Toyota Solara, l'excentrique de la famille
Vous connaissez sans doute des personnes qui détonnent par rapport à leur environnement, qui se démarquent des autres membres de leur famille. Vous savez, l’artiste issu d’une famille pauvre ou le col bleu provenant d’une famille aisée. La Solara est de ce même acabit, alors que la plupart des autres modèles de cette catégorie chez ce
constructeur sont dotés d’une silhouette relativement sage, celle-ci se pique de jouer les originales avec ses longs phares avant chevauchant l’aile et sa partie arrière très profilée, dont les feux semblent empruntés à la Lexus SC430, rien de moins.
D’ailleurs, cette Toyota était en avance sur les Camry et Avalon en fait de stylisme. Il aura fallu que ces deux modèles soient transformés du tout au tout récemment pour que ce gros coupé/cabriolet affiche un air de famille. Et il est facile de prédire que la prochaine mouture aura certainement un look plus futuriste que les autres Toyota et deviendra à nouveau le porte-étendard de la « clarté vibrante ». N’ayez crainte, je ne parle pas d’une secte religieuse, mais tout simplement du credo de design chez Toyota ! Entre-temps, la version 2007 connaît plusieurs retouches esthétiques, notamment de nouveaux pare-chocs et des phares redessinés.
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Disproportion ?
Puisque ce modèle se vend relativement peu sur notre marché, il se peut que vous n’ayez pas croisé une Solara sur la route. Et vous vous demandez bien pourquoi tant de chroniqueurs automobiles consacrent autant de mots à son design… C’est vrai qu’en photo, ce coupé se tire passablement bien d’affaire. Mais lorsqu’on l’a devant nous, ses proportions semblent mauvaises. La carrosserie est trop grosse pour ce genre de design et on a l’impression de contempler un jouet dont la taille aurait été considérablement augmentée.
Et encore, le coupé s’en tire assez bien ! C’est le cabriolet qui souffre le plus du coup de crayon maladroit des stylistes. J’admets que ce n’est pas trop mal avec la capote baissée puisque la longue carrosserie sied bien à cette décapitation occasionnelle. Mais une fois le toit souple en place, c’est quasiment désastreux. Mais comme les goûts ne se discutent absolument pas, il est fort possible que ce cabriolet vous plaise. Tant mieux pour vous et profitez-en ! Et si ces arguments ne sont pas de taille, peut-être que d’apprendre que le toit souple s’abaisse ou s’élève en moins de 15 secondes vous fera craquer pour cette voiture. Il faut de plus souligner que le tableau de bord avec sa console centrale de couleur titane, ses trois petits cadrans indicateurs isolés, recouverts de petits pare-soleil individuels et ses trois gros cadrans indicateurs à fond blanc a également joué le rôle de précurseur. La Solara a été l’une des premières Toyota à abandonner le tristounet plastique gris par des éléments de couleur argent ou titane.
Comme toute voiture de cette marque qui se respecte, la finition est impeccable, la qualité des matériaux correcte et l’insonorisation digne de mention. Par contre, comme tous les coupés/cabriolets issus de la même plate-forme, les places arrière ne sont pas très confortables.
Boulevardière avant tout
Peu importe le groupe propulseur choisi, la nature de cette voiture demeure la même. Elle dorlote ses occupants et sa suspension est réglée en fonction du confort. Elle cible une clientèle qui aime se retrouver au volant d’un véhicule dont le design est différent et dont la diffusion est relativement faible. Pour ces gens, la liste des options de confort est plus importante que les temps d’accélération et la vitesse de pointe. Et s’ils achètent cette voiture pour ces raisons, ils seront satisfaits. Il est certain que le modèle propulsé par le moteur quatre cylindres de 2,4 litres de 155 chevaux ne brûle pas l’asphalte. D’autant plus que la seule boîte automatique offerte s’occupe des passages de rapports sans trop d’empressement. Incontestablement, le choix du moteur V6 de 3,3 litres permet d’obtenir plus de vélocité grâce à ses 210 chevaux, et le 0-100 km/h devient une affaire de moins de neuf secondes. Et puisque la Solara est à la remorque des Camry, les nouveaux groupes propulseurs de cette dernière devraient être offerts un peu plus tard alors qu’une nouvelle génération utilisera la plate-forme et les moteurs de la Camry 2007. Ce surplus de puissance donnerait un peu plus de punch aux performances. Et toujours au sujet des groupes propulseurs, il ne faudrait être surpris si la Solara était commercialisée d’ici peu avec un moteur hybride.
Mais il faudrait que la suspension soit raffermie car ce serait alors peine perdue. En effet, cette nippone semble être équipée d’amortisseurs remplis de guimauve. Ce qui procure beaucoup de confort sur les mauvaises routes, mais qui explique le roulis important en virage. Mieux vaut alors profiter de l’insonorisation de la voiture et écouter sa musique en se contentant de suivre le flot de la circulation... Et si vous avez jeté votre dévolu sur le cabriolet, vous savez déjà que la visibilité arrière est assez précaire, vous obligeant ainsi à redoubler d’attention en conduite urbaine. Par contre, une fois la capote baissée, par une belle soirée de canicule, c’est génial. On ne se sent pas pressé de rouler vite, juste de prendre le temps de jouir du moment présent. Et pour compléter le portrait, la direction est engourdie à souhait, comme sur les grosses américaines des années cinquante.
feu vert
Bons moteurs
Finition impeccable
Sièges confortables
Insonorisation (coupé)
feu rouge
Silhouette rébarbative (cabriolet)
Direction engourdie
Roulis en virage
Plate-forme trop flexible (cabriolet)
Passages des rapports lents