30 000 $ de "balloune" : quelles sont vos options?

Publié le 11 mars 2021 dans Blogue par Antoine Joubert

Cette semaine, j’ai reçu ce message d’un lecteur du Guide de l’auto.

Il disait posséder un Mazda CX-5 GS AWD 2018 de 110 000 km pour lequel le concessionnaire lui offre 17 000 $. Le problème, c’est qu’il s’accompagne d’une dette de 47 000 $. Le véhicule est financé avec Desjardins et le lecteur en question souhaite évidemment voir cette dette s’effacer. Bref, il me demande quels sont ses recours.

Alors oui, cette personne est aux prises avec une dette de 30 000 $ de plus que la valeur du véhicule. Du moins, la valeur qui a été établie par le concessionnaire qui souhaite le racheter dans le but d’en vendre un autre.

Photo: Danny Geraghty

Un cas isolé?

Vous croyez qu’il s’agit d’un cas isolé? Alors, détrompez-vous. Le surfinancement automobile est un fléau de plus en plus courant. Des institutions financières capables de financer un véhicule à plus de 200% de sa valeur, mais aussi, des clients qui acceptent ces conditions sans broncher, s’enfonçant peu à peu profondément dans le piège du surendettement. J’ai même déjà rencontré un individu dont la dette encourue sur une fourgonnette Kia Sedona LX (valeur à l’état neuf de 35 000 $) était d’un peu plus de 90 000 $. Et, tenez-vous bien, ce véhicule était financé directement par Kia Canada!

Évidemment, l’idée de cet article n’est pas d’élaborer sur les règles des institutions financières quant à leur « latitude » de financement, mais bien d’illustrer les possibilités visant à régulariser la situation financière d’un automobiliste qui, comme des milliers d’autres, se retrouve aujourd’hui le bec à l’eau. Sans doute parce que ce dernier s’est trop souvent laissé tenter par l’offre des concessionnaires ou parce que son désir de changer de véhicule était plus fort que celui de régulariser ses finances.

Afin de mieux répondre à cette question, j’ai choisi de me référer au réputé huissier Michel Gaucher, pour en apprendre davantage sur les possibilités d’une remise volontaire de ce CX-5. En somme, un arrêt ou omission de paiement du véhicule de la part du propriétaire, qui aurait pour résultat l’envoi d’un avis de 30 jours par l’institution financière. Dans un tel contexte, et parce que le véhicule est financé en tant que prêt automobile (non pas comme prêt personnel), une remise volontaire pourrait être possible. Rien à voir avec une saisie puisque les modalités d’une remise volontaire impliquent l’effacement complet d’une dette en échange de la remise du véhicule. Rien de plus.

Néanmoins, le client propriétaire du véhicule ne pourrait hélas s’en sortir blanc comme neige. Certes, dans le cas suivant, sa dette de 47 000 $ serait éliminée. Or, son dossier de crédit se verrait sérieusement affecté, limitant ainsi son accès à du crédit facile pour quelques années.

Cela signifie donc que pour l’achat d’un nouveau véhicule, le recours à la deuxième chance au crédit serait nécessaire (donc à des taux de financement nettement plus élevés), et ce, non pas sans qu’un minimum de comptant soit requis pour l’acquisition dudit véhicule.

Ainsi, si le contrat rencontre les règles autorisant la remise volontaire, il pourrait dans ce cas s’agir d’une solution intéressante. Une situation qui ne serait pas possible dans le cas d’une location automobile, puisque celle-ci implique plus de responsabilités de la part du débiteur.

Photo: Danny Geraghty

Prendre son mal en patience

L’autre possibilité pour le propriétaire du CX-5 est d’effectuer les paiements sur la dette de 47 000 $, jusqu’à son règlement total. Une somme qui, à un taux standard d’environ 6%, peut avoisiner 700 $ par mois sur un terme de sept ans. Ouch! Voilà une situation certes difficile, mais qui peut aussi constituer une véritable leçon de vie.

Il faut retenir de cet exemple que les concessionnaires et institutions financières veulent vous vendre un produit, tout simplement. On fera donc tout ce qui est possible de faire pour vous vendre un véhicule, même si dans certains cas, l’éthique professionnelle en prend pour son rhume... Maintenant, jamais je n’oserais blâmer que les vendeurs et institutions financières puisque la décision finale revient toujours à l’acheteur. D’où l’importance de bien réfléchir aux termes d’un contrat avant de signer.

Dans ce contexte, la pire des solutions serait assurément pour le propriétaire du CX-5 de remplacer son véhicule par un autre produit, sans passer par la remise volontaire. Dans un tel contexte, la dette ne ferait que s’alourdir, même si elle implique l’achat d’un petit véhicule d’occasion de 10 000 $. Morale de l’histoire, vaut toujours mieux éviter de se retrouver dans une telle situation avant de devoir faire face à des choix qui ne sont pas sans conséquence...

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