Aston Martin DBX - Suivre la parade

Publié le 1er janvier 2020 dans 2021 par Germain Goyer

C’est en novembre 2019 à Pékin qu’Aston Martin s’est officiellement lancé dans le marché des véhicules utilitaires sport (VUS) de grand luxe. Près de vingt ans après que Porsche ait lancé le bal, le constructeur britannique rejoint les rangs des Bentley Bentayga, Lamborghini Urus et Rolls-Royce Cullinan. Bien qu’ils soient relativement nombreux, chacun a sa niche, si petite soit-elle. Grand absent du Salon de l’auto de Montréal en 2020, le DBX est arrivé à peine quelques jours plus tard chez le concessionnaire de la métropole. Mais ce n’était qu’un véhicule démonstrateur. Il est prévu que les premières unités soient livrées dès l’automne 2020.

Récent ajout au catalogue du manufacturier de Gaydon, le DBX est construit sur une plate-forme développée spécifiquement pour lui. Comme la dernière lettre de son nom le laisse penser, il est muni d’un système à quatre roues motrices. Quant aux lettres D et B, les connaisseurs se rappelleront qu’il s’agit des initiales de David Brown qui s’est porté acquéreur d’Aston Martin en 1947. Volet historique clos, retournons à nos moutons. Étant donné qu’il mise principalement surs les roues arrière, le système de répartition de la puissance permet d’envoyer l’entièreté de la cavalerie vers l’essieu arrière. Le rouage intégrale permet d’utiliser le DBX toute l’année durant, même en demeurant au Québec.

Offert à partir de 218 400 $, le DBX n’est certainement pas le VUS conçu pour la famille de la classe moyenne. Mais ça, juste en voyant l’écusson sur le capot, on le savait d’emblée. Bien entendu, la liste d’options et de caractéristiques de personnalisation est longue comme le bras. Parmi les plus farfelues, notons l’ensemble canin qui comprend un coussin et une gamelle ainsi que l’ensemble pour skieur qui inclut un chauffe-bottes.

Le long capot avant renferme le moteur, soit un V8 biturbo de 4 litres dont la puissance et le couple se chiffrent respectivement à 542 chevaux et 516 lb-pi. Sur le plan de la mécanique, on est en terrain connu puisqu’elle anime aussi les Vantage et DB11. Provenant de chez Mercedes-AMG, ce moteur compte sur de nombreuses qualités. En 2021, il faut faire preuve de créativité pour garder la tête hors de l’eau et ça, ça fait partie des moyens utilisés par le constructeur. En revanche, force est d’admettre qu’une Aston Martin dont le moteur, si puissant soit-il, a été développé à l’externe perd quelque peu de son panache, mais surtout, de son charme. En ce qui a trait à la boîte, il s’agit d’une transmission automatique à neuf rapports.

Un style particulier

Pour le moment, une seule version est offerte au catalogue. Cependant, avec un soupçon d’imagination et d’intuition, vous arriverez à la même conclusion que moi : les versions plus luxueuses, plus sportives, plus ci et plus ça verront le jour dans les années à venir. Alors que les enjeux liés à l’identité sont nombreux à l’époque au cours de laquelle nous évoluons, le DBX n’y échappe pas. En effet, au sein d’une marque reconnue et réputée pour ses majestueux coupés depuis des décennies, un premier VUS doit faire sa place du jour au lendemain. Heureusement que la popularité des VUS, même de très grand luxe, n’est plus à prouver. C’est un peu comme si une famille de flamants roses adoptait un hippopotame. Et que l’on essayait de faire comme si de rien n’était! Ou à peu près.

Malgré ses deux portières latérales supplémentaires, sa banquette arrière et son hayon arrière, le DBX partage certains éléments esthétiques avec sa famille, une chance pour lui. C’est le cas notamment de sa partie avant proéminente devant et de sa calandre à la forme caractéristique. Si l’on peut lui trouver certains airs de Porsche Macan ou de Jaguar F-Pace, les mauvaises langues diront qu’il ressemble, en quelque sorte, à l’actuel Ford Escape. Et elles n’ont pas tout à fait tort…

Faire oublier la Rapide? 

S’il ne fait aucun doute que l’on épate la galerie en débarquant d’un véhicule portant le logo d’Aston Martin, il peut être légitime d’être déçu en montant à bord. Le DBX a beau être luxueux, il n’est pas à la hauteur de l’image projetée par l’extérieur. Bien que l’on soit à des années-lumière d’un habitacle bas de gamme, on n’est pas non plus en présence d’un luxe opulent. Et ça, c’est sans parler des boutons, qui, j’ose le dire, font bon marché...

Dans le but, sans doute, de démocratiser partiellement ses produits et de voler des parts de marché à Bentley, Maserati ou Rolls-Royce, Aston Martin a introduit une grande berline à quatre portes en 2010. Chic et distinguée, la Rapide faisait presque oublier ce qu’elle était. Malheureusement pour elle, elle n’a pas connu la popularité escomptée. Cette fois-ci, le constructeur britannique n’a pas droit à l’erreur avec son nouveau véhicule à vocation familiale.

Feu vert

Feu rouge

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