Kia Forte - À l’ombre des chiffres

Publié le 1er janvier 2020 dans 2021 par Marc Lachapelle

La Forte a été entièrement renouvelée, il y a deux ans, et Kia lançait, l’an dernier, une nouvelle Forte 5 à hayon pour l’épauler. Il s’agit de refontes réussies qui soulignent la progression remarquable de ce constructeur coréen ambitieux et doué au fil des deux dernières décennies. Et pourtant, malgré un succès d’estime, quelques trophées et des ventes honnêtes, les Forte sont encore loin de menacer les stars consacrées chez les compactes.

Il faut dire qu’elles y affrontent les championnes que sont les Civic et Corolla. Sans compter la Hyundai Elantra, construite sur la même architecture, qui a d’ailleurs réussi à grimper sur le podium des ventes, au fil des années. Les Forte jouent également des coudes avec de solides joueuses comme les Mazda3, la Subaru Impreza et le duo Golf et Jetta chez Volkswagen pour séduire des clients de plus en plus difficiles à convaincre, en pleine épidémie d’utilitaires sport.

Joliment pragmatiques

Il faut s’intéresser aux Forte pour l’ensemble de leurs qualités, longue garantie incluse. Parce qu’elles se classent toujours parmi les meilleures et qu'elles ne montrent aucun défaut majeur. Avec des lignes inspirées de la Stinger et signées elles aussi par Peter Schreyer, elles sont par exemple jolies, sans être des reines de beauté pour autant. Elles restent toutefois bien fabriquées et peintes avec soin.

L’influence de la Stinger se reconnaît aussi dans l’habitacle, avec un tableau de bord lisse, dominé par une nacelle où logent deux cadrans classiques et un affichage numérique dont la taille passe de 3,5 à 4,2 pouces dans les versions cossues. Perché au centre, l’écran tactile de huit pouces surplombe une rangée de touches et deux molettes qui facilitent la sélection. Les commandes de la climatisation sont quasiment identiques, mais les buses rondes se retrouvent aux extrémités de la planche de bord et les buses à lamelles, au centre.

Comme toujours chez Kia, la disposition et la finition des contrôles demeurent sans reproche et leur manipulation, simple et précise. Merci pour le frein d’urgence classique, à la console. On trouve aussi une abondance de rangements accessibles et pratiques avec tous les branchements utiles pour les appareils numériques ainsi qu'une plaque de recharge par induction pour les cellulaires. Les places arrière sont accueillantes, avec une assise un peu basse et un maintien correct malgré tout. La place centrale est utilisable et le dossier se replie en deux sections pour allonger le coffre ou une soute cargo dont le plancher couvre deux étages de rangement additionnels, fermée par un panneau rigide et amovible en guise d’écran.

Un cran au-dessus avec le hayon

La berline EX, inscrite en milieu de gamme, est tout à fait intéressante avec un quatre cylindres de 2 litres qui s’accorde étonnamment bien avec la boîte à variation continue qu’on a développée pour elle. Les Forte5 à hayon, quant à elles, visent les modèles correspondants des marques rivales et la GT Limitée est la plus ambitieuse du lot. Pas de version LX à boîte manuelle pour les Forte5.

Les sièges sport des GT sont bien sculptés et leurs réglages, accessibles sur le côté gauche du coussin. On y est très bien assis et maintenu. L’excellente position de conduite combine un volant gainé de cuir bien moulé qui porte des commandes pour le régulateur de vitesse, la téléphonie et les affichages au tableau de bord. Derrière la jante, des manettes au fini satiné jonglent avec les sept rapports de la boîte de vitesses. On dirait de l’aluminium. Tout ça complété par un repose-pied en aluminium, large et plat.

Le moteur turbocompressé de 1,6 litre est souple et linéaire, sans gros temps de réponse et bien marié à une boîte à double embrayage raisonnablement précise et rapide. L’accélérateur devient plus vif, la boîte à double embrayage passe les rapports à plus haut régime et la note d’échappement devient plus grave et soutenue en mode Sport. La GT a inscrit des chronos très corrects de 7,36 secondes pour le 0-100 km/h et 15,46 secondes pour le 1/4 de mille, à 150,1 km/h.

La GT pointe et pivote facilement en virage. Elle est agile et plutôt joyeuse en conduite sportive, mais résolument souple quand on pousse plus fort. Elle n’a simplement pas l’aplomb d’une Golf GTI ou d’une Civic Type R, pour ne citer que ses rivales les plus exemplaires. Le bruit de roulement est moyen, avec ces pneus à taille basse, montés sur des roues de 18 pouces, qui tapotent allégrement sur les pavés craquelés ou produisent un grondement soutenu sur les plus rugueux.

En fait, la Forte5 GT est à son meilleur en conduite citadine normale où elle affiche une belle vivacité, sans fébrilité. Un équilibre réjouissant entre confort et conduite. Le caractère sportif véritable viendra lorsqu’Albert Biermann et son équipe s’y appliqueront enfin pour cette série. Les Forte en seront alors toutes meilleures et se nommeront sans doute K3, de surcroît.

Feu vert

Feu rouge

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