Jaguar XE - En quête de reconnaissance

Publié le 1er janvier 2020 dans 2021 par Frédéric Mercier

Si vous magasinez une voiture compacte de luxe, fortes sont les chances que vous soyez tenté par un modèle allemand comme la BMW Série 3 ou l’Audi A4. Vous pourriez même vous tourner vers l’Acura TLX, dont le nouveau modèle regorge d'arguments convaincants. Mais une Jaguar XE? La majorité des gens n’y penseront même pas.

Pourtant, il s’agit d’un produit qui mérite certainement plus d’attention. Une alternative intéressante aux modèles allemands devenus si présents sur nos routes que l’exclusivité autrefois liée à ces modèles n’est plus qu’une illusion. Pour des conducteurs en quête de luxe, mais aussi d’un certain prestige, la Jaguar XE devrait être considérée.

Présentation modernisée

D’abord présentée en 2015, la plus compacte des berlines Jaguar a eu droit à une mise à jour importante l’année dernière. On a revampé sa calandre et ses feux à l’arrière, et avouons-le, le rendu est grandement réussi. Peu importe l’angle sous lequel on la regarde, la XE séduit par une allure à la fois élégante et musclée, avec certains éléments esthétiques qui ne sont pas sans rappeler la sublime F-Type.

C’est toutefois à l’intérieur que la majorité des changements ont été apportés à la XE. On y intègre désormais un double écran tactile au centre de la console, et même les commandes de la climatisation passent au numérique. Le résultat est très joli, pas de doute là-dessus. Mais en ce qui a trait à la facilité d’utilisation, disons que ce n’est pas optimal. Cela dit, notre appréciation générale de l’habitacle de la XE s’avère hautement positive. L’ambiance qui règne à bord respire le prestige, et la performance de surcroît. Il faut savoir que la XE possède des caractéristiques dynamiques qui prennent parfois le dessus sur le confort. Bien que la suspension soit assez rigide, un sélecteur de modes de conduite permet tout de même de l’adapter à vos préférences.

Le volant est magnifique et il se prend magnifiquement en main, conférant un contrôle idéal sur une direction qui impressionne par sa précision. L’affichage numérique que l’on retrouve devant le conducteur est de bonne qualité et l’information y est présentée de façon claire et précise. Jaguar a aussi eu la brillante idée de se débarrasser de la molette tournante, qui faisait office de sélecteur de rapports de la boîte, pour la remplacer par un levier nettement plus joli. Le support des sièges à l’avant est sans reproche, par contre, les places arrière souffrent d’un trop faible dégagement aux jambes et à la tête. Des adultes assez grands risquent de s’y sentir coincés.

Choix de motorisations décevant

On l’a dit plus haut, la Jaguar XE mise davantage sur le dynamisme de sa conduite que sur le confort pour se faire valoir. Cependant, un choix limité de motorisations vient malheureusement miner sa crédibilité en matière de performances. Autrefois livrable avec un moteur V6 suralimenté de 380 chevaux et même un V8 de 5 litres dans sa livrée Project 8, la jolie britannique n’est désormais offerte qu’avec un moteur à quatre cylindres turbocompressé de 2 litres. On a également jeté la serviette avec le moteur diesel qui figurait également sur la liste de commandes jusqu’en 2019.

Dans la variante de base de la XE, baptisée SE P250, le bloc à quatre cylindres est limité à une puissance de 247 chevaux et à un couple de 269 lb-pi. Ce serait appréciable pour une berline compacte ordinaire, mais pour un bolide de luxe, dont le prix de départ flirte avec les 50 000 $, disons qu’on s’attend à mieux. La Jaguar XE R-Dynamic fait passer la puissance du moteur à 296 chevaux, ce qui lui permet des prouesses plus en rapport avec son pedigree. Reste qu’on est loin des variantes haute performance des rivales allemandes. Consciente de la réalité du climat canadien, Jaguar offre le rouage intégral de série avec la XE. Et peu importe la version choisie, on a droit à une boîte automatique à huit rapports, qui travaille efficacement.

Finalement, impossible de ne pas glisser un mot sur la fiabilité encore trop aléatoire des produits Jaguar. L’histoire se répète année après année, le constructeur continue de faire pâle figure dans les études de fiabilité et de qualité initiale.

Bien que très réussie sur le plan esthétique et jouissant d’une direction précise qui lui confère un plaisir de conduire indéniable, la Jaguar XE continue de repousser les acheteurs en raison de cette piètre réputation de fiabilité. En outre, un choix de moteurs trop restreint ne l’aide en rien. Tant que cela ne sera pas réglé, Jaguar continuera de jouer un rôle de figurant dans la catégorie des berlines compactes de luxe. Dommage parce que ce véhicule a le potentiel de faire beaucoup mieux.

Feu vert

Feu rouge

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