Nissan Qashqai - Fin de la deuxième période

Publié le 1er janvier 2020 dans 2021 par Marc Lachapelle

Le Qashqai tient bon malgré l’apparition continuelle de nouveaux joueurs dans sa catégorie et le fait qu’il en soit à sa huitième année dans sa configuration actuelle. En ce qui a trait au confort, au rendement et au comportement, il est encore dans le coup, mais traîne de la patte sérieusement au rayon de la présentation, de l’ergonomie et de la connectivité. Or, c’est justement sur ces terrains que se livrent les plus âpres batailles dans la catégorie la plus populaire du moment.

Construit sur une version légèrement raccourcie et habilement adaptée de la plate-forme modulable CMF qui sous-tend également le Rogue, un cran au-dessus dans la hiérarchie des utilitaires chez Nissan, le Qashqai n’a pas changé d’un iota depuis son arrivée, en 2017. En termes de mécanique, à tout le moins. Il est donc toujours animé par un très placide quatre cylindres atmosphérique de 2 litres et 141 chevaux, jumelé à une boîte à variation continue, le choix rationnel des ingénieurs sérieux.

Le tour du sujet

Ce groupe propulseur fait tout ce qu’il peut pour mouvoir le joueur le plus grand et le plus lourd de la catégorie. Sans grande surprise, donc, le chrono 0-100 km/h de 10,7 secondes et la reprise 80-120 km/h en 8,35 secondes que j’ai tirés du Qashqai sont les plus lents de son groupe. À l’inverse, il s’est immobilisé sur 37,37 mètres dans mes freinages d’urgence simulés à 100 km/h, une excellente marque et de loin la meilleure du lot.

En fait, le bilan global du Qashqai concernant la sécurité active est plutôt bon, si l’on considère qu’il est également doté, depuis l’an dernier, de ce que Nissan appelle son « bouclier de sécurité à 360 degrés ». Sous cette appellation ronflante, on retrouve le freinage d’urgence « intelligent » en marche avant et arrière, des systèmes pour la détection de sortie de voie et la surveillance des angles morts par radar, en plus d’un dispositif d’alerte pour le trafic transversal et de vrais phares d’appoint. Les versions SL et SL Platine disposent, en plus, du système ProPilot qui ajoute un moniteur pour la vigilance du conducteur et la reconnaissance des panneaux de signalisation à son rôle premier de régulateur de vitesse adaptatif avec maintien de voie.

Toujours un bout

Les modifications et retouches apportées l’an dernier à la carrosserie du Qashqai – nouveaux capot et pare-chocs, grille de calandre en V, nouveaux phares de jour et blocs optiques arrière à DEL – ont réussi à le rajeunir un brin. C’est une mission plus ardue et complexe dans le cas de l’habitacle et du tableau de bord puisqu’il faut parfois refaire l’ensemble pour modifier une seule partie. Le mobilier intérieur du Qashqai était connu en Europe, depuis déjà deux ans, lorsqu’il s’est pointé chez nous. On parle ici d’un tableau de bord simple et dégagé, avec des blocs séparés pour les instruments et les commandes des principaux systèmes. De grands cadrans à chiffres blancs sur fond noir occupent la nacelle du conducteur, avec un minuscule écran où s’affichent une série de données et réglages entre les deux. On les consulte à travers la demi-lune supérieure d’un volant à fond plat bien taillé et truffé de contrôles secondaires. Et sur la console centrale, on retrouve un levier classique de bonne taille pour la CVT, le frein de stationnement électrique et divers branchements.

Le hic, c’est que l’écran de sept pouces qui trône au centre est maintenant un anachronisme aux yeux des acheteurs. Il est beaucoup trop petit et sa résolution trop faible pour les systèmes modernes de navigation et autres. Nissan s’apprête d’ailleurs à le remplacer par un écran nettement plus grand, installé à l’horizontale sur la portion supérieure de la planche de bord, avec un plein écran numérique configurable pour la nacelle du conducteur et un sélecteur électronique trapu sur la console centrale. Toutes ces bonnes choses se retrouveraient dans la troisième génération du Qashqai que le constructeur devrait dévoiler bientôt. Pour le reste, l’habitacle du Qashqai est confortable, lumineux et bien fini. À des sièges avant bien taillés s’ajoutent des places arrière extérieures très correctes avec un espace de dépannage typiquement étroit entre les deux. Les appuie-tête qui coiffent les dossiers repliables séparés bloquent une bonne part du coup d’œil vers l’arrière et le gros rétroviseur gauche en fait autant pour l’intérieur du virage de ce côté-là. Le comportement du Qashqai est stable et rassurant. Il est à l’aise en ville, à la campagne mais aussi sur l’autoroute, malgré une direction un peu floue. Souhaitons que Nissan poursuive vaillamment l’aventure Qashqai avec cette troisième génération à laquelle il met la dernière main. Il s’agit, après tout, du plus équilibré, agréable et complet de ses utilitaires sport et multisegments.

Feu vert

Feu rouge

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