Alfa Romeo Giulia - Un an de retard?

Publié le 1er janvier 2020 dans 2021 par Antoine Joubert

Quelques jours à peine avant de rédiger cet article, nous assistions en ligne à une présentation soulignant les 110 ans d’Alfa Romeo, une marque riche en histoire et en rebondissements. FCA en a aussi profité pour nous informer sur la mise à jour de sa gamme, qui ne compte désormais que deux modèles. Or, quelle ne fut pas notre surprise de réaliser qu’en plein mois de juillet, nous assistions à la présentation des nouveaux modèles… 2020!

En posant la question aux gens d’Alfa Romeo, la réponse a été brève, voire sèche. « Aujourd’hui, on vous présente les 2020. Les modèles 2021 viendront plus tard. » Alors quoi… en juillet 2021? Bien sûr, la situation liée à la COVID-19 explique des retards de lancement et de production, ainsi que de soudains changements de stratégie. Or, comprenez que même en mars de cette année, les modèles 2020 n’y étaient toujours pas. Pourquoi ça? Parce que les concessionnaires stockent encore aujourd’hui des modèles 2019…

Mérite un meilleur sort

Charmante et magnifique sous tous les angles, la Giulia ne se vend qu’au compte-gouttes par rapport à la concurrence germanique. À peine 242 unités écoulées l’an dernier au pays, tandis qu’il se vendait 5 900 BMW Série 3 et 6 800 Mercedes-Benz Classe C. Évidemment, le petit réseau de concessionnaires ainsi que les habitudes d’achat des consommateurs expliquent en partie ce résultat, mais il faut dire que FCA ne mettait jusqu’ici aucun effort pour promouvoir ces modèles. Les faibles valeurs résiduelles les rendent peu compétitives en location, alors que les taux de financement frisaient presque l’arrogance, du moins jusqu’à tout récemment. Or, il semble que le constructeur se soit soudainement décidé à mettre un peu d’huile de coude afin de placer les Giulia et Stelvio sous les projecteurs. Deux produits qui évoluent timidement, mais qui représentent une très belle alternative aux produits allemands.

Bonne nouvelle, les améliorations apportées à la Giulia corrigent finalement les lacunes du précédent modèle. Pensez à un système d’infodivertissement plus efficace, dont l’écran de 8,8 po est désormais tactile, à l’intégration d’Apple CarPlay/AndroidAuto, à une console centrale plus pratique, ainsi qu’à l’ajout d’un chargeur par induction pour appareil mobile. En toute subtilité, Alfa Romeo a aussi pris soin de redessiner le volant pourtant déjà sublime de la Giulia, le rendant encore plus agréable à l’œil.

Bien que la voiture soit disponible en une panoplie de versions, les modèles Sport sont de loin les plus prisés. Parce qu’ils ont une belle gueule, mais également parce que les sièges sont plus enveloppants et que l’assise réglable en longueur permet d’améliorer le confort et la position de conduite. Hélas, la Giulia affiche encore de petites lacunes au chapitre de la finition. Ainsi, bien que les cuirs soient de belle facture, l’expérience tactile relative aux commandes et boutons nous laisse sur notre appétit, présentant une certaine fragilité.

Tempérament latin

Sur la route, la Giulia semble plus légère et acérée que la concurrence. La direction est vive, précise, alors que le centre de gravité très bas permet d’optimiser le plaisir au volant ainsi que la tenue de route. Son moteur 2 litres est nerveux, puissant, affichant toutefois un léger creux en milieu de régime. Heureusement, le potentiomètre de pédale réagit promptement aux commandes du conducteur, un point qui affecte trop souvent le plaisir de conduire des produits Audi et BMW. Aussi, Alfa Romeo intègre à sa Giulia le système DNA, qui permet de modifier les paramètres de conduite, selon l’humeur du conducteur. Un système réellement efficace, mais qui ne permet évidemment pas en mode Dynamic d’aller même chatouiller les prouesses d’une version Quadrifoglio, poussée à 505 chevaux. Véritable monstre, cette voiture est un bourreau du circuit qui peut sans gêne faire mordre la poussière aux BMW M3 et Mercedes-Benz C63S de ce monde. Une voiture propulsée, équipée d’un petit V6 dont la sonorité est exaltante, mais qui implique une facture frisant les six chiffres… avant taxes.

Maintenant, pour souligner les 110 ans de la marque, Alfa Romeo repousse ses limites avec une version GTA de 540 chevaux, dont le poids est réduit à 1 520 kilos. Une fusée au look tapageur, fardée de fibre de carbone, et qui boucle le 0-100 km/h en 3,6 secondes. Limitée à 500 unités à travers le monde, seulement quelques exemplaires traverseront les frontières canadiennes. 

Chose certaine, la Giulia est un produit sérieux et, surtout, qui permet de se différencier dans cette mer de voitures germaniques, noires ou blanches. Quant à la fiabilité, il est vrai qu’elle n’est pas sans tache, sans heureusement être cauchemardesque. Une affirmation aussi attribuable à l’ensemble des modèles concurrents, ce qui ne constitue donc pas un réel désavantage.

Feu vert

Feu rouge

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