Nissan Sentra - La maturité de la quarantaine

Publié le 1er janvier 2020 dans 2021 par Luc Gagné

Lancer une nouvelle voiture compacte, en cette époque où l’attention des consommateurs est braquée sur les VUS, peut paraître saugrenu. Pour la Sentra, c’est différent. Chez Nissan, elle représente l’auto la plus populaire au pays et le cinquième produit le plus vendu toutes catégories confondues.

Puisqu’elle fait partie de notre faune automobile depuis près de 40 ans, la Sentra a aussi aquis une notoriété non négligeable. Ce modèle remonte si loin dans l’histoire du constructeur que des publicités, datant de mars 1982, et annonçant l’arrivée imminente des premières Sentra 1983 étaient signées... Datsun ! Afin de donner un souffle nouveau à ce monument, il fallait un coup d’éclat. Pour cette huitième génération de Sentra, arrivée l’an dernier, on a donc dessiné une silhouette gracieuse reproduisant à certains égards l’Altima, mais en format réduit.

On a accentué les épaulements, reproduit la calandre surdimensionnée et abaissé le toit en ajoutant une moulure noire, donnant l’effet d’un toit flottant. Avec une carrosserie de couleur contrastante, ça marche. Par contre, j’avoue avoir un faible pour une peinture deux tons réservée aux Sentra SR : l’Orange monarque avec le toit Noir intense, une combinaison aimée du Kicks, qui suscite invariablement des échanges avec les gens que l’on croise. La Sentra devient alors une auto à réactions ! En réalité, ses formes plus amples sont des trompe-l’oeil, car cette Sentra est moins haute, plus longue et plus large, mais marginalement. L’empattement du nouveau châssis ne lui donne que quelques millimètres de plus et ce sont plutôt les voies avant et arrière, élargies de plusieurs dizaines de millimètres, qui ajoutent à sa prestance.

Intérieur moderne

Son tableau de bord moderne rappelle celui de l’Altima avec un brin d’originalité qu’apportent les buses centrales à l’allure de turbines. Comme la berline intermédiaire, la Sentra a maintenant un écran tactile flottant (lui aussi), un design qui rend le tableau de bord moins massif. L’écran de huit pouces des versions SV et SR paraît cependant plus convaincant que celui de sept pouces, peu proéminent, des versions S moins coûteuses. L’intérieur convient à quatre personnes, cinq au besoin. Les sièges sont amples et supportent bien le corps, alors que la banquette arrière sied mieux à des enfants qu’à des adultes, faute d’un dégagement suffisant pour les jambes. Par ailleurs, le conducteur n’aimera guère la pédale du frein de stationnement sur laquelle on s’accroche trop souvent en embarquant.

La finition demeure correcte et la qualité des matériaux est à la mesure d’un modèle de grande diffusion. La version SR Premium, la plus cossue, s’offre toutefois des sièges recouverts d’un chic similicuir noir à surpiqûres orangées. Mais oubliez la sellerie de cuir véritable écru offerte à nos voisins du Sud. Tristement, elle n’est pas disponible ici. Cette refonte a fait perdre 5 % du volume utile au coffre. C’est peu. Par contre, il y a toujours un seuil élevé et une ouverture courte qui peuvent compliquer le chargement d’objets encombrants. Bien que l’on puisse allonger l’aire de chargement en abaissant les dossiers asymétriques (de série) de la banquette arrière, ces derniers restent inclinés et surélevés par rapport au plancher du coffre.

Mieux équipée

La dotation de série comprend désormais un climatiseur et un écran d’affichage d’informations entre les cadrans. Il y a aussi des sièges avant chauffants dans toutes les versions, sauf la S de base à boîte manuelle à six rapports. Les applications Apple CarPlay et Android Auto sont réservées aux Sentra SV et SR, alors qu’un volant chauffant et des roues en alliage de 18 pouces sont l’apanage des SR. La SR Premium a même des phares à DEL exclusifs qui font... très tendance. Heureusement, toutes les Sentra partagent un ensemble complet de dispositifs d’aide à la conduite appelé « Safety Shield 360 ».

Cette nouvelle Sentra reprend le quatre cylindres de 2 litres du Qashqai. Ce moteur atmosphérique lui donne 20% plus de puissance et 17% plus de couple que le moteur1,8 litre de l’ancien modèle. Ces gains, qui l’élèvent à l’égal de ses principales rivales, la Civic et la Corolla, contribuent, avec sa boîte automatique à variation continue améliorée, à la rendre plus pimpante et réactive. La servodirection électromécanique, bien paramétrée ajoute, participe à l’agrément de conduite.

Cette boîte automatique donne aussi la consommation la plus basse. La cote moyenne de cette Sentra a même diminué légèrement, de 7,3 à 7,1 L/100 km (sauf pour les SR, qui restent à 7,3 L). La Sentra S à boîte manuelle, elle, demeure plus gourmande, avec une moyenne de 8 L/100 km. Réservée aux Canadiens, cette version est la moins désirable et attirera, avant tout, l’acheteur en quête de prix minimum ou ce nostalgique qui caresse le souvenir d’une petite Sentra manuelle de 67 chevaux payée 5 983 $ (avant taxes), en mars 1982 !

Feu vert

Feu rouge

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