Toujours plus de nids-de-poule au Québec

Publié le 14 juillet 2021 dans Actualité par Journal de Montréal

Par Jules Richer

Les automobilistes ont raison de se plaindre ; le nombre de nids-de-poule sur les routes québécoises n’a pas cessé d’augmenter dans les dernières années.

Selon des chiffres obtenus par le Bureau d’enquête du Journal de Montréal, le ministère des Transports a utilisé 25% de plus d’asphalte l’année dernière pour colmater trous et fissures sur les routes de la province, en comparaison avec 2017-2018.

La quantité d’asphalte employée à cette fin est ainsi passée de 15 354 tonnes en 2017 à 19 286 tonnes en 2020-2021. La hausse de son utilisation a été constante chaque année pendant cette période.

Au ministère, on indique que cette situation est attribuable à la hausse du nombre des nids-de-poule, pas au manque de volonté de s’attaquer plus fortement au problème.

Photo: Jules Richer

Deux facteurs sont pointés : le climat et la plus forte circulation sur les routes.

« C’est causé par une augmentation du nombre des cycles de gel et dégel, particulièrement dans le sud de la province, et par une hausse du tonnage [poids cumulatif des véhicules] sur les routes du Québec », explique Nicolas Vigneault, porte-parole de Transport Québec.

Rappelons que l’alternance du gel et du dégel a un effet destructeur sur la chaussée. L’eau qui s’immisce dans les fissures prend de l’expansion lorsqu’elle gèle, ce qui accélère la détérioration.

Les techniques de réparation des nids-de-poule ont aussi évolué avec le temps. On utilise maintenant plus « d’enrobés froids », qui sont passés de 3707 tonnes en 2017 à 6301 tonnes en 2020.

Malgré les efforts qu’on y consacre, le problème reste aigu au Québec.

« Je suis allé en France, il n’y a pas très longtemps, et j’ai fait un bon circuit, soit environ 2000 kilomètres [...] Je crois avoir vu seulement deux nids-de-poule », évoque Stéphane Trudeau, directeur technique chez Bitume Québec.

Les nids-de-poule, rappelle M. Trudeau, sont un « symptôme de dégradation avancée » de la chaussée.

« En Europe, la tolérance est telle que dès que la route se détériore légèrement, il y a une réfection qui est faite. Ils gardent la surface très, très belle en tout temps. »

Plus de poids lourds

Président de l’Association des travailleurs en signalisation routière du Québec, Jean-François Dionne est bien placé pour observer la détérioration de nos routes.

« Il faut penser qu’il y a de plus en plus de poids lourds, et que ça endommage davantage les routes. Il y a aussi plus de véhicules par famille », souligne-t-il.

Baisse à Montréal

Ailleurs au Québec, la situation connaît néanmoins une évolution différente. À Montréal, le nombre de nids-de-poule colmatés est en diminution.

La réparation est passée de 205 436 nids-de-poule en 2017 à 149 880 en 2020 sur les artères principales de la métropole. On doit toutefois diminuer de près de 34 000 le chiffre de 2020, puisqu’il s’agit de réparations effectuées dans des rues secondaires.

Selon le porte-parole de la Ville, Philippe Sabourin, ce recul est attribuable à une amélioration générale de l’état du réseau routier montréalais, qui a fait l’objet d’innombrables travaux.

Finalement, pour la ville de Québec, on constate que le nombre de nids-de-poule colmatés est resté relativement stable dans les trois dernières années.

– Avec Sarah Daoust-Braun

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