Ford Mustang - Grosses pointures
Dire que l’on s’est inquiété et même scandalisé lorsque Ford a révélé que le nom sacré de Mustang allait être utilisé pour un véhicule entièrement électrique, la Mach-E. Or, quelques heures plus tard le Guide de l’auto découvrait, sur un célèbre ruban d’asphalte californien, la Mustang la plus puissante et spectaculaire en plus d’un demi-siècle : la Shelby GT500. Et le constructeur à l’ovale bleu de remettre ça ensuite avec une nouvelle édition de la Mach 1, chère aux inconditionnels. Tout compte fait, cette légende américaine se porte plutôt bien.
À vrai dire, Ford joue bien ses cartes en présentant une Mustang à propulsion électrique qui réduira sa moyenne de consommation globale, tout en mijotant des versions parfaitement fidèles à sa tradition de performance. Comme si l’arbre généalogique de la Mustang avait désormais des troncs distincts, même si certaines versions futures feront le pont entre les deux. Une Mustang hybride, par exemple, dont le V8 serait flanqué d’une paire de moteurs électriques pour entraîner les roues avant.
Muscle et pony car absolu
Entre-temps, la Shelby GT500 affiche des performances et une tenue de route à faire rougir bien des bolides exotiques et hypersportifs actuels. L’ingénieur Ed Krenz, qui a dirigé le développement de la GT500 et de la Ford GT, affirme même qu’elle peut faire jeu égal avec cette dernière sur un circuit alors qu’il s’agit, littéralement, d’une voiture de course que l’on peut immatriculer. Au quart du prix. Nous ne demandons d’ailleurs qu’à vérifier par nous-mêmes.
Pour réussir cet exploit, il faut équiper la GT500 du groupe Carbon Fiber Track qui ajoute un grand aileron arrière et plusieurs composantes faites de ce matériau ultraléger, en plus de jantes de 20 pouces. Cette option coûte actuellement la bagatelle de 24 995 $ et porte le prix de la GT500 conduite lors du lancement californien à près de 140 000 $. Oui, c’est beaucoup pour une Mustang mais la valeur de l’impératrice a de bonnes chances de se mettre bientôt à augmenter.
La GT500 possède le moteur le plus puissant jamais boulonné dans un véhicule Ford de série. Son V8 Predator surcompressé de 5,2 litres livre 760 chevaux et un couple maxi de 625 lb-pi. Il est jumelé à une boîte de vitesses Tremec à double embrayage qui jongle avec 7 rapports. Les changements sont plus rapides et secs en mode accélération (Drag), moins brusques en mode circuit (Track) pour ne pas déstabiliser la voiture en virage et encore plus rapides de 20% en mode Sport qu’en mode Normal. Le mode Slippery, enfin, adoucit tous les systèmes pour négocier les surfaces glissantes.
Docile ou époustouflante
Chacun des cinq modes de conduite de la GT500 ajuste les amortisseurs, l’accélérateur, l’antidérapage, la modulation des freins et la servodirection électrique en fonction du type choisi, et aussi le son de l’échappement, modulé par des clapets et soupapes électroniques, et la configuration du tableau de bord. En conduite normale, la GT500 est très civilisée, même si le roulement est toujours ferme et parfois sautillant, malgré d’excellents amortisseurs à variation magnétique. C’est surtout à cause des pneus Michelin Pilot Sport Cup 2 spéciaux très larges (tailles 305/30R20 et 315/30R20) dont les flancs très bas sont plus rigides, mais aussi du fait du poids de la GT500 et de ses capacités exceptionnelles.
Sur une route sinueuse et dégagée, la GT500 vous coupera carrément le souffle si vous accélérez à fond et que vous la poussez en virage. La boîte à double embrayage est superbement efficace, avec un retard minime lorsque l’on rétrograde pour un virage après avoir freiné fort. La puissance et l’endurance des immenses freins à disque Brembo sont impressionnantes et la tenue de route franchement féroce et merveilleusement exempte de roulis et de sous-virage. Tout ça avec une sonorité tout bonnement diabolique, en pleine accélération. Il n’y aura sans doute jamais de Mustang classique plus puissante, rapide et agile que cette Shelby GT500.
Ford fait également revivre un modèle apparu en 1969 avec une nouvelle Mach 1 qui succède aux versions Bullitt et Shelby GT350 dont elle reprend plusieurs éléments. Sans compter ceux qu’elle emprunte aux GT et GT500. Elle est par exemple animée par un V8 de 5 litres et 480 chevaux quasi identique à celui de la Bullitt, auquel se greffent le collecteur d’admission, le refroidisseur d’huile moteur et la boîte manuelle à 6 rapports de la GT350. Entre autres.
La présentation de la Mach 1 regorge de détails qui évoquent ses devancières. Y compris un gros pommeau blanc sphérique pour son levier de boîte manuelle. Ce nouveau modèle, offert en édition limitée, vient se glisser élégamment entre les GT et Shelby GT500 dans la hiérarchie des Mustang classiques à moteur thermique. Puisqu’il faut maintenant faire cette distinction.
Feu vert
- Gamme très complète
- Gueule d’enfer (GT500)
- Performance et tenue de route fabuleuses (GT500)
- Version Mach 1 prometteuse
Feu rouge
- Moteur quatre cylindres EcoBoost décevant
- L’avant plonge en freinage d’urgence (GT)
- Coffre peu profond et accessible
- Prix avec options substantiel (GT500)