Lexus LS - Elle est bien là, mais presque invisible

Publié le 1er janvier 2020 dans 2021 par Gabriel Gélinas

Lorsqu’elle est arrivée sur le marché en 1989, la Lexus LS400 a totalement chamboulé le créneau des berlines de grand luxe en réussissant l’exploit de voler des ventes à BMW et Mercedes-Benz dès sa première année de commercialisation en Amérique du Nord. Certains d’entre vous se souviennent peut-être encore de cette publicité télévisée où l’on pouvait voir une pyramide de verres à champagne disposée sur le capot d’une LS, dont le moteur tournait à plein régime alors que la voiture atteignait 145 milles à l’heure sur un dynamomètre. Cette pub télé percutante, toujours visible sur YouTube, faisait une démonstration on ne peut plus éloquente du confort de la LS400. Ce spot télé a vraiment marqué les esprits, et fait en sorte que plusieurs clients, dont les marques de luxe européennes et domestiques comptaient presque pour acquis, se sont tournés vers le nouveau vaisseau amiral d’une marque pourtant alors naissante.

Depuis cette glorieuse époque, l’étoile de la LS a faibli assez rapidement, les générations subséquentes n’étant pas en mesure de dupliquer le succès à la fois d’estime et commercial de la toute première génération de ce modèle qui a véritablement marqué l’histoire de l’automobile. Aujourd’hui, croiser le modèle actuel (la cinquième génération) sur la route représente presque un évènement, la LS ne s’étant écoulée qu’à 280 exemplaires en 2019 pour le Canada entier, soit nettement moins que les Mercedes-Benz de Classe S, BMW Série 7 et Audi A8.

La LS actuelle partage son architecture de même que plusieurs éléments de style, comme l’imposante calandre trapézoïdale tridimensionnelle qui est devenue la signature visuelle de la marque, avec le coupé LC, et le design de la carrosserie témoigne d’un grand souci du détail. Par exemple, la forme de la bande de chrome disposée sur les bas de caisse entre les roues et le pare-chocs arrière reprend exactement celle d’une épée Katana, l'arme d’un Samouraï. C’est le genre de détail qui se place bien dans une conversation…

Une motorisation hybride décevante

En ce qui a trait aux motorisations, la LS500 est animée par un V6 biturbo, qui n’est pas aussi puissant que les V8 pouvant équiper ses rivales directes, bien qu’il soit un modèle de douceur et de discrétion. Un ensemble F-Sport est disponible pour la LS500, mais il ne change en rien le niveau de performance puisqu’il est composé de subtiles modifications esthétiques à la carrosserie, de freins plus performants et d’une monte pneumatique surdimensionnée, ces deux derniers éléments ne bonifiant la dynamique que de façon marginale.

La LS500h adopte une motorisation hybride classique, laquelle n’est pas rechargeable sur secteur, contrairement à celles des variantes hybrides chez BMW ou Mercedes-Benz. Cette motorisation, partagée avec le coupé LC500h, est composée d’un V6 atmosphérique et d’un moteur électrique dont la puissance est chiffrée à 354 chevaux. Mais comme la consommation de cette variante n’est bonifiée que de 3 L/100 Km en ville et d’un 1 L/100 km par rapport au V6 biturbo de la LS500, et que la LS500h coûte trente mille dollars de plus, le jeu n’en vaut pas vraiment la chandelle. Aussi, la LS500h est équipée d’une boîte automatique Multi-Stage Hybrid, soit une boîte CVT à laquelle on a ajouté deux moteurs électriques et une boîte à quatre rapports, tout ça pour singer le comportement d’une boîte automatique à dix rapports. Sur la route, cette motorisation ne cadre pas avec la vocation de berline de luxe de la LS 500h, la sonorité du V6 atmosphérique manquant de caractère, et la boîte Multi-Stage Hybrid faisant preuve d’une réactivité très artificielle.

Le système Remote Touch

S’il y a un élément de la voiture qui demeure une source constante de frustration que l’on éprouve en roulant, c’est bien le système Remote Touch de Lexus, une sorte de pavé tactile servant à accéder aux divers menus du système d’infodivertissement, ainsi qu’à d’autres fonctionnalités. Je n’ai rien contre les pavés tactiles, ou trackpad en anglais, sur les ordinateurs portables, mais tenter d’interagir avec un tel dispositif pendant que l’on conduit s’avère une grande source de distraction.

Si votre mouvement du doigt manque quelque peu de précision, il est trop facile de choisir le mauvais menu ou sous-menu par mégarde, vous obligeant à reprendre votre démarche depuis le début. Comme ce pavé commande les réglages de la voiture, la chaîne audio, l’ajout d’une destination pour le dispositif de navigation, et même la commande des sièges chauffants, vous en avez pour des heures de plaisir à vous familiariser avec toutes les subtilités du Remote Touch. Au moins, la planche de bord est dotée d’un grand écran couleur, et la fonctionnalité Apple CarPlay peut vous faciliter la vie.

En somme, la Lexus LS évoque une conception toute japonaise du luxe, mais cette berline n’arrive pas à percer sur le marché, et peine à retrouver le succès du modèle de la première génération.

Feu vert

Feu rouge

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