Nissan GT-R - La maison de retraite de la sportive
Sur le marché depuis 2009, le Nissan GT-R paraît de moins en moins jeune. Chaque année, on se dit que c’est probablement la dernière dans cette livrée, mais on demeure éternellement surpris de la voir continuer d’occuper sa place au sein du catalogue de Nissan. Pour la nouvelle année, on a droit à une copie conforme de l’offre de l’année dernière. La seule différence soulignée par le manufacturier: la teinte bleue Bayside, alors réservée à l’édition soulignant le 50e anniversaire du modèle, sera offerte sur la version Premium.
Sur le plan de la motorisation, rappelons que la grande sportive de Nissan est animée par un V6 de 3,8 L. Celui-ci est agrémenté de deux turbocompresseurs afin de déployer une puissance de 565 chevaux et un couple de 467 lb-pi. En optant pour une version Track Edition, on a droit à rien de moins que 600 chevaux et 481 lb-pi. En ce qui concerne la boîte de vitesses, il s’agit d’une automatique à six rapports et double embrayage. Comme vous vous en doutez, l’accélération est tout simplement foudroyante. Et elle l’est encore plus lorsqu’on fait appel à la fonction départ canon. Soyez mis en garde, on y devient rapidement accro. D’ailleurs, il est fascinant de constater l’absence totale de glissement ou de patinage lors des accélérations les plus vives, même depuis l’arrêt. Merci au système à quatre roues motrices qui, visiblement, fait du bon boulot.
Par ailleurs, soulignons que chaque moteur est assemblé à la main par un maître-technicien et que celui-ci appose une plaque avec sa signature une fois le boulot complété. À l’ère où la robotisation prend toute la place qu’elle peut, c’est une pratique qui est tout sauf courante. Et on la salue. Bien que son nom comporte les lettres « G » et « T », elle n’a pas grand-chose d’une voiture de grand tourisme. À notre humble avis, elle appartient davantage à la catégorie des sportives. Elle a une silhouette coupée au couteau, sa conduite est brutale et son confort relativement minimal. Ah, et oubliez les places arrière. Vous serez plus confortable dans le coffre !
Même si elle a plus d’années derrière elle que devant elle dans sa forme actuelle et qu’elle arbore un écusson pas si prestigieux que ça, elle n’est pas plus abordable pour autant. En effet, loin de nous l’époque où l'on pouvait mettre la main sur une copie pour moins de 110 000 $. Il faut désormais avancer 130 000 $ pour une version de base. La facture peut même atteindre les 167 000 $ pour la version Track Edition. Pour cette somme, chez Porsche, on peut se choisir une 911 Targa 4S et cocher quelques options. Et du côté de chez Chevrolet, on n’a pas besoin d’hésiter longtemps pour le choix de la couleur, car on peut en acheter deux pour cette somme. Visiblement, nombreux sont les consommateurs qui ont fait le même calcul. Nissan n’a vendu que dix exemplaires de la GT-R au Québec, l’an dernier. C’est à peine plus qu’Acura et la NSX, mais c’est largement moins que Porsche, qui a vendu 335 unités de sa 911, toutes versions confondues.
GT-R50 Italdesign
C’est en mars dernier, dans le cadre du prestigieux Salon de l’auto de Genève, que devait être officiellement dévoilée la version de production de la Nissan GT-R50 par Italdesign. L'entreprise de design située à Turin s’est chargée de revamper, l’instant d’une édition spéciale, le look déjà époustouflant de la GT-R. Museau, jantes, aileron, jeu de couleurs, partie arrière, tout a été redessiné.
Et avec goût! Comme son nom le laisse croire, seulement 50 unités seront ainsi transformées. Et il était initialement prévu que les premiers exemplaires soient livrés en fin d’année 2020. On ignore si l’un d’eux se retrouvera entre les mains d’un collectionneur chanceux de chez nous.
Quel avenir l’attend?
Chez Nissan, on ne nous dit pas grand-chose. Néanmoins, on sait déjà que 2020 marquait la dernière année de la 370Z et que celle qui lui succédera promet d’être encore plus épatante. Sachant également que le constructeur Nissan vit actuellement une période de restructuration majeure à l’échelle planétaire, il ne serait pas étonnant qu’on doive rationaliser et que des modèles à faible volume de ventes, comme c’est le cas avec la GT-R, passent à la trappe. Bien qu’il s’agisse d’un modèle emblématique pour la marque et d’une vitrine technologique, cette vitrine n’a pas été renouvelée depuis son arrivée, il y a treize ans. Oui, elle a – très – timidement évolué et on lui a corrigé vite fait le nez avec un peu de botox, mais c’est tout. Autrement dit, la GT-R, on l’a carrément laissée vieillir sans constamment l’améliorer pour la garder au goût du jour et compétitive face aux autres sportives. En bref, si Nissan nous annonçait la fin de l’aventure de la GT-R, ce n’est pas moi tomberais le premier de ma chaise.
Feu vert
- Accélération foudroyante
- Moteur assemblé à la main
Feu rouge
- Modèle vieillissant
- Lourde
- Prix élevé