Maserati Ghibli - Même l'amour a un prix...

Pour 2020, Maserati y allait d’une simplification de sa gamme Ghibli en ne proposant que la déclinaison mécanique la plus intéressante du lot. Cela allait aussi concorder avec une légère mise à niveau de ses produits, qui ont eu droit à de petites améliorations ici et là. Au Québec, cela allait également survenir avec le changement de main des deux concessionnaires de Montréal et Laval, soi-disant mieux armés pour mettre la marque en lumière.

Hélas, au moment d’écrire ces lignes, plusieurs Ghibli neuves millésimées 2018 cherchaient toujours preneur. Pourquoi 2018? Parce que les modèles 2019 n’ont jamais traversé les frontières canadiennes, l’inventaire au pays ayant été trop élevé à l’époque pour que les concessionnaires passent des commandes.

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Sur le marché pour une huitième année, la Ghibli peine donc de plus en plus à séduire l’acheteur, qui a bien sûr l’embarras du choix. D’ailleurs, soyons honnêtes, les Audi S6 et BMW M550i, ses principales rivales, se situent loin devant notre sujet en matière d’avancées technologiques.

Le cuir

Avec la Ghibli, tout est cependant question de séduction. Car personne ne vous mentionnera se la procurer pour des considérations pragmatiques. Ici, on cherche d’abord à séduire par cette indéniable beauté des lignes, qui ne vieillissent pas d’un iota, ainsi que par un habitacle où le facteur olfactif nous saisit comme le fait l’Île du plaisir pour Astérix et son comparse. En effet, cette odeur émanant des cuirs est non seulement unique, mais peut à elle seule faire pencher l’acheteur en sa faveur. Évidemment, plus vous montez en gamme et plus la qualité des cuirs est exceptionnelle, comme dans cette récente version GranLusso munie d’une sellerie marine, franchement magnifique, dans laquelle j’ai pu prendre place.

Proposant un choix de huit teintes de cuir auxquelles peuvent s’agencer diverses garnitures (surpiqûres, boiserie, aluminium ou fibre de carbone), la Ghibli vous promet un environnement des plus personnalisés. Assurément, le constructeur a d’ailleurs pris soin, en 2020, de resserrer les boulons en améliorant considérablement la qualité d’assemblage et, par le fait même, la finition. Bien sûr, vous y retrouverez certains éléments provenant de la grande famille FCA, tels ces commutateurs de fenêtres et ces leviers d’essuie-glace et de clignotants, par contre, la bonne nouvelle, c’est qu’on intègre aussi l’écran Uconnect de 8,4 pouces. Un système d’infodivertissement plus efficace que celui de l’ensemble de ses rivales, et d’une grande simplicité d’utilisation.

Lever le nez à l’hybride

Pour 2021, la Ghibli sera offerte sur le Vieux Continent en version hybride. Une hybridation légère, simplement dotée d’un alterno-démarreur à moteur électrique faisant appel à un circuit de 48 volts. Jumelée au moteur 2 litres tiré des Alfa Romeo, cette technologie permet d’optimiser la puissance à 330 chevaux. Malheureusement, Maserati n’a pas cru bon nous l’offrir, préférant faire patienter le public nord-américain une année de plus, jusqu’à l’arrivée d’une nouvelle Gran Turismo à motorisation électrique. Verra-t-elle vraiment le jour en 2022?

D’ici là, le moteur 3 litres biturbo de 424 chevaux demeure donc le seul au menu. Une mécanique aussi puissante que sonore, acheminant sa puissance aux quatre roues via une boîte ZF à huit rapports. Bien qu’elle fasse sentir son poids considérable, la Ghibli ne laisse aucunement paraître l’origine de son architecture, une plateforme empruntée à la Chrysler 300, qui l’avait elle-même empruntée à la Mercedes-Benz de Classe E du début des années 2000. Son comportement s’avère franchement surprenant, et de toute évidence, la possibilité de paramétrer la conduite selon l’humeur du moment constitue un avantage. Également, chapeau aux ingénieurs qui ont su lui greffer un potentiomètre de pédale avec lequel la réaction est instantanée. Un point souvent relevé avec ses rivales allemandes. Bref, il s’agit d’une voiture qui n’a certainement pas l’agilité ou le raffinement d’une Audi S6, mais qui demeure à la fois inspirante et très charmante à conduire. Et puis…qu’est-ce qu’elle est belle !

Évidemment, le prix comme les coûts d’entretien viennent freiner les ardeurs de plusieurs clients potentiels. Avec une facture oscillant entre 96 250 $ et 103 520 000 $, la Ghibli fait cher payer ses origines italiennes. Puis, parce que la dépréciation est affolante, impossible pour elle d’être compétitive en location. Voilà sans doute pourquoi les deux concessionnaires québécois proposent des plans de location maison, certes plus avantageux, bien qu’ils ne puissent évidemment pas être plus alléchants que ce que proposent les trois constructeurs allemands. Et puis, si la tentation est plus forte que vous, mais que le prix vous freine, peut-être pourriez-vous jeter votre dévolu sur un modèle neuf de 2018, vendu pour 25 00 $ ou 30 000 $ de moins !

Feu vert

• Ligne séduisante
• Cuirs somptueux
• Puissance et sonorité du moteur
• Flatte l’égo

Feu rouge

• Facture affolante
• Très forte dépréciation
• Technologie vieillissante
• Fiabilité hasardeuse