Jeep Cherokee - À la croisée des sentiers
La génération actuelle du Jeep Cherokee sillonne nos routes depuis sept ans. En âge automobile, c’est beaucoup, même s’il a subi des retouches esthétiques, en 2019, qui lui ont notamment donné une devanture un peu plus sérieuse. Avec le temps, le vieillissant Cherokee a non seulement accumulé de l’ancienneté, il a également empilé les variantes, avec une gamme dans laquelle il est facile de se perdre.
En plus, FCA ajoute une édition 80e anniversaire cette année. Cette multiplication des déclinaisons vise probablement à allonger la sauce le plus longtemps possible, et la popularité du Cherokee nous force à reconnaître que le stratagème porte fruit. Les changements pour 2021 affectent principalement (et positivement) le choix des équipements et options …mais il y a toujours neuf modèles Cherokee au choix!
Au revoir, modèle Overland
Le modèle tout au haut de la pyramide, le Overland, tire finalement sa révérence. C’est une manœuvre attendue parce que le prix de départ du Overland 2020 (près de 50 000 $) s’approchait dangereusement de celui du Grand Cherokee Upland, lequel s’avère tout de même bien équipé – ce qui manquait un peu de cohérence.
Les autres variantes demeurent, et accueillent l’édition 80e Anniversaire. Elles héritent toutes d’équipements de série supplémentaires comme les sièges avant chauffants, Android Auto et Apple CarPlay et d’autres légers ajustements qui étaient absents sur le modèle Sport d’entrée de gamme, par exemple. En outre, cette déclinaison Sport sera dorénavant la seule offerte avec le rouage à traction, toutes les autres seront exclusivement livrées avec la traction intégrale. C’est la nouveauté de loin la plus réjouissante. Jusqu’ici il fallait débourser pour cet équipement optionnel qui reste un incontournable dans le segment, en particulier pour la saison hivernale. Il s'agit d'une évidence qui aurait dû être réglée bien avant.
Le Pentastar est toujours la star
Le choix de motorisations demeure le même: le fameux et éprouvé moteur V6 3,2 litres Pentastar développant 271 chevaux, le petit quatre cylindres de 2,4 litres qui développe 180 chevaux et le 2 litres turbocompressé qui en déballe 270.
Vous comprendrez qu’il semble difficile de justifier la pertinence du moteur 2,4 litres, cette année, puisqu’une seule version à traction est offerte (Sport) et que cette motorisation s’est longtemps avérée insuffisante sous le capot du Cherokee.
Le moteur 2 litres turbocompressé offre une bonne performance générale, avec des accélérations vives. Néanmoins, ce moteur semble trop bruyant dans l’habitacle. Il offre également une capacité de remorquage inférieure à celle du V6 et est optionnel, donc plus dispendieux. Sans oublier sa fiabilité, qui demeure toujours une question en suspens.
Alors, la recette recommandée est celle d’opter pour la relativement fiable et suffisamment puissante motorisation V6 transplantée dans la variante à rouage intégral de votre choix. Dans cette configuration, le Jeep Cherokee est un passe-partout capable de remorquer 4 500 livres avec amplement de couple à bas régime. Sans oublier un confort de roulement étonnamment doux sur l’autoroute ainsi qu'une conduite citadine saine avec une agilité qui passe le test considérant sa garde au sol élevée. En prime, ses capacités hors route reconnues lui confèrent une singularité dans un segment. Sur le plan de la conduite, le Jeep Cherokee réussit une fois de plus son compromis.
La simplicité à l’œuvre dans l’habitacle
Mis à part le confort fourni par les assises à l’avant, la position de conduite adéquate et l’écran de 8,4 pouces du système d’infodivertissement rapide et intuitif, l’habitacle du Jeep Cherokee manque de saveur. La surabondance des éléments en plastique et la disposition des commandes pourraient bénéficier d’un remaniement, en plus d’une bonne dose de finesse. On peut également reprocher à l’espace pour les jambes à l’arrière d’être trop restreint, et à celui derrière le hayon d’offrir moins de capacité de chargement que la majorité des rivaux du segment.
Malgré son âge, ses rides et ses imperfections, le Cherokee n’a pas de gros handicap. Le constructeur fait ainsi face à un dilemme : continuer de le gâter en équipements et en versions pour quelques années encore, ou miser le tout pour le tout et lui donner le profond remodelage assorti d’une nouvelle recette, risquant ainsi de perdre certains adeptes. On s’attend à beaucoup de changements au cours des prochaines années dans le catalogue Jeep, et les ventes du Cherokee des douze derniers mois montrent une tendance à la baisse plutôt prononcée. Donc, tout peut arriver!
Feu vert
- V6 performant et fiable
- Confort de roulement appréciable
- Polyvalence du système 4x4
Feu rouge
- Complexité des modèles et versions
- Moteur 2 litres turbocompressé bruyant
- Mûr pour une refonte