Mercedes-Benz CLS, ce ‘top model’ sait danser

Publié le 15 octobre 2009 dans 2010 par Marc Lachapelle

Le doyen des constructeurs est généralement perçu comme sérieux, conservateur et prudent, surtout avec son obsession pour la sécurité. La surprise fut donc grande lorsque Mercedes-Benz lança la CLS, un coupé racé à quatre portières qui créait du même coup une nouvelle ‘classe’ au sein de sa gamme. Le succès immédiat de cette version de l’étude CLS Vision a vite inspiré d’autres constructeurs. Si exclusif soit-il, un nouveau segment était né et la Classe CLS y rayonne toujours à sa cinquième année.

Avec ses lignes fuyantes et sa silhouette longue et basse, la CLS a fait sauter le carcan dans lequel étouffait la berline classique. Les boîtes sur roues abordables et pratiques vont évidemment survivre mais dans le créneau du luxe, la CLS aura au moins démontré avec panache que le style et l’audace ont leur place même si la voiture doit avoir quatre portières. Les Aston Martin Rapide, Audi Sportback, Jaguar XF, Maserati Quattroporte et Porsche Panamera lui doivent une fière chandelle et la Volkswagen Passat CC lui doit à peu près tout.

Dès son lancement, la CLS a été produite en deux versions : un puissante et une autre, façonnée par AMG, qui l’est encore plus. La CLS 500 a été remplacée par la CLS 550 actuelle, dotée d’un V8 de 5,5 litres et 382 chevaux. Elle est donc plus puissante que la première version AMG dont le V8 de 5,4 litres produisait 350 chevaux. Cette CLS 55 a été remplacée par la CLS 63 actuelle qui profite d’un V8 atmosphérique exceptionnel de 6,2 litres et 507 chevaux. Jumelé à une boîte automatique à 7 rapports façon AMG, ce gros V8 au rugissement fabuleux propulse la CLS 63 de 0 à 100 km/h en 4,80 secondes. Cette berline-déguisée-en-coupé franchit également le quart-de-mille en 12,95 secondes, avec une pointe de 184,2 km/h. Des performances de vraie sportive avec une berline qui pèse tout de même 1 910 kg à sec, soit plus de deux tonnes.

Le sigle AMG comme pierre de touche

Peu de changements pour la Classe CLS cette année. Toutes les CLS 550 roulent désormais sur des roues d’alliage à cinq rayons de 19 pouces chaussées de pneus de performance et sont dotées de tout ce qui constituait auparavant le ‘groupe d’apparence AMG’. Elles ressemblent maintenant beaucoup plus au modèle-phare de cette série. C’était l’idée, bien entendu, mais elles jouissent aussi des bienfaits des composantes du groupe sport AMG qui sont maintenant intégrées à l’équipement de série.

Les CLS 63 AMG sont toujours dotées de jantes à cinq rayons scindés en trois. Les jantes en alliage forgé qui accompagnent le groupe ‘performance’ ont plutôt des rayons dédoublés. Cette option ajoute plus de 10 000 $ à une facture déjà salée pour le modèle AMG.  Mercedes-Benz offre également cette année, en nombre très limité (seulement 25 pour tout le pays) une version spéciale de la CLS 550 qu’on a baptisée ‘Grand Edition’. Sa carrosserie est nappée d’une peinture ‘argent platine mat’ exclusive et son équipement complet rend toute option superflue.

Comme un complet sur mesure

La ligne de toit racée des CLS a un prix: Attention à la tête en entrant, même si vous n’êtes pas de grande taille. Avec ce toit découpé très bas, au nom du style, les ouvertures des portières ne sont pas immenses et les glaces latérales non plus. La visibilité vers l’avant est excellente, avec le capot plongeant, mais beaucoup moins bonne en angle, à cause des montants du toit. Le montant avant gauche bloque facilement la vue sur le point de corde et la visibilité vers l’arrière n’a évidemment rien de glorieux non plus. Heureusement qu’il y des sonars de stationnement et qu’on peut escamoter les appuie-tête arrière au toucher d’un bouton lorsque personne n’en a besoin.

La CLS n’a certes rien d’une limousine. Les deux seules places arrière tiennent du cocon et on s’y glisse avec encore plus de précaution au risque d’une commotion cérébrale. Grandes tailles s’abstenir. À l’avant, le coussin du siège est vraiment court dans la CLS 63 et l’assise n’est pas extensible comme chez plusieurs rivales et même dans certaines autres séries chez Mercedes. La position de conduite est malgré cela très correcte, grâce à un bon repose-pied et à un superbe volant sport AMG dont la jante est gainée de cuir

Un aplomb étonnant 

Dès son lancement, la CLS a d’ailleurs affiché une tenue de route étonnamment solide et sportive, surtout pour une voiture dont le code génétique se rapproche beaucoup de celui des berlines de Classe E. Même sur un circuit, la plus sage des CLS est tout d’un bloc, stable, solide et précise en virage. C’est mieux encore avec la CLS 63 qu’ont peaufiné les ingénieurs d’AMG. Sur la route, par contre, la direction est assez lourde à faible et moyenne vitesse. Le freinage est également beaucoup trop sec et difficile à moduler, un défaut très répandu chez les européennes et dont l’apparition a coïncidé avec l’ajout du freinage d’urgence assisté (BAS). On a également une impression de flottement sur la route lorsque la suspension à ressorts pneumatiques Airmatic est réglée sur le mode ‘confort’.

Elle se dissipe aussitôt qu’on la règle sur ‘normal’ ou qu’on enfile un virage, surtout avec les pneus à taille plus basse dont la CLS 550 profite cette année en équipement de série. Côté ergonomie, l’enchaînement des tableaux de données affichés sur le petit écran devant le conducteur est douteux et inutilement complexe. Tout ça n’est guère convivial ou ergonomique et certainement pas aussi logique que ne le croient les concepteurs allemands. Très sérieusement, Mercedes-Benz devrait confier aux designers d’Apple la mission d’y faire un grand ménage.

Feu vert

Silhouette accrocheuse
Comportement routier solide
Performances très relevées (63 AMG)
Ergonomie de conduite
Silence aérodynamique

Feu rouge

Rouage 4Matic non disponible
Freins difficiles à moduler
Dégagement réduit pour la tête
Visibilité limitée par le toit
Prix prohibitif

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