Lexus ES - Seule sur son trône
Si au Québec, la Lexus ES ne connaît aujourd’hui que peu de succès, il en va autrement chez nos voisins du Sud. En effet, un peu plus de 51 000 unités étaient vendues l’an dernier au pays de l’Oncle Sam, pendant que les concessionnaires de la Belle Province n’en écoulaient que 236. Question de mœurs, de culture? Allez donc savoir! Pourtant, cette Lexus jouit d’une enviable réputation de fiabilité, ce qui explique probablement aussi pourquoi elle a survécu à plusieurs de ses rivales, désormais disparues.
En effet, avec l’abandon des voitures comme la Buick Lacrosse et la Lincoln MKZ, la ES se retrouve pratiquement seule dans son créneau. Vous aurez peut-être remarqué qu’elle se classe d’ailleurs bonne première dans le segment des grandes berlines du Guide de l’auto, l’équipe ayant choisi, non pas sans un certain débat, de la positionner dans une catégorie fourre-tout qui englobe autant une Dodge Charger qu’une Volkswagen Arteon. Parce que les berlines disparaissent les unes après les autres et qu’il est bien sûr impossible de placer la ES face aux bagnoles allemandes, qui rivalisent davantage avec la IS, renouvelée pour 2021.
Regain de popularité?
Cette année, la Lexus ES ajoute une corde à son arc : le rouage intégral, offert dans cette nouvelle déclinaison baptisée ES250 AWD, disponible en trois niveaux de finition. Un élément qui contribuera sans doute à séduire davantage d’acheteurs québécois et qui brillait jusqu’ici par son absence. Par sa nomenclature, vous aurez peut-être compris que cette ES fait appel non pas au V6, mais au quatre cylindres atmosphérique de 2,5 litres, le même qui est utilisé sur les nouvelles versions de l’Avalon et de la Camry, aussi munies de la traction intégrale.
Emprunté directement au RAV4, ce moteur est bien sûr un monument de fiabilité, mais ne permet certainement pas d’obtenir la souplesse et la douceur si chère à la Lexus ES, qui impressionne toujours par son confort royal et son extraordinaire silence de roulement. Sans avoir pu la mettre à l’essai, puisqu’elle débarquera plus tard cet automne, il ne faut pas s’attendre non plus à d’exaltantes performances, car on lui retranche près de 100 chevaux par rapport à la ES350.
L’acheteur doit donc choisir entre la puissance, les quatre roues motrices ou l’hybridation, trois éléments qui ne peuvent être combinés sur la ES 2021. Maintenant, quelle que soit l’option choisie, vous aurez entre les mains une voiture exceptionnelle, pratiquement éternelle. Vous aurez donc tout le temps pour étudier et vous habituer à ce que l’équipe du Guide de l’auto qualifie de « pire système multimédia de l'industrie ». Un dispositif complexe, baptisé Remote Touch, à travers lequel on navigue sur un écran de 8 pouces (12,3 po en option) au moyen d’un pavé tactile ultrasensible, et qui fait perdre au conducteur toute l’attention nécessaire à une conduite sécuritaire. Certes, on ajoutait l’an dernier la compatibilité avec Apple CarPlay/AndroidAuto, laquelle vient limiter les dommages en facilitant son utilisation. S’il existe un irritant dans cette Lexus, c’est bien celui-ci.
Très confortable et assemblé avec soin, l’habitacle de la ES respire la qualité et le bon goût. Se présentant vêtues d’une robe plus dynamique, les versions F Sport sont celles qui attirent le plus les regards. Dotées de sièges et d’un volant sport, elles peuvent recevoir une sellerie en cuir rouge qui crée une ambiance contemporaine des plus agréables. Or, ces versions vous obligent à choisir des jantes de 19 pouces avec pneus à profil bas, qui ne composent pas toujours très bien avec les routes québécoises. Heureusement, une panoplie de versions et de groupes d’options s’offrent à vous, permettant aussi le choix d’un modèle plus classique ou ultraluxueux.
L’hybride
En dépit d’un certain effet de couple à l’accélération qui affecte les modèles à moteur V6, le comportement routier de la ES est quasi sans reproche. Ne lui cherchez évidemment pas les aptitudes plus sportives de la IS, tel n’est pas son mandat. En revanche, cette voiture propose un équilibre exceptionnel, un grand confort et une surprenante maniabilité. Sans être aussi puissante que la ES350, la ES300h a pour sa part un très petit appétit grâce à l’hybridation. En somme, un bel équilibre au chapitre de la conduite, mais une puissance moindre, ce qui permet de ne consommer que 5 à 6 L/100 km en moyenne.
En attendant que Lexus propose une ES combinant puissance, hybridation et rouage intégral, sachez ceci : cette berline est sans aucun doute l’achat le plus sensé que vous puissiez faire. Fiable, durable, peu coûteuse en entretien, et qui se revendra plus facilement et plus cher que n’importe quelle autre berline de son segment.
Feu vert
- Qualité/fiabilité garantie
- Grand choix de versions
- Confort de roulement
- Faible dépréciation (pour une berline)
Feu rouge
- Système multimédia enrageant
- Rouage intégral, mais avec quatre cylindres seulement
- Certains groupes d’options onéreux