Les pires routes du Canada sont au Québec

Publié le 30 mars 2021 dans Actualité par Agence QMI

Par Cédérick Caron

Les Québécois roulent sur les pires routes du pays, si bien qu’ils doivent payer bien plus cher que leurs concitoyens canadiens pour réparer leurs véhicules endommagés par le piètre état des chaussées.

Chaque propriétaire de voiture du Québec doit dépenser en moyenne 258 $ par an de plus uniquement pour les conséquences de la dégradation du réseau routier sur leur bolide, selon une analyse commandée par l’Association canadienne des automobilistes (CAA) dévoilée ce matin.

« Qu’un Québécois roule sur une route de campagne ou sur une autoroute majeure, il est en droit de s’attendre à ce que son véhicule ne soit pas la proie d’un danger soudain et à ce qu’il ne subisse pas une usure prématurée qui a un impact direct sur son portefeuille », soutient Sophie Gagnon, de CAA-Québec.  

Carburant, dépréciation du véhicule, entretien et réparations sont au cœur des dépenses qui montent en flèche lorsqu’on roule sur une route en mauvais état.  

Photo: Pierre-Paul Poulin

Loin devant au Canada 

À titre comparatif, les Ontariens payent 88 $ par véhicule annuellement, alors que la moyenne canadienne est de 126 $.  

Au Canada, la somme défrayée par tous les automobilistes s’élève à près de 3 milliards $. Uniquement au Québec, ce total est de près de 1,4 G$.

« Habituellement, les études soulignent combien la dégradation du réseau routier coûte au gouvernement, mais ici, nous avons été capables de chiffrer comment le portefeuille de l’automobiliste est touché », affirme Veiko Parming, consultant principal pour CPCS, le cabinet-conseil spécialiste en infrastructure qui a piloté l’étude pour le compte de CAA. 

Pour ce faire, la firme a utilisé les plus récentes données de l’Enquête sur les infrastructures publiques essentielles du Canada réalisée par Statistique Canada, basée sur les données des gouvernements des provinces et des villes.  

Question de véhicule 

Sans vouloir commenter l’étude qu’il n’avait pas encore lue, Georges Iny, de l’Association pour la protection des automobilistes, confirme que de nombreuses plaintes sont liées à la qualité des routes. 

« Dans la grande région de Montréal, ce sont les nids-de-poule et le sel qui accélèrent la corrosion », explique M. Iny. 

« La faute revient aussi aux constructeurs. Les véhicules ont de plus en plus de grosses jantes avec des pneus qui ont une plus petite chambre à air qu’à l’époque. Ça ne pardonne pas quand tu roules dans un trou, poursuit M. Iny. 

Parmi les solutions proposées par CAA-Québec pour aider à améliorer la situation, on trouve celles-ci : la préservation de la chaussée, l’intervention rapide lors de bris de chaussée, l’investissement préventif dans le réseau routier et de manière ciblée ainsi que le signalement des pires routes à la CAA.

« Depuis notre arrivée au pouvoir, notre gouvernement investit des sommes records dans nos infrastructures afin de freiner la dégradation du réseau routier trop longtemps abandonné par les gouvernements libéraux et péquistes précédents. Le maintien en bon état de nos infrastructures de transport est une priorité », a indiqué Florence Plourde, attachée de presse du ministre des Transports en réaction à l’étude.

Coûts additionnels annuels moyens attribuables au mauvais état des routes, par véhicule, par province (en dollars par année)

Source : Analyse de CPCS  

Pourcentages des kilomètres d’autoroutes dont l’état a été jugé de « passable » à « très mauvais »  

Pourcentages des kilomètres de voies non autoroutières dont l’état a été jugé de « passable » à « très mauvais »  

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