Toyota C-HR - Quand l’originalité ne paie pas

Publié le 1er janvier 2020 dans 2021 par Julien Amado

Dans le monde de l’automobile, il faut savoir se démarquer sans trop en faire. Il s'agit d'un équilibre difficile à réaliser. Le Toyota C-HR a réussi son pari en Europe, notamment en France où les ventes sont soutenues. De notre côté de l’Atlantique, c’est plus compliqué. Alors que Hyundai a vendu 11 429 Kona et Honda, 5 036 HR-V, le C-HR ne s’est écoulé qu’à 1 942 exemplaires au Québec, en 2019. En effet, contrairement à la majorité de ses rivaux, le petit multisegment de Toyota n’est pas livrable avec la traction intégrale, même en option. Un équipement loin d’être indispensable en Europe, mais très prisé au Québec et qui lui fait cruellement défaut. Est-ce la principale raison de son insuccès? Probablement…

Son design, très personnel, ne semble pas convaincre autant que celui du RAV4, dont les ventes sont excellentes. Il faut dire que contrairement à ce dernier, le C-HR place le style avant les aspects pratiques. Il suffit de regarder le toit fuyant et la petitesse de la fenestration pour comprendre que la visibilité n’est pas son point fort. C’est particulièrement criant lorsqu’on regarde vers l’arrière une fois assis au volant. D’autant plus que la lunette arrière, également très réduite, rend les manœuvres en marche arrière moins pratiques.

À l’avant, l’espace demeure convenable, à condition de ne pas être trop grand. À l’arrière, cela dépend de la taille des occupants assis à l’avant. S’ils sont grands, le dégagement sera plus restreint. Toujours à l’arrière, il faut faire attention au moment de prendre place à bord, car on risque de se cogner la tête contre le toit. Du côté du coffre à bagages, d’une contenance de 540 litres, l’espace proposé est correct mais pas vraiment impressionnant. À titre de comparaison, un Nissan Kicks dispose d'un volume de 716 litres!

Plus de sécurité livrée de série

Disponible dans une seule version à ses débuts, le CH-R est désormais décliné en trois modèles distincts. Bien équipé dès l’entrée de gamme, le multisegment urbain reçoit le fameux Toyota Safety Sense 2.0, qui inclut le système précollision avec le détection des piétons, les feux de route automatiques, le régulateur de vitesse adaptatif et l’avertisseur de sortie de voie. Pour 2021, le système ajoute l’aide au maintien dans la voie et la reconnaissance des panneaux de signalisation routière. Il ne manque que le système de détection des angles morts pour que la panoplie soit complète. Il faut opter pour la version XLE Premium ou Limited afin de l’obtenir. Par ailleurs, si vous souhaitez vous offrir un C-HR bicolore avec le toit d’une autre couleur que la carrosserie, cette option n’est pas disponible dans le modèle de base LE.

Toyota n’a retenu qu’une seule mécanique pour motoriser le C-HR. Il s’agit d’un 4 cylindres de 2 litres dépourvu de turbocompresseur qui déploie 144 chevaux et 139 lb-pi de couple. Il est associé à une boîte automatique à variation continue (CVT). Globalement, les performances sont correctes pour un usage quotidien, bien qu’un peu plus d’entrain n’aurait pas été superflu. Il aurait aussi été intéressant de proposer une motorisation optionnelle plus performante, comme le fait Hyundai avec le Kona par exemple. En effet, la boîte CVT fait hurler le moteur quand on le sollicite fortement pour dépasser ou pour se lancer sur l’autoroute. Cela dit, le silence revient dans l’habitacle une fois la vitesse stabilisée. La consommation de carburant s’établit à 8,2 L/100 km de moyenne. De notre côté, nous avons relevé 8,1 L/100 km, ce qui n’est pas particulièrement bas, mais conforme à ce qui est annoncé.

Pas vraiment convaincant

Sur la route, le confort de roulement fait assurément partie des points forts du C-HR. Même sur des chaussées en très mauvais état, le véhicule filtre bien les irrégularités. Néanmoins, ce réglage tout en souplesse des suspensions a aussi une incidence sur la tenue de route. Les qualités dynamiques sont nettement inférieures à celles du Mazda CX-3, qui offre la conduite la plus invitante de la catégorie. La direction ne brille pas vraiment par sa précision et le freinage se montre efficace à condition d’appuyer fortement sur la pédale.

En conclusion, le Toyota C-HR n’est pas un mauvais véhicule en tant que tel. Sa fiabilité prévue est également rassurante pour un achat à long terme. Par contre, quand on regarde les capacités dynamiques, la consommation de carburant ou les performances, il ne se distingue pas face aux ténors de la catégorie. Quant aux tarifs, les deux modèles les plus haut de gamme sont vendus trop cher pour être réellement compétitifs. En effet, on arrive à un prix similaire à celui des Subaru Crosstrek et Mazda CX-30. Deux modèles plus invitants à conduire, plus spacieux et surtout, dotés du rouage intégral qui brille par son absence chez Toyota.

Feu vert

Feu rouge

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