Volvo S90 - Passer sous le radar

Publié le 1er janvier 2020 dans 2021 par Jean-François Guay

Cela fait plus de dix ans que le constructeur chinois, Geely, a racheté Volvo à Ford. À la même époque, l'autre constructeur suédois, Saab, avait été largué par General Motors pour aboutir dans le giron du constructeur néerlandais, Spyker. On connaît la suite. Saab est disparu, en 2011, alors que Volvo a connu une période creuse pour ensuite vivre une ascension fulgurante en doublant son chiffre d'affaires ainsi que le nombre de ses employés. Dans la même veine, les bénéfices de Volvo ont été multipliés par dix et la production mondiale a augmenté d'au moins 33%, pour dépasser plus de 700 000 véhicules par année. Il va sans dire que la hausse des ventes est due principalement à la popularité des VUS comme le XC90 et le XC60. Néanmoins, il ne faudrait pas négliger l'apport de la berline S90 et encore moins celle de la familiale V90 qui, malheureusement, n'est plus vendue chez nous depuis l'an dernier.

Pourtant, Volvo a toujours été un ardent promoteur des familiales routières. Or, suite à la disparition de la V90 classique et de la V90 Cross Country, la gamme canadienne ne compte désormais que les familiales V60 et V60 Cross Country. Qu'à cela ne tienne, les deux déclinaisons de la V90 sont encore offertes aux États-Unis. Sauf qu'en Europe, notamment en France, la S90 et la V90 Cross Country ont été supprimées du catalogue alors que la V90 est toujours en vente. Allez comprendre.

En toute hypothèse, le constructeur semble ajuster la distribution planétaire de ses modèles en fonction de l'offre et de la demande. Pourtant, au cours des dernières années, la V90 était deux à quatre fois plus vendue que la S90 au Canada et au Québec. Cependant, dans un cas comme dans l'autre, il faut dire que leurs parts de marché avaient fondu comme neige au soleil. À titre de comparaison, les ventes de la S90, au Québec, se situent dans les mêmes eaux que celles de l'Acura RLX (qui vient de disparaître), la Genesis G90 et la Lexus LS - soit une dizaine d'exemplaires chacune par année. Or c'est très peu pour rentabiliser la commercialisation d'un modèle.

180 km/h

Introduite sous le millésime 2017, la S90 était mûre, en 2021, pour une mise à jour esthétique. Ainsi, la calandre, les parties avant et arrière, le couvercle du coffre, les feux arrière et les jantes ont été révisés. On retrouve également de nouvelles couleurs de carrosserie. À l'intérieur, on note l'ajout de garnitures en frêne ou en chêne en remplacement de la finition en noyer et d'un système audio Harman Kardon avec un caisson de basses. Curieusement, la bande AM est supprimée de la radio, mais demeure accessible via l'application Tuneln alors que la version T6 propose un système de chargement sans fil.

Du côté de la sécurité, la principale annonce concerne la vitesse maximale de la S90, dorénavant bridée à 180 km/h. Ainsi, tous les nouveaux véhicules Volvo respectent cette norme. D’ailleurs, il sera possible de fixer la limitation à une vitesse inférieure à 180 km/h grâce à la commande Care Key dans le cas, par exemple, d'un propriétaire qui prête son véhicule à un jeune conducteur (ou à un voiturier...). Selon l'opinion de chacun, il s'agit d'un couteau à deux tranchants puisque cette récente politique risque de plaire ou de déplaire. D'une part, la plupart des acheteurs encourageront l'approche de Volvo, d'autre part, certains acheteurs pourraient bouder la marque pour des raisons idéologiques en acquérant des véhicules allemands dont la vitesse maximale est limitée, sauf exception, entre 209 km/h et 250 km/h.

Pourquoi faire simple

Cpoté mécanique, Volvo ne fait pas dans la simplicité puisque la livrée T6 est animée par un quatre cylindres suralimenté de 2 litres qui est gonflé à la fois par un compresseur (à bas régime) et un turbocompresseur (à haut régime). Appelée Drive-E, cette motorisation bénéficie également d'un système d'hybridation légère en assistance au moteur thermique afin de réduire l'effort en accélération ainsi que la consommation de carburant. Ce système comprend un petit moteur électrique (10 kW), une batterie d'une capacité de 48 volts et un convertisseur de voltage (12/48 volts).

Toutefois, la déclinaison ultime s’avère la T8 avec sa motorisation hybride rechargeable qui combine le quatre cylindres suralimenté de 2 litres de la T6 à un moteur électrique (65 kW) et une batterie au lithium-ion d’une capacité de 11,6 kWh. En mode tout électrique, l'autonomie s'élève à environ 35 km quoique Volvo annonce plus de 40 km. Sur la route, la S90 n'a pas la dextérité des voitures allemandes de la même catégorie. En contrepartie, le confort et le silence de roulement demeurent exemplaires. En accélération, le quatre cylindres de 2 litres est loin d'être aussi mélodieux qu'un V6 ou un V8. Qu'à cela ne tienne, il ne faut pas hésiter à appuyer sur l'accélérateur pour réveiller toute la puissance qui sommeille dans ce moteur Drive-E.

Feu vert

Feu rouge

Share on FacebookShare on TwitterShare by emailShare on Pinterest
Partager

ℹ️ En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l’utilisation de cookies telle que décrite dans notre Politique de confidentialité. ×