Mercedes-Benz AMG GT Coupé 4-Portes - Entre l’arbre et l’écorce

Pur produit de la multiplication des créneaux, le Coupé GT à quatre portières est né de la volonté maniaque de Mercedes-Benz d’être présente et compétitive dans chacun, coûte que coûte. Troisième série entièrement conçue et développée par AMG, elle a essentiellement droit, pour sa troisième année, à des mises à niveau électroniques avant de s’enrichir d’une quatrième variante qui promet d’être encore plus puissante, performante et… frugale.

Bien que la chose n’ait jamais été dite ouvertement, on devine qu’AMG a reçu la commande précise de créer un concurrent direct pour la Porsche Panamera. Après tout, on ne cesse de répéter que les coupés et cabriolets AMG GT biplaces qui l’ont précédé immédiatement sont nés pour affronter la légendaire 911 du même rival. Sinon, on imagine mal ces mordus de course et de performance concevoir une berline de luxe à quatre portières avec hayon dépassant les deux tonnes alors qu’ils s’échinent déjà sur la Mercedes-AMG ONE, une hyper-sportive propulsée par une version civile du groupe propulseur hybride des F1 de la marque.

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Cousines plus que sœurs

Quelle que soit la mission du Coupé Mercedes-AMG GT 4 portes (son nom officiel complet) sa ressemblance avec la Mercedes-Benz CLS est frappante. Le profil du Coupé GT demeure cependant plus fluide et sa ligne de toit, plus longue et fine que celle de la CLS vers l’arrière, où se soulève un hayon plutôt qu’un couvercle de coffre. La grande calandre est également un hommage à la 300 SL qui remporta la mythique épreuve Carrera Panamericana en 1954, avec ses longs et minces fanons verticaux nickelés et l’immense étoile à trois pointes au milieu. On ne risque guère de confondre Coupé GT et CLS de toute manière, puisque la version AMG n’a pas été reprise pour la troisième génération de la CLS, lancée en 2019. Il existe d’ailleurs une différence de 25 100 $ entre les prix de base actuels du Coupé AMG GT 53 et du Coupé CLS 53. Ils partagent pourtant un six cylindres en ligne de 3 litres suralimenté par un turbo et un compresseur électrique qui produit 429 chevaux, auxquels s’ajoutent les 21 chevaux d’un alterno-démarreur à 48 volts.

Cet écart de prix s’explique d’abord par le fait que coupés GT et CLS sont très différents sous les panneaux de leur carrosserie, même s’ils partagent leurs dimensions essentielles et quelques éléments de l’architecture modulaire MRA. D’abord parce que la coque des coupés GT est truffée de composantes en aluminium, d'acier à haute résistance et en fibre de carbone, des matériaux nettement plus chers. Leur carrosserie autoporteuse est plus rigide et plus légère, mais le GT 53 est quand même plus lourd d’environ 80 kg parce que sa suspension et ses freins sont plus costauds et qu’il est bardé de systèmes et accessoires additionnels.

Puissance mécanique et numérique

Les GT 63 et GT 63 S sont dotés d’un V8 biturbo de 4 litres d’une puissance de 577 et 630 chevaux, respectivement. On les distingue des GT 53 par les prises d’air agrandies de leur calandre, leurs quatre embouts d’échappement rectangulaires, un diffuseur arrière plus gros et l’aileron arrière fixe du 63 S. Avec des freins avant plus grands et des roues arrière plus larges, le GT 63 traîne 35 kg additionnels et le 63 S, une autre vingtaine. Les freins optionnels à disques carbone-céramique plus grands, résistants et légers coûtent 13 750 $.

Dans l’habitacle, les deux écrans à haute résolution s’allongent à l’horizontale sur plus de la moitié du tableau de bord qui surplombe une large console en V inspirée de celle des GT biplaces. Comme toujours chez AMG, les sièges et les outils de conduite sont impeccables et la finition, irréprochable. On peut la soigner encore avec des boiseries et moulures en aluminium ou fibre de carbone. Les coupés GT ont droit, cette année, à une interface multimédia MBUX qui comporte des menus en 3D et un système de navigation à réalité augmentée. Espérons que ce nouveau système fera oublier les lenteurs et les complexités inutiles de l’interface précédente grâce à l’intelligence artificielle qui devrait raffiner progressivement les commandes vocales.

Le Coupé GT 53 affiche une sérénité certaine alors que les GT 63 et 63 S sont plutôt déchirés entre leur double nature de voitures de luxe et de vraies sportives. Confortables et opulents d’une part, remarquablement agiles et puissants de l’autre, ils doivent encore composer avec le poids des premières et les réactions toujours fermes des secondes. Bon à savoir avant de choisir. Surtout au prix demandé. On verra bientôt si AMG aura réussi à concilier ces extrêmes avec le Coupé GT 73, dont le groupe propulseur hybride rechargeable combinerait le V8 biturbo de 4 litres et un moteur électrique pour une puissance de quelque 800 chevaux et quelques dizaines de kilomètres d’autonomie. Question de relancer dignement la Panamera Turbo S E-Hybrid, bien sûr.

Feu vert

• Moteur et performances spectaculaires (C 63 S)
• Tableau de bord et finition superbes
• Confort et raffinement général (GT53)
• Couleurs mates splendides

Feu rouge

• Roulement toujours ferme (C 63 S)
• Lourdes pour des sportives
• Chère, même sans options (C 63 S)
• Soute cargo peu profonde