Genesis : des ventes timides malgré des produits convaincants

Publié le 11 décembre 2020 dans Blogue par Marc-André Gauthier

J’ai eu l’opportunité de passer la journée au volant des derniers produits Genesis, soit la berline intermédiaire G80 et le VUS intermédiaire GV80.

Après ces essais, force est d’admettre que Genesis a encore beaucoup de pain sur la planche. Mais pas au chapitre de ses véhicules, oh non!

Des autos exceptionnelles

L’idée, ici, n’est pas de faire un compte-rendu détaillé de l’essai des deux véhicules. À ce sujet, je vous invite à consulter nos essais routiers complets en suivant les liens ci-dessous.

Ce billet vise plutôt à peindre le portrait de la situation de la marque de luxe coréenne qui, depuis son entrée en scène il y a quelques années, a bien de la difficulté à s’implanter chez nous.

Photo: Marc-André Gauthier

Pouvoir conduire les deux plus récents modèles de la marque m’a permis de constater à quel point l’offre de Genesis est sérieuse. La qualité est indéniablement au rendez-vous et le résultat a de quoi surprendre.

Autant la G80 que le GV80 sont disponibles avec deux moteurs différents. Le premier est un quatre cylindres turbocompressé de 2,5 litres, bon pour 300 chevaux et 311 livres-pied de couple. Le deuxième est un six cylindres biturbo, déployant 375 chevaux et 391 livres-pied de couple. Dans les deux cas, on a affaire à des mécaniques dont le raffinement et le comportement n’ont rien à envier aux moteurs que l’on retrouve chez la concurrence allemande.

En matière de finition, les Genesis impressionnent encore plus! La qualité des matériaux et de l’assemblage rivalise avec ce que fait Lexus, et la présentation est elle aussi impeccable.

En ce qui a trait au comportement routier, les véhicules Genesis sont un peu moins raffinés que les produits allemands, dans la mesure où ils sont moins précis en conduite. En revanche, ils font bien mieux que les bagnoles de luxe japonaises, au point où il devient difficile de recommander une Lexus ou une Infiniti à la place de la G80 ou du GV80.

Photo: Marc-André Gauthier

Une tâche colossale

Les voitures que fabrique Genesis, donc, se sont rapidement taillées une place parmi les meilleures de leurs catégories respectives. Pourtant, les ventes ne reflètent aucunement ce constat. Celles-ci demeurent très faibles et, même si la marque est encore toute jeune, il faudra un jour ou l’autre que les consommateurs soient au rendez-vous.

Malgré un début d’année moribond à cause de la COVID-19 - ce qui fut toutefois le cas pour tout le monde -, on observe une légère augmentation en 2020. Mais Genesis devrait faire bien mieux que ça, surtout avec la qualité de ses produits.

Cela illustre bien son problème, et démontre l’une des tristes réalités de l’industrie automobile : les consommateurs n’achètent pas nécessairement le meilleur produit.

Comment expliquer cela? Il y a trois pistes! La première, c’est que Genesis n’est pas perçue par les acheteurs comme étant une véritable compagnie de luxe. Ces acheteurs considèrent les Genesis comme des Hyundai haut de gamme. Pourtant, Infiniti, Lexus, et Lincoln vendent littéralement des versions endimanchées de voitures ordinaires.

Photo: Marc-André Gauthier

La deuxième piste, c’est que Genesis est encore une jeune entreprise. Elle n’est pas sur notre marché depuis longtemps, et se faire un nom, ça prend du temps. Cela dit, un constructeur comme Tesla démontre bien qu’avec le bon marketing et la bonne stratégie, on peut rapidement passer du statut de startup à celui de la compagnie automobile qui vaut le plus cher au monde!

La troisième piste, c’est que Genesis a un peu fait les choses à l’envers. On a commencé par vendre une berline de luxe intermédiaire, un segment délaissé depuis des lustres, et qui continue de rapetisser d’année en année. Ensuite, Genesis a lancé une grande berline, puis une berline compacte. On arrive bien tard avec un VUS intermédiaire, et encore plus tard avec un VUS de luxe compact, le GV70, qui n’arrivera qu’en 2022 et qui aurait logiquement dû être le premier modèle Genesis à faire son entrée sur le marché.

La situation de Genesis est probablement le fruit d’un mélange de ces trois facteurs. La route sera longue et difficile pour arriver à concurrencer Infiniti et Lexus en matière de ventes au Canada, et encore plus longue pour chauffer les marques de luxe allemandes. Au moins, Genesis a les produits pour le faire, un service hors-pair, et semble-t-il, l’appui financier presque illimité de la maison-mère en Corée.

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