Ottawa interdira la vente de véhicules légers à essence en 2035

Publié le 29 juin 2021 dans Actualité par Journal de Montréal

Par Raphaël Pirro

Ottawa appuie sur le champignon et devance son objectif d’interdire la vente de véhicules légers à essence dès 2035, plutôt qu’en 2040 comme cela était prévu précédemment.

Cela veut donc dire que dans moins d’une quinzaine d’années, les seuls véhicules neufs qui pourront être achetés devront être des véhicules à zéro-émission, comme des véhicules électriques ou alors des véhicules à hydrogène. Le Canada considère aussi les véhicules hybrides rechargeables comme des véhicules zéro émission.

Le gouvernement fédéral imite ainsi Québec, qui avait en novembre dernier fixé son objectif à 2035. Le secteur des transports contribue aux alentours de 25% des émissions de gaz à effet de serre (GES) au pays, dont la part du lion revient justement à ces véhicules.

Pour appuyer la décision, le ministre fédéral du Transport Omar Alghabra a cité en conférence de presse un récent rapport de l’Agence internationale de l’énergie qui stipule que tous les nouveaux véhicules légers devront être des véhicules à zéro-émission pour que le monde puisse atteindre la carboneutralité en 2050, un objectif partagé par le Canada.

Depuis l’élection du démocrate Joe Biden à la tête des États-Unis, le Canada a tenu et continue de tenir une série de discussions sur la manière dont les deux pays peuvent harmoniser leur approche dans la lutte au réchauffement climatique.

Un potentiel pour l’industrie canadienne

«Le Canada et les États-Unis ont tous deux besoin d’un secteur automobile fort et unifié qui transitionnel vers les véhicules à zéro-émission», a affirmé M. Alghabra.

Le pays est bien positionné pour profiter de ce vent de changement, selon le ministre, car il détient déjà une industrie automobile bien implantée et une main-d’œuvre qualifiée.

Mais au-delà de ça, le ministre de l’Environnement et du Changement climatique, Jonathan Wilkinson, a vanté les ressources minières enfouies dans le sol du pays, notamment le graphite, le lithium et le nickel, trois éléments nécessaires à la fabrication de batteries de prochaine génération.

Depuis sa circonscription du nord de Vancouver, le ministre Wilkinson a d’ailleurs souligné l’ironie voulant que l’annonce ait lieu au moment où l’ouest du pays est en proie à un épisode historique de chaleur extrême.

La collaboration entre les deux alliés ne s’arrête pas à la fabrication de véhicules zéro-émission, mais aussi sur le développement de nouveaux standards d’efficacité énergétique.

Pour les deux pays, il s’agit d’une «opportunité» pour créer de «bons emplois», en plus d’assurer un air et des eaux plus propres «pour les futures générations», a souligné le ministre Alghabra.

Depuis mai 2019, le gouvernement a investi près de 600 millions $ pour des incitatifs à l’achat d’un véhicule zéro émission, qui a aidé plus de 90 000 Canadiens à en faire l’achat.

Un pas vers l’avant, mais pas assez ambitieux

L’organisme Environmental Defense a «applaudi» l’initiative d’Ottawa de devancer l’agenda, mais insiste que le pays se doit d’accélérer la cadence et redoubler d’effort.

Comme l’a souligné le ministre Wilkinson, une foule de pays, notamment en Europe, prévoient l’interdiction de la vente de nouveaux véhicules légers à essence pour 2030. C’est notamment le cas de l’Islande, de la Suède, du Danemark, de la Slovénie, d’Israël et de l’Irlande.

Le plus ambitieux d’entre tous est la Norvège, qui a fixé la date à 2025.

L’objectif de 2035 place le Canada dans la même catégorie que le Royaume-Uni, le Japon et la Californie.

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