Toyota Avalon, une pierre angulaire

Publié le 5 février 2007 dans 2007 par Denis Duquet

Il ne faut pas le cacher, jusqu’à l’arrivée de cette génération, la Toyota Avalon n’était rien d’autre qu’une Camry
modifiée afin de permettre à ce constructeur d’aller grappiller quelques ventes aux grosses berlines nord-américaines. D’ailleurs, l’une de ses caractéristiques était la possibilité de la commander avec une banquette avant pouvant accommoder six occupants. Inutile de souligner que l’agrément de conduite était aussi nul que la mécanique pouvait être fiable. Mais le monde a basculé avec l’arrivée de la nouvelle version en 2005 en tant que modèle 2006.

Non seulement cette nouvelle venue nous a immédiatement fait oublier la silhouette de sa devancière mais, pour la première fois, l’Avalon n’était plus à la remorque de la Camry, elle était la première de la lignée à arriver sur le marché. Cette tactique peut s’expliquer de deux façons. D’abord, la direction aurait voulu relever son prestige en la lançant en premier. D’autant plus que sa silhouette et sa mécanique étaient vraiment de première. Ensuite, on aurait voulu hausser les ventes de l’Avalon plus rapidement tandis que la Camry, renouvelée cette année, avait encore la cote. Quoi qu’il en soit, aussi bien la nouvelle Camry que la Lexus ES350 sont des descendantes de cette grosse berline, la plus opulente de la famille Toyota.

Moteur musclé

Les confortables et luxueuses berlines sont achetées par des gens qui ne privilégient pas nécessairement les accélérations sportives. Ceux-ci devront donc s’accommoder d’un groupe propulseur qui impressionne par ses prestations. Heureusement pour ces personnes, sa douceur est tout aussi remarquable. Comme tout moteur Toyota qui se respecte, ce V6 de 3,5 litres tourne comme une turbine tant il est silencieux et doux. Alors que plusieurs constructeurs n’ont pas encore réussi à rendre leur moteur V6 ultradoux, les ingénieurs de Toyota semblent avoir trouvé la recette magique. Aussi bien les bruits d’entrée d’air et les vibrations à l’accélération que ceux provenant du jeu de soupapes ont été gommés. Mais ce qui est encore plus remarquable, c’est que ce moteur V6 produit 280 chevaux en plus d’afficher une consommation raisonnable de 10,5 litres aux 100 km. Cette dernière donne s’explique en grande partie par l’efficacité du système de calage variable des soupapes. D’ailleurs, toutes les personnes qui sont montées à bord de cette voiture ne pouvaient s’empêcher de souligner : « Wow ! Ça marche ce char-là ! »

Et les prestations seraient encore plus impressionnantes si la boîte automatique à cinq rapports ne s’était pas parfois montrée quelque peu paresseuse lors du passage de certains rapports, notamment de la troisième à la quatrième vitesse. Il est possible de passer les rapports manuellement et c’est plus efficace, même si un certain à-coup a été observé de temps à autre. Quoi qu’il en soit, il faut un peu plus de sept secondes pour boucler le 0-100 km/h, des chiffres étonnants compte tenu du gabarit de cette auto.
En plus de sa nouvelle plate-forme acquise en 2005, l’Avalon propose tout ce à quoi on s’attend d’une voiture de ce prix : suspensions indépendante avant/arrière, freins à disque aux quatre roues et freins ABS avec distribution électronique de la force de freinage. Malheureusement, il faut investir davantage si on veut se procurer le système antipatinage et de stabilité latérale. D’ailleurs, il faut toujours se méfier des groupes d’options proposés par Toyota qui permettent d’ajouter au contenu de la voiture et de combler quelques caprices, car la facture risque de vous surprendre...

Si le confort vous intéresse

L’Avalon a donc progressé en fait de stylisme et de performance. La carrosserie anonyme de jadis a été remplacée par une silhouette qui, à défaut d’être controversée, est tout au moins équilibrée. La partie arrière est l’élément visuel qui la caractérise le plus. En outre, l’habitacle a été « Lexurisé » car on y retrouve une finition, une présentation et un luxe qui s’apparentent à ce que les voitures Lexus nous proposent. Et comme il se doit, l’insonorisation est l’égale de bien des berlines coûtant beaucoup plus cher. Cela ne signifie pas pour autant que le tableau de bord soit un modèle de design, mais c’est équilibré, élégant et sobre. Des appliques en bois viennent donner du relief aux panneaux de couleur titane qui sont utilisés à profusion sur la planche de bord. Soulignons au passage que les commandes audio placées sur le volant auraient intérêt à être redessinées. Pour votre information, notre voiture d’essai était équipée d’un système audio premium de JBL dont la sonorité était impressionnante. D’ailleurs, à ce chapitre, les basses sont agressives, ce qui ne doit pas toujours convenir aux goûts musicaux des acheteurs éventuels.

La position de conduite est bonne, le pied gauche bénéficie d’un repose-pied géant et le volant dont le boudin est partiellement en bois se prend bien en main. Toutefois, vous devrez vous contenter d’apprécier le rendement du moteur V6 sur ligne droite seulement. En virage serré abordé à grande vitesse, la direction engourdie et la souplesse des amortisseurs vous font regretter d’avoir voulu jouer les Arno Trulli au volant d’une berline dotée d’une suspension en guimauve. Mieux vaut se borner à rouler plus sagement et à profiter de tout le confort que procure cette Avalon, tout en nous laissant guider par le système de navigation par voix, optionnel bien entendu.

feu vert

Allure moderne
Moteur performant
Finition soignée
Habitacle spatieux
Fiabilité

feu rouge

Agrément de conduite mitigé
Suspension trop souple
Direction engourdie
Passage des rapports lents
Freinage à revoir

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