Nissan LEAF - La pionnière détrônée
La Nissan LEAF est arrivée sur notre marché alors que les ventes de voitures 100% électriques étaient encore balbutiantes. C’était en 2012, autant dire une éternité quand on mesure les progrès réalisés par les voitures électriques. Huit ans plus tard, la LEAF a connu une première évolution et elle nous arrive en deux versions différentes.
Le modèle d’entrée de gamme SV hérite d’une batterie de 40 kWh qui lui procure une autonomie de 243 km. Et depuis 2019, la version « Plus », dotée d’une batterie de 62 kWh, autorise une autonomie maximale de 363 km. C’est moins que la majorité de ses concurrentes, mais suffisant pour parcourir de longues distances entre les recharges. Puisqu’il est question des capacités de la batterie, Nissan annonce une recharge complète en 8 heures pour la LEAF et en 11,5 heures pour le LEAF Plus, avec une borne de niveau 2 (240 V). Avec une borne rapide de niveau 3 (50 kW), comptez 40 minutes pour retrouver 80% de l’autonomie de la LEAF et une heure pour la LEAF Plus.
Prévenante, mais pas trippante
Sur la route, la LEAF se démarque grâce à son confort de roulement. Bien servie par des suspensions adéquatement calibrées et un amortissement plutôt souple, l’auto se joue des nids-de-poule et préserve très bien ses occupants. Il s’agit assurément de la voiture 100% électrique la plus confortable sur les routes défoncées du Québec. En revanche, n’attendez pas le grand frisson derrière le volant. La LEAF propose une tenue de route correcte, par contre le plaisir de conduite n’a manifestement pas été inclus dans le cahier des charges. La direction, assez légère, ne brille pas par sa précision, ce qui pénalise les remontées d’informations en provenance du train avant. L’auto se rattrape grâce au silence qui règne à bord. L’absence de moteur thermique facilite évidemment les choses, mais les bruits de vent et de roulement sont également bien contenus, signe que l’insonorisation a été soignée par Nissan.
Tout comme la batterie, le moteur ne développe pas la même puissance dans les deux versions. La LEAF dispose de 147 chevaux, tandis que la LEAF Plus peut compter sur une cavalerie de 214 ch. Si les accélérations du modèle de base sont déjà bonnes, la mécanique de la version « Plus » est évidemment plus agréable. Les accélérations comme les reprises sont meilleures, et largement supérieures à celles d’un véhicule à essence de taille similaire. En revanche, n’espérez pas réaliser les mêmes départs canon qu’à bord d’une Tesla Model 3. Grâce à son système e-Pedal, la LEAF peut être conduite avec la seule pédale d’accélérateur 99% du temps. Quand on appuie sur l’accélérateur, l’auto avance, mais il suffit de diminuer la force appliquée sur la pédale pour freiner la voiture jusqu’à l’arrêt complet. Très pratique au quotidien, on prend vite goût à ce système qui convient parfaitement à la conduite d’une voiture électrique. Et à moins d’avoir à freiner très fort, le conducteur n’a jamais besoin d’appuyer sur la pédale de frein. Et c’est tant mieux, car cette dernière s’avère dure et difficile à doser correctement.
Au royaume du plastique dur
Quand on prend place à bord de la LEAF, on constate que la qualité de finition est plutôt moyenne. Si vous aimez le plastique dur et peu agréable au toucher, vous serez servi ! Dommage, car l’habitacle est fonctionnel et les commandes, généralement bien placées. On peut adresser les mêmes compliments au système multimédia, intuitif et facile à comprendre, en dépit de ses graphismes un peu datés. Les sièges avant, très confortables, permettent de vider la batterie intégralement sans ressentir de fatigue excessive.
Dommage que la colonne de direction ne soit pas réglable en profondeur. Essayez la voiture avant de l’acheter, car cela pourrait vous empêcher de trouver une position de conduite adéquate. À l’arrière, l’espace est suffisant pour deux occupants et le grand coffre (668 litres) permet d’emporter beaucoup d’objets. Le hayon à l’ouverture très large est d’ailleurs pratique pour charger du matériel.
Enfin, en ce qui concerne l’autonomie, nous avons réussi à atteindre les chiffres annoncés par Nissan sans aucune difficulté en été. Il est même possible de faire mieux en pratiquant l’écoconduite et à condition que les conditions climatiques le permettent. En revanche, les recharges rapides que nous avons réalisées sur des bornes du Circuit électrique (50 kW) ont toutes été plus lentes que ce qui avait été annoncé. Un défaut qui a été noté par de nombreux propriétaires de LEAF. Si vous utilisez rarement les bornes rapides, ce n’est pas très grave, toutefois cela pourrait être handicapant si vous effectuez de longs trajets quotidiennement. Si vous magasinez une LEAF, privilégiez le modèle « Plus » qui conservera une meilleure valeur de revente que le modèle de base. Mais regardez d’abord du côté des concurrentes coréennes, moins gourmandes en électrons et dotées d’une meilleure autonomie, avant d’arrêter votre choix.
Feu vert
- Très bon confort de roulement
- Grand coffre et hayon pratique
- Sièges confortables et bien dessinés
- Système e-Pedal pratique et agréable à utiliser
Feu rouge
- Qualité de finition moyenne
- Pédale de frein difficile à doser
- Pas de direction télescopique
- Plaisir de conduite absent