Cadillac XT5 - On attend la suite

Publié le 1er janvier 2020 dans 2021 par Marc-André Gauthier

En 2016, General Motors présentait au monde ce qui devait remplacer le populaire Cadillac SRX, mais il y avait un bémol : le SRX était pensé pour l’Amérique du Nord. On se souvient des premières versions avec le gros V8 North Star. Or, le XT5 était pensé pour rivaliser directement avec les VUS allemands, et ce, partout dans le monde. Le XT5 devait donc être le premier d’une nouvelle race, et justement, il fut suivi des XT4 et XT6.

Les berlines de Cadillac allaient également adopter la même stratégie, soit CT4, CT5, CT6, quoique la CT6 n’existe plus. C’est dommage, parce que lorsque le XT5 a été présenté au public, les gens du marketing de Cadillac disaient que le but était, d’ici quelques années, de concurrencer BMW dans tous les segments, d’où les noms simplifiés. Depuis, le XT5 est inchangé, bien que des rumeurs parlent d’un bon rafraîchissement pour 2022. En attendant, nous avons un XT5 plutôt bon, voire intéressant, mais dont l’offre étroite lui nuit dans sa poursuite des BMW.

L’illusion du choix

Le Cadillac XT5 est censé rivaliser avec le BMW X3. C’est donc tout à fait logique qu’il propose plusieurs mécaniques. Dans ce cas-ci, pas de motorisation hybride ni de motorisation de performance. On se contente d’un moteur d’entrée de gamme et d’un moteur plus performant. Le premier est un quatre cylindres de 2 litres développant 237 chevaux et 258 livres de couple. L’option la plus performante est un V6 atmosphérique de 3,6 litres, amplement utilisé par Cadillac et Chevrolet. Ici, il génère 310 chevaux et 271 livres de couple.

Dans les deux cas, la puissance est acheminée aux roues par une transmission automatique à 9 rapports qui fait du bon travail. En fait, quand le XT5 est sorti, on reprochait au moteur V6 d’être amorphe, essentiellement en raison d’une transmission à 6 rapports. Au moins, c’est chose du passé, puisque cette transmission à 9 rapports rend le moteur beaucoup plus capable. Peu importe notre vitesse, on a l’impression d’avoir plus « de pédale » qu'avant. Cela dit, on aurait aimé avoir autant de couple que dans un BMW X3, par exemple, pour une conduite plus pimentée et souple au quotidien.

Le moteur turbo de base, vous vous en doutez, n’est pas suffisamment puissant pour l’ensemble, et chez les concessionnaires, vous le retrouverez surtout dans les modèles de base roues motrices avant, parce que oui, même si un VUS de luxe dont le prix de base dépasse les 40 000 $, le rouage intégral est une option…

Parlant du rouage intégral, il n’est pas ce qu’il y a de plus impressionnant. En fait, lorsqu’il détecte que vous manquez d’adhérence ou de stabilité, il réagit en réduisant le couple du moteur, ou encore en appliquant individuellement les freins sur certaines roues. On est loin des Audi Quattro et Mercedes-Benz 4matic de ce monde.

Cela dit, il faut reconnaître la qualité de la suspension du XT5, qui s’ajuste automatiquement à la route pour maximiser le confort et la tenue de route. On a sous la main un véhicule rigide, qui nous semble bien en selle, sans que la suspension soit trop ferme. Ajoutez à ça une direction qui offre un ressenti correct, et vous obtenez un VUS plutôt agréable à conduire.

Encore du chemin à faire

Le VUS de Cadillac est-il capable de rivaliser avec les constructeurs allemands? Disons qu'il lui manque encore quelques plumes pour regarder un BMW X3 dans les yeux. Premièrement, son habitacle, s’il est joli, ne dégage pas suffisamment de luxe, surtout quand on voit ce que des marques comme Mazda et Hyundai ont notablement élevé leur niveau de qualité perçue. On peut toutefois saluer le design qui inclut l’écran d’infodivertissement dans la planche de bord, plutôt que de lui donner l’apparence d’un iPad qui aurait été fixé là, chose rare à notre époque.

Ensuite, les places arrière sont trop élevées dans le véhicule, au point où si vous avez opté pour le toit panoramique en option, un passager de plus de 6 pieds ne pourra pas s’y asseoir confortablement. Cela dit, l’espace intérieur n’est pas le point fort des véhicules de ce segment…

Finalement, l’absence d’options sportives est regrettable. Cadillac dit vouloir se concentrer sur les VUS, et vise à rivaliser BMW et compagnie. Comment est-ce possible quand la seule véritable option sport est un sélecteur de mode de conduite? Pour aller chercher les modèles AMG ou Motorsport, le XT5 aurait lui aussi besoin d'un moteur de 500 chevaux et d'une suspension plus sportive en option. Cadillac possède déjà des blocs puissants dans sa gamme, alors pourquoi ne pas développer un XT5-V ?

Feu vert

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