Nissan Versa - Maxi Micra

Publié le 1er janvier 2020 dans 2021 par Antoine Joubert

Au bas mot, Nissan Canada aura écoulé environ 50 000 Micra sur une période de six ans. Un véritable succès considérant la diminution marquée des ventes dans ce segment de marché. Il faut dire que le Québec, à lui seul, aura été responsable de près de la moitié des ventes de la Micra qui, rappelons-le, n’était pas offerte chez les Américains. En effet, ceux-ci avaient préféré conserver la berline Versa jadis vendue chez nous, laquelle connaissait chez eux un franc succès, au point où Nissan USA l’a complètement repensée pour 2019. Également vendue à l’international sous les noms Almera et Sunny, cette berline Versa débarque donc au Canada pour 2021, tentant de reprendre le flambeau laissé par la Micra.

Pour Nissan, la Versa jouera un rôle d’importance au pays. D’une part, parce qu’elle permettra de conserver une clientèle de premiers acheteurs, mais aussi parce qu’avec l’abandon des sous-compactes par plusieurs constructeurs rivaux, Nissan est en mesure de conquérir une nouvelle clientèle. Pensez à ceux qui se procuraient des Fiesta, Accent, Fit ou Yaris, ou encore à ceux qui, par crainte d’être contaminés, délaisseront le transport en commun pour bénéficier d’un environnement contrôlé et plus sécuritaire.

Une berline

On le sait, les berlines sous-compactes n’ont pas la cote des modèles à hayon chez nous. Il s’agit d’ailleurs de la raison pour laquelle Nissan avait initialement choisi de nous offrir la Micra, abandonnant à l’époque une Versa qui, disons-le, était plutôt décevante. Maintenant, parce que la nouvelle Micra aujourd’hui vendue en sol européen serait beaucoup trop coûteuse à importer, la solution la plus logique pour Nissan était de ramener la berline, et ce, même en sachant que les Canadiens sont plus friands de sous-compactes à deux volumes.

Nissan exploite donc les forces de cette berline en évoquant l’habitacle très spacieux ainsi que le coffre, encore plus volumineux que celui de la Sentra. Deux points qui sauront certainement plaire aux acheteurs puisque la Versa peut certainement être qualifiée de voiture la plus polyvalente de son segment (bien qu’elle se retrouve aujourd’hui pratiquement seule). Arborant une planche de bord identique à celle du Kicks, la Versa se veut également beaucoup plus moderne que la Micra. Les sièges y sont confortables et la position de conduite, nettement plus intéressante que dans cette précédente génération de la Versa qui, rappelons-le, s’offrait chez nous en modèle à hayon jusqu’en 2018.

Bien que Nissan ait été avare de commentaires sur les détails de commercialisation de ce modèle, dont l’arrivée est prévue tard à l’automne, on peut imaginer que trois versions seront proposées (S, SV, SR), comme du côté des États-Unis. Évidemment, la version SV de milieu de gamme, qui devrait afficher un prix d’environ 18 500 $ à 19 000 $, risque d’être la plus populaire. Dans l’équipement, on s’attend à retrouver une application Nissan Connect (Apple CarPlay/AndroidAuto), une sellerie de tissu de qualité supérieure à celle du modèle de base, ainsi que des sièges chauffants, qui ne sont optionnels que sur le modèle SR chez nos voisins du Sud. On y inclurait même la détection d’angles morts et l’alerte de trafic transversal, s’ajoutant à la détection de piéton et au freinage d’urgence automatique.

Manuelle…mais?

Pour accompagner le petit quatre cylindres de 122 chevaux qu’on emprunte aussi au Kicks, Nissan donne le choix d’une boîte Xtronic CVT, ou d’une manuelle qui ne sera vraisemblablement offerte que sur le modèle de base. Celle-ci ne possède que cinq rapports, ce qui affecte grandement la consommation d’essence. D’une moyenne combinée affichée à 6,7 L/100 km, on passe à 7,7 litres avec la manuelle, une augmentation de 16%. Comprenez ainsi qu’après cinq ans, vous aurez rentabilisé en essence le supplément nécessaire pour la sélection de la boîte Xtronic, tout en conservant une bien meilleure valeur de revente.

Dotée encore une fois de tous les éléments techniques du Nissan Kicks, la Versa propose donc des performances très similaires. Toutefois, la version de base à boîte manuelle se voit allégée d’environ 20 kilos par rapport au Kicks de base, laissant ainsi croire à des accélérations légèrement plus vives. Cela dit, la vocation primaire de la Versa demeure celle d’une voiture pratico-pratique, frugale et fiable et qui, surtout, ne coûte pas les yeux de la tête. Bien sûr, la facture s’avère un tantinet plus élevée que celle de la Micra, ce qui se justifie toutefois très facilement, ne serait-ce que par la climatisation offerte de série. Reste maintenant à voir si Nissan saura séduire avec cette voiture ou si, au contraire, les gens seront plutôt attirés par la Sentra, pour quelques dizaines de dollars de plus mensuellement. Un phénomène qui a hélas coûté la vie à beaucoup trop de voitures sous-compactes.

Feu vert

Feu rouge

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