Pour quand, ma voiture électrique?

Publié le 11 février 2021 dans Blogue par Antoine Joubert

Au moment d’écrire ces lignes, je termine tout juste une rencontre avec les gens de Volvo, qui nous présentaient de façon officielle le nouveau XC40 Recharge. Un VUS compact 100% électrique et fort convaincant, bien que son autonomie de 335 kilomètres nous laisse sur notre appétit.

Tout au long de la présentation, le constructeur a évoqué l’importance du virage électrique, affirmant que 50% de ses véhicules vendus en 2025 seraient électrifiés, et qu’un nouveau modèle 100% électrique verrait le jour chaque année, à compter d’aujourd’hui. Des informations fort impressionnantes et qui incitent le consommateur à jeter un œil vers cette marque scandinave, qui n’écoulait à peine que 10 000 véhicules au pays l’an dernier.

Évidemment, il a été question dans cette rencontre du temps de recharge (8h sur une borne de niveau 2), du partenariat avec le réseau ChargePoint établit à l’échelle nord-américaine, ainsi que du système d’exploitation par Google qui s’avère franchement convaincant. Puis, la question du prix (64 950 $) et de sa non-éligibilité aux crédits gouvernementaux a aussi été soulevée, le constructeur évoquant la possibilité qu’une version d’entrée de gamme vendue à meilleur prix pourrait éventuellement voir le jour.

Pourra-t-on suffire à la demande?

Mon enthousiasme a rapidement fléchi lorsqu’il a été question de la disponibilité du produit. On nous a dit qu’à peine quelques centaines d’unités sont prévues pour le pays tout entier, en ne spécifiant évidemment pas s’il s’agissait de 200, 500 ou 800 unités. Volvo a donc évoqué des raisons de popularité à l’échelle mondiale et d'un marché pour l’heure embryonnaire en Amérique du Nord pour expliquer ce manque de stocks, bien conscient que la clientèle québécoise l’aurait acheté en plus grand nombre si la disponibilité avait été conséquente.

Photo: Antoine Joubert

Avant de me lancer dans la rédaction de cette chronique, j’ai pris soin de téléphoner à trois concessionnaires Volvo pour les interroger sur la disponibilité du modèle. Des trois concessions, deux m’ont répondu avoir eu quelques annulations récentes, rendant ainsi disponibles deux ou trois unités déjà construites. Or, aucune possibilité de commander un modèle 2021 à la carte en pensant l’obtenir cette année. Quant au troisième, la réponse était claire. Rien à faire, ils sont tous vendus.

Selon le concessionnaire, l’allocation variait par ailleurs de quelques unités à une vingtaine, laissant ainsi présager une disponibilité totale canadienne avoisinant les 250 à 300 véhicules. Parce qu’il faut aussi considérer que si les concessionnaires du Québec ont droit à jusqu’à 20 unités, ceux de Calgary n’en recevront probablement qu’un ou deux.

Du déjà-vu

Cette situation me rappelle celle de Hyundai et Kia qui, à leur arrivée dans le monde de l’électrique, ne semblaient aucunement être sérieux. Certains concessionnaires décourageaient même les acheteurs, les dirigeant plutôt vers des modèles à essence, sachant qu’il serait quasi impossible de mettre la main sur des unités électrique. Bien sûr, les marques coréennes ont depuis évolué, mais l’impression de déjà-vu chez plusieurs nouveaux joueurs, dont Volvo, ne fait selon moi que permettre à Tesla de les distancer encore davantage.

Imaginons ainsi que pour une raison ou une autre, vous avez le béguin pour le XC40 Recharge. Joli, dynamique, luxueux. Bref, à votre goût! Vous apprenez alors qu’il vous faudra patienter un an, peut-être plus, avant de mettre la main sur ce modèle, sans aucune possibilité de négociation.

Vous vous tournez donc du côté de Ford pour la Mustang Mach-E. Même chose. Vous pourriez alors être intéressés dans une moindre mesure au Nissan Ariya ou au Volkswagen ID.4, mais ceux-ci n’arriveront au compte-gouttes que d’ici la fin de l’année. Quelle est donc la solution restante? Le Tesla Model Y.

Photo: Tesla

Chez Tesla, l’approvisionnement n’est pas un problème. Même pour la version Performance du Model Y, qui mettra au plus deux mois avant de vous être livrée, selon votre choix de couleurs. Parce que chez Tesla, on se concentre uniquement sur les véhicules électriques depuis le jour. Une tout autre situation pour les constructeurs automobiles comme Volvo qui proposent des gammes de véhicules à essence depuis des décennies.

N’oublions pas non plus qu’à la vitesse à laquelle évoluent les véhicules électriques, il se pourrait bien que le véhicule que vous commandez aujourd’hui chez Volvo ne soit pas celui que vous désirerez l’an prochain, à son arrivée.

À ces quelques chanceux qui pourront mettre la main sur un XC40 Recharge d’ici quelques semaines, sachez que vous aurez entre les mains un véhicule franchement intéressant. Or, il est à mon sens presque insultant de voir que le constructeur emboîte le pas non seulement tardivement, mais avec une telle timidité. Vous voulez vendre des véhicules? Alors, organisez-vous pour en avoir! Sans quoi, il se pourrait qu’on ne vous prenne pas nécessairement au sérieux.

En vidéo: 10 véhicules qui devraient offrir une version électrique

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