Mitsubishi Mirage - Facile d'en rire

Publié le 1er janvier 2020 dans 2021 par Antoine Joubert

La Mirage constitue le moyen de transport le plus élémentaire que vous puissiez acheter. Le t-shirt blanc d’une boutique de vêtement. Le jus de tomate sur le menu d’un restaurant. Bref, la base. Or, bien que l’industrie tout comme la presse s’en soient moqué depuis sa sortie, en 2014, la Mirage poursuit sa route. Et tout laisse croire que 2021 pourrait être une année de relance pour ce modèle, qui subit certes quelques retouches, mais qui voit aussi sa concurrence fondre comme neige au soleil.

Dans un communiqué fantaisiste, le constructeur évoquait, pour 2021, l’arrivée d’une nouvelle Mirage, complètement redessinée. Une affirmation loufoque, considérant que la voiture n’a droit qu’à des retouches de carrosserie et à quelques nouvelles caractéristiques intérieures. On lui greffe également de nouveaux phares à DEL, ainsi que sur la version GT, de fines lignes rouges intégrées à la calandre, thématique semblable à celle lancée, en 1976, par la première Golf GTI. Évidemment, là s’arrêtent les comparaisons avec la sportive allemande, puisque la vocation première de la Mirage n’est certainement pas la performance.

Adieu, berline

En fin d’année 2019, Mitsubishi Motors annonçait l’abandon de la berline Mirage G4 sur le marché canadien, ne conservant que le modèle à hayon. Commercialisée chez nous à partir de 2017, les stratèges de la marque avaient eu l’idée d’offrir la berline, qui avait pour but de combler le vide laissé par l’abandon de la Lancer. Inutile de vous dire que cette stratégie n’a guère fonctionné et que les ventes furent symboliques. Ce qui explique pourquoi les concessionnaires ont rapidement choisi de lancer la serviette.

En 2019, la Mirage ne s’écoulait hélas qu’à 2 270 unités. Quatre fois moins que la Chevrolet Spark et trois fois moins que la Micra, aujourd’hui disparue. Maintenant, bien qu’il soit indéniable que la Spark s’avère plus convaincante, Mitsubishi peut néanmoins se vanter d’offrir la voiture climatisée la moins chère en ville. À peine plus de 12 000 $ pour un modèle à boîte manuelle, vous permettant de rouler au frais. Et pour l’automatique, il suffit d’ajouter 1 200 $ à l’équation. Soyez donc certain que le constructeur misera sur cet aspect pour séduire la clientèle.

Il faudra toutefois que cette dernière accepte de composer avec une présentation intérieure digne d’une autre époque, et ce, même en optant pour une version équipée de l’écran central tactile, qui intègre Apple CarPlay/Android Auto. Ici, autant la finition que les éléments de design nous ramènent vingt ans en arrière. D’ailleurs, la liste de caractéristiques indiquée par Mitsubishi évoquant des éléments comme une prise 12 volts, un tapis de plancher et un levier de frein à main en uréthane avec bouton chromé, nous indique assurément que l’équipement y est minimaliste.

Pour corriger le tir, il est évidemment possible de monter en gamme. Or, la seule et unique raison de se procurer une Mirage repose sur son prix et son faible coût d’exploitation. Un facteur qui ne cadre certainement pas avec une version GT vendue à près de 20 000 $, ou si vous préférez, au prix d’une Kia Rio LX+, nettement plus intéressante.

Vous vous rappelez, la Pontiac Firefly?

Jumelle des Chevrolet Sprint et Suzuki Swift, la Firefly s’équipait, il y a trente ans, d’un petit moteur à trois cylindres de 1 litre, qui produisait 55 chevaux. Une voiture minimaliste, qui toutefois, à l’époque, a connu un succès monstre. Aujourd’hui, Mitsubishi nous sert une formule équivalente, équipant sa sous-compacte d’un trois cylindres de 1,2 litre et 78 chevaux. Certes, il s’agit de 23 de plus que la Firefly, mais pour une voiture qui, sans être lourde, pèse tout de même 180 kilos (400 lb) de plus. Voilà qui explique donc les piètres performances de la Mirage, capable de vous défoncer les tympans en pleine accélération, et d’autant plus si vous optez pour cette désagréable boîte automatique CVT. Bien sûr, la Mirage consomme peu, néanmoins on lui préfère tout de même la mécanique de la Chevrolet Spark, proposant 20 chevaux en renfort et exigeant à peine un litre de plus par 100 km.

Chaussée de savonnettes et dotée d’une suspension molle sans barre stabilisatrice arrière, la Mirage procure une conduite hasardeuse. Bien qu’elle soit agile en ville, elle se montre par contre très sensible aux vents sur l’autoroute, obligeant le conducteur à corriger souvent sa trajectoire. Heureusement, la direction précise vient mettre un peu de baume sur un bilan qui, somme toute, reste plutôt triste.

Alors, un bon achat la Mirage? Oui, mais uniquement dans sa livrée de base, et en gardant en tête cet objectif:  obtenir le moyen de transport neuf le moins cher. Peu gourmande, économique à l’entretien, bien garantie et relativement fiable, il ne doit s’agir que d’une question de sous. Autrement, vaut mieux aller voir ailleurs.

Feu vert

Feu rouge

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