Land Rover LR2, le mythe et la réalité

Publié le 15 octobre 2009 dans 2010 par Gabriel Gélinas

Land Rover fait partie de ces marques dont la renommée dépasse grandement ses chiffres de vente, puisqu’elle est depuis belle lurette associée aux expéditions menées dans les coins les plus reculés de la planète. Longtemps reconnus pour leur simplicité et leur solidité légendaire sur le plan mécanique au début de l’histoire de la marque, les Land Rover sont aujourd’hui devenus des véhicules de luxe qui affrontent plus souvent l’asphalte que les sentiers rocailleux.

Peu importe le modèle, tous les véhicules Land Rover partagent certains éléments de style ce qui permet d’assurer la filiation du LR2 jusqu’au Range Rover, notamment le capot avant de style « coquille d’huître », le toit qui semble flotter au-dessus du véhicule, ou encore cette impression de stabilité qui est créée par le style aux formes plutôt carrées de ces véhicules.

Sous cette allure au flegme britannique se cache une architecture empruntée en partie chez Volvo puisque le LR2 partage son moteur à six cylindres en ligne ainsi que sa structure avant déformable et certains éléments de suspension avant avec la S80 du constructeur suédois, dans un effort de synergie réalisé alors que les deux marques étaient dans le giron du constructeur américain Ford. C’est pourquoi le moteur du LR2 est monté transversalement sous le capot. Si on compare le LR2 à la concurrence directe, soit les Acura RDX et BMW X3, entre autres, on s’aperçoit que le moteur du Land Rover est le plus faible du lot avec 230 chevaux et que le LR2 est le véhicule le plus lourd de ce trio par environ 150 kilos. Il ne faut donc pas s’attendre à des performances à tout casser pour ce qui est des accélérations ou des reprises, car la transmission automatique est plutôt lente à réagir. Par ailleurs, il faudra composer avec une consommation de carburant qui est beaucoup plus élevée que celle des véhicules rivaux.

Un comportement routier axé confort

Le niveau de confort du LR2 est tout de même surprenant pour ce qui est de la conduite sur l’autoroute, le véhicule étant assez bien insonorisé et d’une stabilité sans faille en ligne droite. Sur les routes secondaires, la grande souplesse des suspensions et le poids élevé du LR2 font en sorte que les mouvements de la caisse sont d’une grande amplitude ce qui entraîne une plongée vers l’avant lors d’un freinage intense suivi d’un important roulis en virage. Avec le LR2, mieux vaut oublier la sportivité en faveur d’une conduite souple et coulée de façon à ne pas brusquer les passagers. Si le LR2 se comporte de cette façon sur les surfaces asphaltées, c’est en partie parce que ce véhicule possède de réelles aptitudes pour la conduite hors route, aptitudes qui ne seront probablement jamais exploitées par la très grande majorité des acheteurs.

L’an dernier, j’ai eu l’occasion de conduire le LR2 et le LR3 au cours d’un périple de quatre jours dans le désert de Gobi en Mongolie. Le seul problème auquel nous avons eu à faire face fut les coupures infligées aux flancs des pneus par des cailloux acérés, provoquant des crevaisons. Le LR2 s’est montré à la hauteur grâce au système Terrain Response qui fait partie de l’équipement de série et qui permet au conducteur d’adapter le comportement du véhicule au moyen d’une simple mollette agissant à la fois sur les freins ABS, la traction asservie, le système de contrôle électronique de la stabilité, de même que la réponse de l’accélérateur en fonction du type de surface sur laquelle le véhicule doit rouler. Ce système particulièrement ingénieux est en grande partie responsable des réelles aptitudes du LR2 en conduite hors route.

Et si on peut reprocher bien des choses au Land Rover et Ranger Rover, leurs capacités en conduite hors route sont à la hauteur de leur légende. Confiez le volant d'une Land à un expert de la conduite extrême sur sentier quasiment inexistant, et vous allez être fortement impressionnés par les possibilités de ce véhicule. Boue, sol rocailleux, sable meuble, neige ou glace, rien ne l'arrète ou presque. Si autrefois il en tenait à une mécanique bien adaptée pour expliquer cette excellence, de nos jours, ce sont les assistances électroniques à la conduite hors route qui permettent de réaliser des miracles ou presque.

Le talon d’Achille...

C’est encore et toujours la fiabilité à long terme qui vient entacher le bilan de la marque anglaise qui n’est tout simplement pas recommandable, à moins que vous ne vouliez développer une relation intime avec le gérant de service d’un concessionnaire Land Rover. Il existe plusieurs sondages permettant d’évaluer la fiabilité à long terme, et le plus pertinent d’entre eux est le Vehicle Dependability Study, qui est mené chaque année par la firme américaine spécialisée J.D. Power and Associates, et qui mesure le taux de satisfaction de la clientèle après trois années d’usage d’un véhicule. En 2008, Land Rover se classait au trente-septième et dernier rang du classement par marque de véhicules en ce qui a trait à la fiabilité à long terme.

En 2009, les choses se sont légèrement améliorées à ce chapitre puisque la marque anglaise occupe maintenant le trente-cinquième rang en ayant réussi à déclasser Volkswagen (36e rang) et Suzuki (37e rang). À la lecture de ces informations, on ne peut que constater que la côte à gravir demeure longue… Souhaitons que la direction de la marque porte une attention toute spéciale à cet aspect crucial pour le développement de la marque, voire même sa survie, en ces temps incertains. Après tout, si Jaguar a réussi une remontée notoire concernant la fiabilité au cours des récentes années, il est possible pour Land Rover de faire de même.

Feu vert

Aspect distinctif
Finition soignée
Bonnes aptitudes en conduite hors route
Sièges avant confortables

Feu rouge

Fiabilité lamentable
Performances moyennes
Prix élevé
Consommation importante

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