musée et d’amateurs de sport automobile seront mis en vente.

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