Ford Explorer, le cœur toujours jeune
L’humble et néanmoins excellent auteur de ce texte vient d’avoir 48 ans. Et je me sens encore le cœur jeune. Sauf les matins où ma capsulite me fait souffrir. Sauf les fois où je dois prendre ma pression, question de savoir si mes médicaments contre l’hypertension font effet. Ça ne vous intéresse pas? Le Ford Explorer me comprend, lui! Même s’il est encore très jeune de cœur, la société a changé et il montre de plus en plus de rides. Et puis à quoi bon avoir de bonnes jambes s’il n’y a plus de terrain où courir?
Il n’y a pas si longtemps, le Ford Explorer était le véhicule de prédilection de nombreuses familles recherchant confort, puissance et fiabilité. Et puis les prix de l’essence se sont mis à grimper en même temps que la société prenait le virage vert. Les nouveaux multisegments que sont les Edge et Flex, tout en consommant moins, sont plus « in ». Enfin, la crise économique est venue détruire le peu qu’il restait pour les véhicules comme l’Explorer. Mais ce dernier n’a rien perdu de ses qualités. C’est le monde autour qui a changé.
Tout d’abord, précisons que l’Explorer est bâti sur un châssis de camionnette, ce qui lui assure des capacités de franchissement et de remorquage très élevées. On retrouve deux moteurs au catalogue, soit un V6 de 4,0 litres et un V8 de 4,6 litres. Si, il y a peine quelques années, le réflexe premier était de choisir le V8, aujourd’hui c’est le contraire. Le V6 est suffisamment puissant pour la plupart des utilisations, avec ses 210 chevaux et ses 254 livres-pied de couple. Les accélérations sont franches et on ne sent pas qu’il a 2100 kilos à déplacer. Il permet de remorquer jusqu’à 2330 kilos (5140 livres). Mais il y a un mais… Ce V6 consomme à peu près autant que le V8! Pour sa part, le huit cylindres de 4,6 litres développe pas moins de 292 chevaux et un couple de 300 livres-pied et il peut remorquer jusqu’à 3227 kilos (7115 livres). Alors le choix est facile à faire.
4x4 ou intégrale
Si le V6 reçoit une transmission automatique à cinq rapports, celle du V8 est à six rapports, ce qui peut expliquer qu’il consomme modérément, modérément devant ici être pris dans un sens large, très large… Comme mentionné plus tôt, l’Explorer possède un rouage 4x4. Le conducteur peut choisir entre les modes « Auto », « 4 High » et « 4 Low ». En mode auto, il s’agit d’une intégrale qui transmet, en temps normal, la puissance aux roues arrière. De son côté, le mode High permet de rouler en 4x4 sur la route, tandis que le mode Low démultiplie les rapports du pont et autorise une conduite en hors route. La version Limited, plus luxueuse, a seulement droit à une intégrale.
Sur la route, le comportement de l’Explorer ne présente pas de surprises. Les suspensions indépendantes aux quatre roues offrent un confort très, très acceptable et empêchent, du mieux qu’elles le peuvent, la partie arrière de sautiller sur mauvais revêtement. Mais comme le châssis est de type échelle, on sent que « ça porte dur », à l’arrière surtout. Dans les courbes prises rapidement, le véhicule affiche un bon roulis. Mais conduit dans les normes, la tenue de route est surprenante. La direction est trop légère et déconnectée, mais elle contribue, avec l’insonorisation poussée et la douceur de roulement, à la sérénité de l’habitacle. Soulignons, en passant, le rayon de braquage plutôt court pour un VUS.
Habitacle confortable
À cause de ses imposantes dimensions, l’Explorer ne passe pas inaperçu. Ses lignes sont équilibrées et, même s’il s’agit d’une question de goût, passablement jolies. Sur la plupart des unités conduites depuis quelques années, il faut avouer que le niveau de finition de la carrosserie était souvent bien en-deçà de celui des plus récents produits Ford. L’habitacle aussi est réussi. Le tableau de bord reprend les lignes de celui de la camionnette F-150, ce qui est tout à son honneur. Les boutons tombent bien sous la main et la plupart sont suffisamment gros pour être manipulés avec de gros gants. Même s’il possède un vaste habitacle, l’Explorer n’offre pas beaucoup d’espaces de rangement, mais il y a plusieurs porte-gobelets, qui deviennent, à ce moment, des espaces de rangement.
Les sièges avant sont confortables même si le support pour les cuisses pourrait être meilleur. L’Explorer se décline en versions cinq, six et sept places. Dans le cas des six et sept places, on retrouve une petite banquette à l’arrière. Cette dernière rangée est plus ou moins facile à atteindre et son confort est acceptable, tout au plus. Mais comme elle ne sert habituellement pas souvent, nous ne lui en tiendrons pas rigueur. Certes, lorsque la troisième rangée de sièges est relevée, l’espace dévolu aux bagages se fait plus discret. Sinon, l’espace de rangement est vaste même si le plancher n’est pas parfaitement plat, les sièges de la deuxième rangée ne se repliant pas complètement à plat. Le hayon ouvre haut et, particularité des plus intéressantes mais de plus en plus rare, la vitre ouvre séparément du hayon, ce qui permet de transporter des objets très longs comme des madriers.
Pour 2010, l’Explorer ne connaît pas de changements majeurs, à moins que l’ajout du modèle XLT Sport constitue pour vous une nouvelle de première importance. Il ne faudrait pas se surprendre que l’Explorer soit entièrement renouvelé d’ici peu. Sans doute que le nouveau moteur EcoBoost de Ford trouverait sa place sous son capot. Peut-être aussi vit-il ses derniers moments parmi nous, ce qui serait vraiment dommage. Car plusieurs personnes continuent d’avoir besoin d’un véhicule confortable qui peut remorquer de lourdes charges, que ce soit pour le travail ou les loisirs.
Feu vert
Style robuste
4x4 performant
Moteur V8 bien adapté
Capacités de remorquage élevées
Habitacle confortable
Feu rouge
Moteur V6 dépassé
Consommation importante
Valeur de revente à pleurer
Direction trop légère
Finition quelquefois peu sérieuse