Ford Taurus , un retour en force !

Publié le 9 octobre 2009 dans 2010 par Sylvain Raymond

Le constructeur Ford a connu du succès dans le passé avec la Taurus, une voiture introduite initialement en 1986 qui a connu des hauts et des bas. Tout comme un artiste qui veut marquer un nouveau départ, elle a changé de nom en 2005 pour devenir la Five Hundred, retrouvant finalement son appellation d'origine trois ans plus tard. Ford s'est aperçu que le nom Taurus représentait une meilleure carte de visite. Voici que la Taurus nous arrive entièrement remaniée pour 2010, marquant une véritable rupture avec le passé.

La Taurus 2010 s'inscrit parfaitement dans la lancée des nouveaux produits du constructeur. D'ailleurs, à ceux qui croient que Ford produit toujours des véhicules dont la qualité n'égale pas celles des constructeurs nippons ou autres, je vous suggère vivement une visite chez un concessionnaire. Il faudra revoir votre opinion. Les produits présentés au cours des deux dernières années, notamment la Fusion et le Flex, sont drôlement intéressants, et ce, sans compter les piliers que sont la Mustang et le F-150. Ajoutez la Fiesta qui arrivera sous peu et une nouvelle Focus sur la planche à dessin et vous obtenez une gamme de modèles hautement compétitifs.

Une recette à succès

Avec la Fusion qui fait belle figure chez les berlines intermédiaires, la Taurus se voit donc confier le rôle de porte-étendard et elle se positionne un cran plus haut dans la gamme, tant au chapitre des dimensions que du prix. Elle a pris de l'embonpoint par rapport à la Taurus originale avec pratiquement 1 000 lb supplémentaires. Elle n’a pas énormément de rivales, mais on peut en considérer quelques une dont la Pontiac G8, la Chrysler 300C et la Toyota Avalon. Depuis quelques années, ce sont les divisions de luxe des constructeurs qui prennent la relève dans ce segment, les gens préférant un logo plus prestigieux lorsqu'ils ont les moyens de débourser un peu plus. Afin d'attirer l'attention, la Taurus répond avec un prix bien étudié, un style réussi, une qualité sans reproche et surtout, un niveau d'équipement inégalé dans son créneau. Les bons ingrédients sont réunis et la recette est drôlement bien exécutée.

Quatre versions sont proposées, incluant deux motorisations. Les Taurus SE, SEL et Limited partagent un V6 de 3,5 litres, moteur qui se trouve aussi dans la Ford Fusion Sport et le Edge. Ce dernier développe une puissance de 263 chevaux à 6 250 tr/min pour un couple de 249 lb-pi à 4 500 tr/min et se voit couplé à la seule boîte offerte, soit l'automatique à six rapports. Alors que ce n'est pas le cas chez la concurrence, la Taurus peut aussi être équipée d'un rouage intégral venant de série dans la Limited. Quant à la Taurus X, elle disparaît du catalogue puisque le Edge et le Flex comblent le besoin.

La rectitude politique

La Taurus SHO de son côté occupe le haut de la gamme et dispose sous le capot de plus de puissance grâce à son moteur V6 de 3,5 litres biturbo, un moteur qui, pour la première fois dans l'histoire de la SHO, n'est pas issu de chez Yamaha, mais bien de chez Ford. Ce dernier, qui hérite de l'injection directe, développe une puissance de 365 chevaux pour un couple de 350 lb-pi. Voilà véritablement une Taurus dopée aux hormones ! Cependant, il ne faut plus le crier sur les toits. Chez Ford, ce n'est pas une version haute performance. On parle plutôt de la puissance d'un V8 couplé à l'économie d'un V6. D'ailleurs, ils prononcent Taurus « Show », non pas S.H.O. À une ère où la rectitude politique est de mise, les gens du marketing (qui profitent de la vague verte qui défile) préfèrent éviter d'utiliser les termes « performances ». C’est pourquoi la Taurus SHO (Super High Output) arbore à l'arrière le logo EcoBoost, un monogramme vert (tiens donc !) qui sera apposé sur les modèles suralimentés du constructeur.

Alors que le style de la précédente génération avait évolué, la nouvelle Taurus tranche radicalement de ce que l'on a connu. Je dois avouer que le tout est fort réussi. L'extérieur adopte une sculpture beaucoup plus athlétique et la voiture affiche une allure plus dynamique. Cet élément est bien mis en valeur par une ceinture de caisse plus élevée, des ailes évasées abritant des jantes magnifiquement réussies, alors que divers éléments rehaussent le caractère de la voiture, par exemple, les ouïes intégrées aux ailes. Cependant, avec des roues de 19 et même 20 pouces dans certains cas, il faudra vous attendre à un coût plus élevé lorsque viendra le temps de l'équiper de pneus d'hiver ou pour simplement remplacer les pneus.

Du reste, l'avant est typique des nouvelles lignes du constructeur et s'avère très joli, alors qu'il faut quelque temps pour s'habituer à l'arrière, particulièrement en raison de la large barre horizontale qui traverse le coffre et qui joint les feux. Pas question de transformer la Taurus SHO en voiture « pimpée ». Chez Ford, on désire une voiture performante, mais qui passe inaperçue. Voilà pourquoi cette édition survitaminée ne reçoit que quelques artifices visuels, notamment un petit béquet à l'arrière et une grille avant plus sport.

Du beau travail à l'intérieur

Lorsque l'on monte à bord, on découvre un habitacle digne d'une berline de grand luxe. Il faut avouer que l'intérieur de la nouvelle Taurus n'a rien à voir avec ce que l'on a pu connaître dans le passé. Ford a retenu la leçon et rien n'a été laissé au hasard. La finition et le choix des matériaux se soldent par un habitacle riche et soigné. Difficile d'adresser des reproches.

En ce qui a trait à la position de conduite, on retrouve tous les éléments essentiels pour assurer le confort et une bonne position au volant, entre autres un pédalier ajustable et une colonne de direction télescopique. Les sièges procurent un bon confort en conduite normale, tout en procurant un maintien latéral correct, cet élément étant un peu plus marqué dans le cas de la Taurus SHO. Quelques touches plus subtiles rehaussent également l'habitacle, spécialement le rétroéclairage des jauges et des sièges deux tons proposés dans certaines livrées. Mon seul petit reproche touche l'assise des sièges qui n'est pas assez profonde et qui ne supporte pas entièrement le dessous des jambes, ainsi qu'une console centrale assez large, réduisant le dégagement près du genou.

Déjà, cette description pourrait suffire à en convaincre plusieurs, mais Ford a décidé de ne pas en rester là. Le constructeur a plutôt relancé la concurrence en ajoutant une panoplie d'équipements et de gadgets, des éléments que l'on retrouve normalement dans des voitures beaucoup plus dispendieuses. Du lot, on note, selon la version, un système qui surveille vos angles morts, un régulateur de vitesse adaptatif, un avertisseur de collision, le système MyKey, un radar de marche arrière, le système SYNC de Ford, un système de navigation et j'en passe. Voilà qui vous permet de circuler dans une voiture tout aussi équipée, sinon mieux, que plusieurs BMW, Lexus et Audi, tout en économisant assez pour vous acheter une sous-compacte en prime.

Sur la route

Au volant, le V6 de 3.5 litres procure à la voiture de bonnes prestances. Cependant, la Taurus n'a rien d'une compacte et son poids se fait tout de même sentir. La boîte automatique à six rapports s'acquitte bien de sa tâche et effectue des changements doux et précis. Un mode manuel incluant des leviers derrière le volant vous permet de choisir manuellement les rapports, donnant un petit élan de sportivité à la conduite. Un des éléments qui mérite d'être souligné est sans contredit l'insonorisation de l'habitacle. Même à plus haute vitesse, aucun bruit de moteur ou de vent ne filtre.

Le volant se prend bien en main et la direction s'avère assez précise pour rendre la conduite agréable. Bon point également pour la suspension qui offre un compromis satisfaisant entre confort et stabilité. On est loin des réglages d'un Crown Victoria. De son côté, la Taurus SHO se distingue par sa puissance accrue, mais c'est surtout son couple supérieur développé à bas régime qui maximise sa prestance. La SHO, même poussée un peu plus, conserve une conduite neutre alors que les transferts de poids sont minimaux. Bref, la SHO n'est pas une machine de performance, maniable et légère, mais elle dispose d'une bonne puissance et celle-ci est bien contrôlée.

Difficile de prévoir le niveau de vente de la Taurus, mais ceux qui succomberont à ses charmes seront certainement comblés.

Feu vert

Style agréable
Prix bien étudiés
Bon duo de moteurs
Équipement complet

Feu rouge

Puissance de freinage (SHO)
Visibilité arrière
Roues de 20 pouces onéreuses

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