Ford Mustang Mach-E - Cheval sauvage réinventé

Publié le 1er janvier 2020 dans 2021 par Antoine Joubert

Ça, une Mustang? Oui, et il existe effectivement une controverse entourant l’utilisation de cette nomenclature, ici apposée sur un VUS 100% électrique. Voilà une stratégie de marketing loin de faire l’unanimité mais qui, en fin de compte, relève du génie. Parce que Ford a compris qu’il fallait tirer profit des noms mythiques, comme on le fait aussi avec le Bronco. Et puis, il s’agissait sans doute de la formule la plus viable afin de donner une âme à un véhicule électrique qui, autrement, n’aurait rejoint que cette infime partie de la clientèle nord-américaine ne jurant que par l’électrification des transports.

Le Mustang Mach-E vise donc une large clientèle, certes confortablement nantie mais qui, autrement, n’aurait peut-être pas considéré l’achat d’un véhicule électrique. Or, parce qu’on l’associe à la « vraie » Mustang et qu’on lui donne une forte personnalité, les chances de succès sont plus grandes. Fait intéressant, ce n’est qu’en cours de développement que les stratèges de la marque ont eu l’idée d’en faire une Mustang. Une idée qui allait modifier complètement la direction empruntée par Ford, qui se demandait bien comment il allait être possible de rentabiliser les coûts de développement d’un véhicule électrique au pays des F-150 !

Plus de versions… que la Mustang !

Base, Premium, California Route 1, First Edition, GT Performance, avec ou sans quatre roues motrices. Voilà comment se décline la gamme du Mach-E, qui propose plus de variantes que la Mustang elle-même ! Le prix d’entrée débute juste au-dessus des 50 000 $, rendant certains modèles éligibles au plein crédit provincial de 8 000 $ applicable à l’achat d’un véhicule électrique. À l’opposé, la version GT Performance offerte à compter de 82 995 $, laquelle promet des performances ahurissantes. Cette dernière ne sera vraisemblablement pas disponible avant la fin du printemps 2021, considérant certains retards de production liés à…vous savez quoi !

Produisant 480 chevaux et capable de boucler le 0-100 km/h en moins de quatre secondes, la GT Performance hérite d’une batterie de 98,8 kWh, au même titre que les versions First Edition et California Route 1, et que certaines déclinaisons Premium. Or, en optimisant ici les performances d’un modèle offrant d’emblée les quatre roues motrices, l’autonomie annoncée oscille autour des 375 kilomètres. C'est 100 km de moins que la California Route 1, dont la puissance réduite à 290 chevaux permet de rouler 475 kilomètres sur une seule charge. Maintenant, la clientèle québécoise risque surtout de cibler les versions Select et Premium, auxquelles s’appliquent les 8 000 $ de crédit. Dans les deux cas, le rouage intégral est offert en option, ramenant le prix d’entrée d’un modèle à quatre roues motrices à 55 995 $, transport inclus. En somme, on a affaire à un véhicule de 850 $ par mois financé sur six ans, incluant taxes, transport et crédit applicable.

Avec des batteries logées au niveau du sol, le Mach-E offre l’avantage d’un centre de gravité très bas. Sans avoir pu le mettre à l’essai, l’impression d’un véhicule résolument plus passionnant à conduire que la moyenne des autres VUS électriques est palpable. Ford a d’ailleurs travaillé en ce sens, proposant différents modes de conduite pour un comportement personnalisé. Bien sûr, ne vous attendez pas au vrombissement du V8 de la Mustang traditionnelle, mais on nous assure que l’expérience sensorielle est nettement supérieure à celle d’un véhicule conçu dans la seule optique d’une réduction des gaz à effet de serre.

L’ADN d’une Mustang?

Une calandre ornée du célèbre cheval, un long museau plongeant et des feux arrière à trois bandes verticales. Voilà qui résume les liens de sang du Mustang Mach-E avec la sportive du même nom. Un rappel, sans plus, puisqu’en excluant certains éléments de style, on se retrouve en présence d’un VUS polyvalent, offrant même deux coffres, pour un volume de chargement total de 1 825 litres. À bord, l’espace pour cinq occupants demeure un atout, une logique considérant ses dimensions à peine inférieures à celles d’un Ford Edge.

Bien sûr, l’écran central de 15,5 pouces prédomine, intégrant une nouvelle génération du système SYNC. Navigation 3D, mises à jour à distance, interface plus moderne et système d’apprentissage personnalisé en font partie, pour une expérience encore jamais vue chez Ford. Le Mach-E peut également être démarré et verrouillé via votre appareil mobile, vous évitant l’embarras d’une clé. Quant au conducteur, il profite d’une instrumentation numérique ultra moderne, de multiples espaces de rangement, d’un siège bien sculpté et d’une finition étonnante, impliquant des matériaux de haute qualité.

Un premier rival sérieux au Model Y de Tesla? Absolument. Et en prime, un service plus conventionnel chez le concessionnaire qui également risque d’être plus sérieux. Bien sûr, il faudra que Ford puisse rendre le produit accessible par sa disponibilité, ce qui semble heureusement faire partie de la volonté du constructeur. À suivre...

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