Fiat 500X - Facturé en Euros?

Publié le 1er janvier 2020 dans 2021 par Antoine Joubert

Même si la Fiat 500X ne se vend qu’au compte-gouttes, le constructeur italien continue de lui apporter, année après année, quelques modifications. Pour 2020, on notait l’arrivée d’une version Sport au look plus dynamique, tandis que pour 2019, la 500X adoptait un nouveau moteur. Maintenant, pourquoi autant d’efforts, alors que Fiat Canada n’en écoulait que 79 en 2018, et 50 en 2019. Oui oui, 50 ! Comme dans cinq-zéro.

On expliquerait peut-être la chose par le fait que Fiat, qui fabrique ses modèles du côté de l’Italie, nous donne carrément l’impression de nous facturer le taux de change en euros. Parce qu’à 40 170 $, le modèle mis à l’essai et qui se compare à un Kia Seltos ou un Mazda CX-30, devrait se vendre en réalité entre 27 000 $ et 29 000 $. Or, ce n’est qu’en ajoutant la conversion en euros que l’on peut arriver à un montant aussi ridicule, ou si vous préférez, au prix d’un Audi Q3 bien équipé.

Charme à l’italienne

Admettons-le, la 500X a belle gueule. Surtout dans ses versions Sport et Trekking. Peut-être la trouvez-vous trop féminine, ou trop « jouet », mais vous ne pourrez renier son originalité esthétique. Qui plus est, Fiat a réussi en apportant quelques retouches en 2020, à moderniser son apparence au point où les gens croient à l’arrivée d’un nouveau modèle. Il faut dire que la 500X est si peu répandue qu’il est possible que certaines personnes ne la remarquent que pour la première fois, et ce, même si elle roule sa bosse depuis cinq ans.

Montez à bord, et le témoin sonore vous confirmera à lui seul les origines du véhicule. Fiat a aussi pris soin d’ajouter plusieurs touches esthétiques intéressantes, tels les cadrans, appuie-têtes et molettes de ventilation, tous circulaires et qui rappellent bien sûr la forme des phares et feux de position. L’emblème 500, qui se retrouve à peu près partout dans l’habitacle, est aussi un rappel à ce modèle mythique, que l’on tente par tous les moyens de faire revivre, plutôt maladroitement.

Le poste de conduite de cette Fiat est esthétique et fonctionnel. On apprécie les touches de suédine sur le couvercle de l’instrumentation et sur le volant, ainsi que certains détails allant des surpiqûres aux grilles de haut-parleur éclairées. La position de conduite surélevée est également très agréable, permettant aux gens de toute taille de s’y sentir à l’aise. Derrière, les sièges rabattables permettant d’augmenter le volume de chargement qui n’est évidemment pas très généreux, l’un des plus petits du segment.

En 2019, Fiat remplaçait les deux précédentes options mécaniques par un seul choix. Un quatre cylindres de 1,3 litre, turbocompressé, faisant équipe avec une boîte à neuf rapports, et automatiquement jumelé à la traction intégrale. Produisant 177 chevaux, ce dernier est clairement plus nerveux que le précédent moteur de base (1,4 litre). Cependant, comme toutes les mécaniques de trop petite cylindrée (Encore GX, Trailblazer, EcoSport), il déçoit au chapitre de la consommation. À preuve, une moyenne combinée annoncée à 9,1 litres aux 100 km, la cote exacte qui a été calculée lors de notre essai.

Bien que la puissance soit plus intéressante que chez certains rivaux, on dénote un sérieux manque de fluidité en accélération, un niveau sonore considérable, sans compter cette transmission toujours à la recherche du bon rapport. Ajoutons également que le système arrêt-démarrage est l’un des plus brutaux, provoquant des secousses qui font carrément sursauter. Donnons néanmoins à César ce qui lui revient, c’est-à-dire une dynamique de conduite et une maniabilité certainement plus inspirante qu’avec un Honda HR-V ou un Mitsubishi RVR. Hélas, au prix d’un confort minimaliste, surtout sur nos belles routes québécoises...

Témoignage

Bien que la fiabilité des produits Fiat ne soit généralement pas reluisante, j’ai pu obtenir le témoignage de deux propriétaires de 500X. Deux personnes qui se connaissent, la première l’ayant recommandée à la seconde, et se disant enchantées par leur véhicule. Elles ne critiquent en fait que le concessionnaire qui les a vendues, ainsi que la consommation de carburant élevée. Aucun problème mécanique n’est survenu en quatre ans, pas même un témoin au tableau de bord.

Cela vient donc peut-être mettre un baume sur le choc financier qu’elles devront subir à la revente. Car un modèle 2016-2017 affichant entre 60 000 et 80 000 km se transige en moyenne entre 12 000 $ et 15 000 $. À peine 30-35% du prix initialement payé. Et de ce montant, retirez environ 3 000 $ pour un échange au concessionnaire. Un non-sens, à moins bien sûr que vous tombiez sous le charme d’un modèle d’occasion. Mais encore, vous auriez à ce moment à composer avec l’ancienne mécanique, encore moins convaincante et plus gourmande. Bref, vaut mieux passer à un autre appel… comme l’ont d’ailleurs déjà fait les concessions Fiat.

Feu vert

Feu rouge

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