Jaguar I-PACE - Le beau risque

Publié le 1er janvier 2020 dans 2021 par Marc Lachapelle

Jaguar a joué d’audace en lançant son I-Pace tout électrique, premier rival des Tesla, au nez et à la barbe de ses rivaux germaniques. C’était il y a deux ans déjà. Il a décroché depuis plus de quatre-vingts prix, dont une triple couronne sans précédent aux prix mondiaux et deux titres consécutifs d’Utilitaire de l’année à l’AJAC. Le constructeur britannique l’étoffe encore cette année pour qu’il gagne le cœur et le portefeuille d’un plus grand nombre d’adeptes.

Pour son troisième anniversaire, le I-Pace reçoit d’abord un nouveau système multimédia baptisé Pivi Pro, censément plus souple, plus rapide et aussi, plus facile d’utilisation que votre cellulaire. Il comporte, entre autres, une fonction navigation qui détecte les bornes de recharge à proximité, leur disponibilité, leurs tarifs et les temps de recharge projetés. En toute logique, on lui a également greffé un chargeur embarqué plus puissant de 11 kW qui doit permettre des pleins électriques plus rapides sur une borne résidentielle ou publique.

On a doté le I-Pace d’une nouvelle caméra périphérique en 3D et d’un rétroviseur central électronique, qui compense enfin la visibilité arrière médiocre de sa lunette trop mince. Il a droit aussi à une carte SIM intégrée avec forfait 4G gratuit inclus, à une plaque de recharge par induction pour cellulaire, à un accès Spotify complet et à une connexion Bluetooth pour deux appareils, simultanément. Ajoutez enfin la mise à jour des systèmes à distance, un filtre plus performant pour l’air de l'habitacle, des roues standard de 19 pouces, des points nickelés pour la grille de calandre et quelques jolies nouvelles couleurs.

La suite des prouesses

Après des prestations impressionnantes sur un circuit, des routes et des vallons portugais lors du lancement, un essai complet du I-Pace HSE EV400 nous a permis de le confronter à des routes familières, au cœur du printemps québécois. Avec une silhouette comme la sienne et une fiche technique qui mentionne une puissance combinée de 394 chevaux pour ses deux moteurs électriques, j’ai d’abord mesuré ses performances.

Loin de décevoir, le I-Pace a fait mieux que ce que promet Jaguar en accélération avec un 0-100 km/h en 4,64 secondes et le 1/4 de mille franchi en 13,11 secondes à 170,6 km/h. Et son chrono de 2,85 secondes pour la reprise 80-120 km/h est tout bonnement le meilleur que j’aie enregistré à ce jour pour un utilitaire léger, Lamborghini Urus de 641 chevaux (650 PS) inclus. Le I-Pace a également stoppé de 100 km/h à 0 sur 38,52 mètres en freinage d’urgence simulé. Comme une Tesla Model S.

Une première recharge à dix degrés Celsius a livré 323 km d’autonomie. Le maximum fut de 327 km, ce qui représente assez peu de nos jours. Le pistolet a refusé de s’extraire après une des recharges. Il m’a fallu reverrouiller et déverrouiller à nouveau pour que ça débloque. Pas de quoi rassurer sur la fiabilité.

Pragmatique et inspiré

La finition de l’habitacle est sans reproche et les matériaux, de belle qualité. L’accès aux places avant est impeccable, avec une assise à hauteur parfaite pour l’adulte moyen. La position de conduite s’avère juste et les commandes, bien faites, accessibles et efficaces. On aime moins les quatre touches pour la boîte sur la console. Ce serait mieux avec la grande molette électronique, mais le dessin de la console ne le permet pas.

On s’habitue vite à celles de la climatisation dont la fonction change selon qu’on les tire ou pousse, par contre, où sont les réglages pour l’affichage tête-haute et le son de moteur artificiel ? On finit par les dénicher sur des écrans tactiles dont la surface se tapisse trop rapidement d’empreintes. En ce qui a trait au son synthétique, il y a cinq étapes pour trouver trois réglages. D’autres sont accessibles sur l’écran numérique du poste de conduite, contrôlés par des boutons au volant. La position « hiver=dégagés » pour les essuie-glaces est géniale: ils se relèvent de cinq centimètres en coupant le contact.

L’accès aux places arrière est facile aussi. Leur assise, inclinée et creusée, dégage bien les têtes sous une ligne de toit fuyante. Le maintien est bon, le confort général, correct. La place centrale est typiquement étroite, avec un dossier bombé qui la destine à une utilisation temporaire. La finition de la soute cargo est ordinaire et le bac sous le plancher, peu profond pour le câble de recharge.

En ville, le diamètre de braquage est agréablement court. La conduite à une pédale est possible, mais le ralentissement, moyen. Sur route sinueuse, le I-Pace HSE vire très à plat, presque sans roulis et sans sous-virage. Au contraire, il pointe très bien et pivote allègrement, sans passer brusquement au survirage. Toujours stable et plaqué à la route. Vraiment réjouissant.

Le I-Pace est déjà élégant, agile, confortable et performant. Souhaitons simplement que Jaguar poursuive son raffinement, gonfle son autonomie et soigne sa fiabilité.

Feu vert

Feu rouge

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