Tesla Model S - Toujours moderne et rapide

Publié le 1er janvier 2020 dans 2021 par Marc Lachapelle

Les millésimes importent peu à Tesla, comme la plupart des conventions et traditions d’une industrie automobile plus que centenaire dont elle ébranle joyeusement les fondations depuis des années. Et si la berline Model S, son modèle fétiche, est toujours dans le jeu après une décennie, c’est que le constructeur californien n’a jamais cessé de l’améliorer, de la raffiner et de la mettre à jour. De près et de loin. Avec le résultat qu’elle est plus complète, plus efficace, plus rapide et plus attrayante que jamais.

Vue de l’extérieur, la Model S a très peu changé depuis son lancement en 2012. La modification la plus évidente et importante fut l’abandon, à mi-parcours, de la calandre noire en forme d’ovale allongé. La berline S se retrouvait alors avec un « museau » lisse, coiffé d’une moulure pointue, qui se rapprochait beaucoup de celui du Model X qui venait tout juste de faire ses débuts. C’était de bonne guerre pour la marque.

La Model S affiche donc essentiellement la même silhouette longue, basse et profilée que lui a taillée Franz von Holzhausen il y a une douzaine d’années. Elle vieillit bien et demeure élégante et moderne, surtout lorsqu’elle est campée sur ses grandes roues en alliage de 21 pouces, chaussées de larges pneus à taille basse.

Selon de nouvelles règles

Même après une décennie de fabrication à l’usine de Fremont, en Californie, les écarts entre les panneaux de carrosserie en aluminium des Model S ne sont toujours pas aussi étroits et réguliers que sur les meilleures voitures de luxe allemandes ou les grandes Lexus, qui furent les premières à maîtriser cet exercice. Parions que la clientèle s’en soucie très peu, puisque ce n’est pas ce qui l’attire en premier lieu chez Tesla.

C’est un peu la même histoire à l’intérieur. L’habitacle est spacieux et les sièges confortables et bien moulés mais les matériaux n’ont jamais atteint la qualité et l’opulence que l’on retrouve dans les rivales de prix comparable, sinon moindre. La finition n’est pas aussi rigoureuse et les surfaces se ternissent et s’usent trop rapidement. Or, cette absence de luxe apparent est oubliée aussitôt que l’on pose les yeux et les doigts sur le gigantesque écran tactile vertical de 17 pouces qui trône au centre du tableau de bord.

Malgré son âge respectable, la clarté, la taille et le fonctionnement de cet écran sont toujours inégalés. Les fonctions et systèmes de la Model S y sont contrôlés en quasi-totalité. Leur intégration irréprochable et leurs interactions fluides et rapides profitent des mises à jour sans fil qu’effectue Tesla avec assiduité, en direct de la Silicon Valley. Le système de navigation, notamment, est remarquablement efficace et bien adapté aux exigences d’une voiture électrique. Bien sûr, comme les meilleurs ordinateurs, ceux qui animent la Model S ne sont pas à l’abri d'un bogue occasionnel, généralement résolu avec célérité.

Tesla offre encore son système d’aide à la conduite Autopilote, une option de 9 200 $ dont on peut se prévaloir après l’achat. Au-delà des fonctions d’un régulateur de vitesse adaptatif, ce système permet la conduite automatique sur l’autoroute (sous la surveillance du conducteur), de même que le stationnement et la récupération automatique de la voiture. À venir, avec l’équipement installé : la conduite automatique en ville. L’écran de la Model S recèle également une pléthore de modes ingénieux et utiles ou alors purement ludiques. Comme cette série d’éléments cachés, à la manière des « easter eggs » chers aux mordus d’informatique, dont on découvre les secrets à la page 237 du manuel de la Model S !

Sur tous les tableaux

Depuis l’apparition de la Model S, Tesla a joué avec grande habileté la carte de la performance pour s’imposer, sans jamais oublier celle de l’autonomie, élément crucial pour le succès d’une voiture électrique. Surtout que la S profite à nouveau de l’accès gratuit au réseau des Superchargeurs de Tesla qui compte plus de 15 000 bornes de par le monde.

Le constructeur s’est assuré l’an dernier que les deux versions actuellement disponibles de la Model S, pourvues d’une batterie de 100 kWh, demeurent au sommet de la gamme en les dotant d’un moteur avant à aimant permanent plus efficace et performant, similaire à ceux de la Model 3. La Model S Long Range Plus promet ainsi une autonomie record de 629 km (RNC) et un chrono 0-100 km/h de 3,8 secondes alors que la version Performance est cotée à 560 km (525 km avec les roues de 21 po) avec un 0-100 km/h fulgurant de 2,5 secondes qu’elle ne peut cependant répéter à volonté, contrairement à sa rivale la plus sérieuse, la Porsche Taycan.

Tesla a aussi soigné le confort et le comportement des Model S en y installant une suspension à ressorts pneumatiques autoréglables. Avec des prix réduits, de surcroît, elles sont donc plus compétitives que jamais, à l’avant-scène d’un marché en constante mutation.

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