Les femmes aussi peuvent vendre des chars

Publié le 28 juin 2021 dans Actualité par Journal de Montréal

Par Clara Loiseau

Un concessionnaire automobile de Longueuil repousse les barrières depuis près de 20 ans en mettant des femmes à des postes clés dans cette industrie longtemps dominée par des hommes.

« Quand je suis arrivée ici en 2003, j’étais la première femme à avoir un poste de conseillère aux ventes. Aujourd’hui, on a des femmes partout. Dans certains départements, ce ne sont que des femmes alors qu’habituellement on n’y voit que des hommes », explique Chantal Ducasse, directrice du renouvellement chez Hyundai Longueuil.

Communément, dans l’industrie automobile, la gent féminine occupe des emplois à l’administration ou à la direction à 64%, selon un sondage réalisé en 2017 par la Corporation des concessionnaires d’automobiles du Québec.

Pour vendre les voitures, elles sont sous-représentées (9,9%), tout comme au service après-vente (12%).

Dès que l’on entre chez Hyundai Longueuil, on constate que c’est totalement l’inverse. Sur les soixante employés de l’entreprise, la moitié sont des femmes, assure Mme Ducasse.

Une autre approche

Pour le propriétaire, Jean Rozon, intégrer les dames a été essentiel.  

« J’ai toujours trouvé qu’il y avait une sorte de froid entre la clientèle et les garagistes. [Les clients] avaient toujours l’impression de se faire avoir, explique celui qui a fondé l’entreprise en 1985. L’approche féminine est vraiment différente et ça fait vraiment une différence. »

Ce sont d’abord aux services financiers, puis à l’après-vente que les femmes ont fait leur entrée, explique-t-il. Petit à petit, elles se sont intégrées dans tous les départements.

Aujourd’hui, c’est chez les mécaniciens que l’équipe est uniquement masculine. 

« Ici, aux ventes, nous sommes quatre femmes sur neuf représentants. Au service financier, ce sont seulement des femmes. Au département des conseillers techniques, ce ne sont aussi que des femmes, à part le directeur », souligne Mme Ducasse.

Changement de mentalité

Depuis son arrivée au sein de la compagnie, la directrice de 54 ans voit que les mentalités ont bien changé.

« Je me souviens lorsque j’ai commencé dans l’automobile [en 1997], les clients me disaient qu’ils voulaient un vendeur, parce qu’ils voulaient un pick-up. Mais maintenant, les gens sont habitués et ils nous font confiance », trouve celle qui a su faire sa place dans l’industrie depuis 25 ans.

Pour sa collègue comptable, Thérèse Plante, employée depuis l’ouverture de l’établissement, il va sans dire que les femmes qui travaillent dans des industries majoritairement masculines doivent bosser plus fort pour faire leurs preuves.

Les deux collègues s’accordent pour dire que c’est en voyant plus de femmes dans le domaine que d’autres viendront y travailler.

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