Ferrari F8 - Ultima generazione

Publié le 1er janvier 2020 dans 2021 par Antoine Joubert

C’est à la suite de l’essai des McLaren 720S et Lamborghini Huracàn Evo que celui de la F8 Tributo s’est présenté. Un contexte exceptionnel qui allait permettre une réelle comparaison entre trois voitures ayant toutes été conduites sur les routes québécoises.

Tout d’abord, il faut savoir que la F8 Tributo/Spyder hérite du même V8 turbocompressé que celui de la 488 Pista, dont les livraisons se poursuivront pour encore un an. Cette dernière qui, comme son nom l’indique, est véritablement conçue pour le circuit, propose des performances hallucinantes, mais au prix de forts compromis à faire sur la route. La F8, plus civilisée, affiche donc comme elle une puissance majorée de 49 chevaux par rapport à la 488 GTB, pour un total de 710. Et le tout, pour une voiture au poids réduit de 40 kilos.

Ville, autoroute, circuit…qu’importe !

D’ordinaire, la conduite d’une voiture exotique comporte un certain lot de stress, en ce sens qu’il est très facile de l’abîmer sur nos belles chaussées québécoises. Un nid de poule ou un simple joint de dilatation métallique peut engendrer de sérieux dommages à un pneu, une roue, voire une suspension. Et puis, avec les angles morts qui accompagnent souvent ce genre de voitures, il faut avoir des yeux tout le tour de la tête. Or, cette F8 Tributo fait exception à la règle. D’abord, parce qu’elle s’équipe d’une suspension qui pardonne, étant dotée d’un mode bumpy road permettant même de composer avec la rue Notre-Dame, symbole de nos belles routes. On constate également une plus grande facilité à l’amorce d’une entrée de stationnement ou d’un dos d’âne, et ce, sans avoir recours à l’option du « nez relevé »! Quant à la visibilité, elle est sans reproche, sauf peut-être en ce qui a trait à la précision de l’image reflétant au rétroviseur, en raison de la lunette arrière en Lexan.

Très facile à conduire, la F8 s’équipe d’une boîte séquentielle dont les passages sont quasi imperceptibles. Du moins, si vous circulez de façon docile. Activez le mode « Race » et les choses changeront drastiquement, avec une gestion mécanique retravaillée et des éléments suspenseurs à réglage magnétiques sérieusement raffermis. Il est également possible de tout gérer de façon indépendante, pour une conduite à la carte. À dresser le poil sur les bras, la sonorité mécanique est littéralement foudroyante au même titre que cette poussée d’adrénaline en forte accélération. D’ailleurs, il en résulte un 0-200 km/h en 7,6 secondes et une vitesse de pointe de 340 km/h… ce qui ne m’a hélas pas été possible d’expérimenter.

Maintenant, difficile de passer sous silence ce grand plaisir de conduite qui émane d’une voiture à la fois légère et méticuleusement assemblée. Il s’agit ici d’un net avantage par rapport à Lamborghini, tant au quotidien que sur un circuit. Maniable et précise comme un rasoir à cinq lames, cette F8 fait véritablement corps avec son conducteur, ce qui constitue d’ailleurs une grande qualité pour un bolide si puissant et imposant. Puis, comment ne pas souligner cette excellente force de freinage, aussi impressionnante que l’accélération! Un freinage résultant évidemment de ces disques de carbone/céramique de 15,6 pouces à l’avant et de 14,2 pouces à l’arrière.

À bord, on apprécie à la fois le souci du détail, l’odeur des cuirs et la position de conduite finement étudiée pour une parfaite ergonomie. Sur le volant se trouvent d’ailleurs l’essentiel des commandes, incluant phares, essuie-glaces, clignotants, gestion de modes de conduite et, bien sûr, l’incontournable bouton de démarrage. Les éléments secondaires seront pour leur part gérés par de petits boutons circulaires logés de chaque côté du volant, accessibles de façon intuitive.

Sculptée de mains de maître

Comportant de multiples prises d’air, becquets et extracteurs, la robe de la F8 Tributo est sublime sous tous les angles. Il est, bien entendu, difficile de passer sous silence la grande beauté de ces jantes ainsi que de cette lunette arrière, façon F40, laissant entrevoir la splendide mécanique. Un élément qui disparaît évidemment sur la version Spider, au profit d’un toit rigide se déployant ou se rétractant en 14 secondes à peine. Puis, remarquez ces doubles feux arrière circulaires, rendant hommage à la toute première Ferrari du genre, la 308. À ce propos, sachez que la F8 Tributo (hommage en italien) sera la dernière Ferrari à moteur V8 central puisque sa remplaçante, prévue pour 2023, adoptera vraisemblablement un V6 turbocompressé doublé d’une hybridation. En espérant, il va sans dire, que la sonorité demeure…

Ainsi, sans même hésiter une seconde, donnons l'avantage à la Ferrari. Le poids et la puissance sont égaux à ceux de la McLaren, mais pour une voiture plus conviviale et peut-être un peu moins fragile. Quant à la Huracan, il s’agit d’une autre école de pensée tout aussi impressionnante, qui concède la victoire en matière de performances et de confort cependant.

Feu vert

Feu rouge

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