Ford Expedition - Si Biff Tannen était un véhicule

Publié le 1er janvier 2020 dans 2021 par Germain Goyer

Dans la trilogie "Retour vers le futur", Biff Tannen, interprété par Thomas F. Wilson, est redouté dans toute la ville. Le plus baraqué et le plus imposant, il est celui dont les épaules sont les plus larges à Hill Valley. Au sein du catalogue de Ford, l’Expedition joue, en quelque sorte, le même rôle. Véhicule utilitaire sport de grand format, il demeure de loin le plus costaud et le plus gros de la famille Ford. À l’exception des camionnettes de la Série F…

Entièrement renouvelé pour 2018, l’Expedition est essentiellement le même depuis ce moment. Chez Ford, on continue de jouer la carte de la turbocompression et c’est pour cette raison qu’on retrouve un V6 EcoBoost de 3,5 L sous le capot. Ne développant rien de moins que 375 chevaux et 470 livres-pied (400 ch et 480 lb-pi pour le Platinum), ce moteur ne manque évidemment pas de souffle. Depuis quelques années, il anime également d’autres véhicules de la grande famille de l’ovale bleu. Il est d’ailleurs le seul bloc disponible pour ce modèle.

Cela dit, il est légitime d’être méfiant quant à la fiabilité à long terme de cette motorisation et des coûts d’entretien nécessaires pour le conserver sur la route. En effet, les VUS de grand format comme l’Expedition servent majoritairement au transport d’humains notamment via les services de transport d’aéroport. Autrement, ils servent couramment d’outil de travail et leur durabilité et leur fiabilité sont primordiales. Histoire de rentabiliser cet investissement fort coûteux – on va y revenir -, il faut rouler des centaines de milliers de kilomètres.

Comme tous les véhicules portant l’écusson de Ford, on retrouve la technologie Sync. Il s’agit dans ce cas-ci de la troisième génération du système. Fidèle à lui-même, ce dernier est un vrai jeu d’enfant. Lorsque la génération actuelle est débarquée sur le marché, Ford clamait haut et fort qu’elle incarnait le changement. Qu’elle proposait un véhicule moderne qui devançait d’une longueur de Suburban (!) toute concurrence. Ce n’était pas faux. On offrait à la clientèle un produit au goût du jour plus raffiné, plus confortable et dont la consommation était légèrement inférieure à celle qu’on retrouvait chez General Motors. Or, le problème du passé continuait de persister avec l’Expedition : l’image du modèle est bien moins forte que celle des produits équivalents chez GM.

Pas pour toutes les bourses

De façon à compliquer la vie des dirigeants de Ford, son concurrent américain arrive pour 2021 avec une nouvelle génération de produits. Non seulement on continue de se démarquer en offrant un choix de deux moteurs V8 qui ont fait leurs preuves, mais on introduit également un bloc à six cylindres alimenté au diesel. Ça, et un coup de bâton de baseball dans les mollets, ça provoque le même effet. Il ne fait aucun doute que chez Chevrolet et GMC, on est à l’écoute des besoins – et désirs – de la clientèle en ce qui concerne la motorisation.

Sur le plan du mode d’entraînement, l’Expedition gagne des points en fonction de ce que vous recherchez. En effet, il est livré de série avec un système 4X4, contrairement à son équivalent, chez GM, qui vous offre le choix entre deux et quatre roues motrices.

Avec un prix de départ dépassant les 62 000 $, l’Expedition ne correspond pas tout à fait à la définition d'un véhicule abordable. Et c’est encore moins le cas pour une version Platinum Max pour laquelle il faut minimalement débourser un peu plus de 85 000 $. À cet effet, sachez que si vous avez l’intention d’utiliser la troisième rangée, une version Max, qui est allongée comme vous l’avez sans doute deviné, s’impose. Elle vous permettra de conserver plus qu’un minimum d’espace de rangement une fois que tous les occupants auront pris place à bord. Et si tout cela ne répond pas à vos besoins princiers, sachez que Lincoln offre une variante plus cossue de l’Expedition identifiée par l’appellation Navigator.

Pas très populaire

Si Ford s’illustre notamment dans le segment des sportives avec sa Mustang qui assomme année après année la Camaro, la situation est bien différente dans le cas de l’Expedition. En effet, il peine à percer. Au Canada, et particulièrement au Québec, le segment des VUS d’aussi grand format ne brille pas par sa popularité. Bien que confortables et spacieux, ils demeurent encombrants, et surtout, énergivores.

Jusque là, on ne vous apprend probablement rien. Au Canada, Ford a vendu un peu plus de 4 200 Expedition. De ce nombre, à peine 311 ont trouvé preneur au Québec. Pendant ce temps, les ventes des Tahoe, Suburban et Yukon totalisaient 11 714 unités pour l’ensemble du pays. Et ce, même si la gamme était décrite comme vieillissante. Avec le renouvellement des trois géants de GM, il faut s’attendre à ce que Biff Tannen mange la volée de sa vie.

Feu vert

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