Mercedes-Benz Classe E, variations sur thème

Pour 2006, Mercedes-Benz bonifie son offre avec de nouveaux modèles de la Classe E qui comprend maintenant six berlines et trois familiales, dotées de moteurs dont la puissance varie de 201 à 476 chevaux. Pratique et polyvalente, la gamme des Classe E continue de proposer des modèles à propulsion ainsi que des tractions intégrales par l’entremise du rouage 4Matic, choisi par 40 pour cent des acheteurs canadiens.

On ne peut parler de Mercedes-Benz et de la Classe E sans passer sous silence la contre-performance de la marque en ce qui a trait à la fiabilité. En effet, en avril 2005, Mercedes-Benz annonçait un rappel de 1,3 million de véhicules afin de corriger certains problèmes affectant le régulateur de voltage sur les modèles dotés de moteurs de six et huit cylindres construits entre juin 2001 et novembre 2004. Aussi, sur les modèles de Classe E et CLS produits entre janvier 2002 et janvier 2005, une révision du système informatique contrôlant la batterie à dû être effectuée, et les systèmes de freinage des Classe E, SL et CLS construits depuis juin 2001 ont dû être revus et corrigés.

Ce bilan peu reluisant au chapitre de la fiabilité a eu une incidence directe sur le taux de satisfaction de la clientèle et l’image de la marque en a évidemment beaucoup souffert. Échaudé par cette situation, la direction de Mercedes-Benz a promis de corriger rapidement le tir en moins de 12 mois en lançant une offensive tous azimuts sur le contrôle de la qualité, tout en réparant les ponts avec la clientèle ayant éprouvée des problèmes avec des véhicules acquis récemment. L’avenir nous dira si les mécanismes et procédures mis en place seront efficaces, mais pour l’instant nous devons toujours émettre un avertissement de fiabilité inégale.

Par ailleurs la Classe E, dont la génération actuelle à été redessinée en 2003, devra faire face à une concurrence à l’interne avec l’arrivée de la Classe R dont certains modèles auront un prix comparable avec la familiale de Classe E dotée de la traction intégrale. Parmi les changements apportés pour 2006 aux berlines et aux familiales, notons le remplacement du moteur V6 de 3,2 litres par un moteur de même configuration mais dont la cylindrée est maintenant de 3,5 litres ce qui signifie que la puissance développée se chiffre désormais à 268 chevaux plutôt que 221 dans le cas des E 320 qui étaient au catalogue l’an dernier. En ce qui a trait aux autres motorisations, elles demeurent inchangées avec le retour du moteur diesel à injection directe de 3,2 litres lancé l’an dernier sur le marché canadien, ainsi que le retour des moteurs V8 de 5,0 litres en version atmosphérique sur les modèles E 500 ou en version suralimentée par compresseur sur les E 55 AMG. Autre changement notoire, les modèles à propulsion sont maintenant dotés d’une boîte automatique à sept rapports, alors que les modèles équipés du rouage intégral 4Matic ainsi que les modèles AMG continuent de faire appel à une boîte automatique qui ne compte que cinq rapports.

Au volant d’une Classe E, on est tout de suite mis en confiance par la rigidité exemplaire du châssis qui donne l’impression que la voiture est taillée d’un seul bloc plutôt qu’assemblée avec de nombreuses composantes. Cette rigidité du châssis permet aux ingénieurs d’adopter des calibrations plutôt souples pour les suspensions ce qui assure une bonne tenue de route, mais surtout un confort serein dans le cas de ces voitures dont le développement est justement axé sur les notions de luxe, de silence et de confort. Le bémol, c’est que cette grande rigidité du châssis se traduit également par un poids plus élevé qui a pour effet d’émousser la performance de la voiture en tenue de route. Moins sportive qu’une BMW Série 5 ou même qu’une Audi A6, la Classe E se démarque par son comportement souple et une belle neutralité en virages, surtout dans le cas des versions équipées du rouage intégral 4Matic.

L’habitacle est spacieux à l’avant, mais ça se gâte un peu pour ce qui est du dégagement accordé pour les jambes des passagers prenant place à l’arrière où l’espace est compté. Par ailleurs, les versions familiales se démarquent par leur polyvalence et par leur capacité de chargement qui n’a rien à envier à plusieurs véhicules sport utilitaires qui ne peuvent l’égaler à ce chapitre. La qualité des matériaux utilisés pour la confection de la planche de bord et de la console centrale ne prête pas flanc à la critique, et l’insonorisation de l’habitacle demeure remarquable même à des vitesses dépassant largement les limites permises. Pour ce qui est des équipements offerts en option, précisons que la liste est à la fois longue et coûteuse. À titre d’exemple, mentionnons le fait que le système audio plus performant avec chargeur de 6 CD est à classer dans le rang des options, la Classe E n‘offrant de série qu’un simple lecteur CD avec radio AM/FM.

Pratique et polyvalente, la familiale 4Matic de Classe E représente une alternative valable aux véhicules sport utilitaires tout en proposant un agrément de conduite bonifié par le biais d’un centre de gravité moins élevé. La gamme des Classe E est à ce point variée que l’acheteur peut facilement y trouver son compte, pourvu qu’il soit prêt à composer avec une fiabilité inégale.

Feu vert

Disponibilité du moteur diesel
Châssis très rigide
Polyvalence du modèle familial
Disponibilité de la traction intégrale 4Matic
Boîte automatique à sept rapports

Feu rouge

Fiabilité inégale
Prix élevés
Longue et coûteuse liste d’options
Dégagement pour les jambes aux places arrière