Aston Martin DB11 - Diva britannique cherche second souffle

Publié le 1er janvier 2020 dans 2021 par Marc Lachapelle

À son lancement, il y a cinq ans, la DB11 a donné un solide coup d’envoi au renouveau d’Aston Martin, déjà plus que centenaire. Les ventes ont décollé joliment et les versions Volante et AMR se sont pointées pendant que de nouvelles DBS et Vantage étaient créées sur la même architecture inédite. Or, les DB11 sont maintenant les plus anciennes de la gamme et se font rudoyer par de nouvelles rivales brillantes alors que le constructeur se retrouve encore en pleine relance. Quel avenir pour ces belles bagnoles anglaises ?

Aston Martin a fait les manchettes plus souvent qu’à son tour, cette année. D’abord pour une valeur boursière en chute libre et des ventes en baisse qui ont sérieusement affecté ses finances et ses ambitieux plans de développement. Ensuite pour l’investissement majeur d’un consortium mené par le milliardaire québécois Lawrence Stroll qui s’est retrouvé président exécutif d’Aston Martin Lagonda. Et enfin pour l’embauche, comme directeur général, de l’Allemand Tobias Moers qui a réussi, durant ses années comme patron de Mercedes-AMG GmbH, à doubler le nombre de modèles AMG et quadrupler les ventes.

Moers remplace Andy Palmer, ce docteur en génie mécanique qui a dépoussiéré sérieusement l’image et la gamme de la marque britannique avec la création de l’hypersportive Valkyrie mais également celle du DBX, le premier utilitaire sport d’Aston Martin. De plus, Palmer a poussé la création des premières autos sport de série à moteur central de la marque, les Vanquish et Valhalla, qui devraient bientôt lui permettre d’affronter directement Ferrari et McLaren. Sans compter d’ambitieux projets d’électrification qui ont dû être reportés, à cause des multiples urgences actuelles.

Missions clairement définies

Au cœur de cette agitation, les DB11 ont été laissées à elles-mêmes depuis leur apparition. Plus précisément après qu’Aston Martin eut complété cette série de voitures grand tourisme en présentant la DB11 AMR il y a deux ans. Ce coupé venait se percher à son sommet, propulsé par une version encore vitaminée du V12 biturbo de 5,2 litres, désormais bonne pour 630 chevaux. Ces trente étalons en plus ont assuré des sprints 0-100 km/h en 3,7 secondes, soit deux dixièmes de mieux que la première DB11, avec l’appui d’une boîte automatique à 8 rapports plus rapide et précise. Le comportement du coupé AMR a également été resserré sans sacrifier la qualité de roulement, grâce à la touche exceptionnelle de l’ingénieur-chef Matt Becker qui a maintes fois réussi ce numéro d’équilibriste auparavant, entre autres chez Lotus.

Si la version originelle de la DB11 s’est éclipsée discrètement, c’est à cause de la qualité inattendue des performances du coupé DB11 V8 apparu peu après. Celui-ci était effectivement doté d’un V8 biturbo de 4 litres et 503 chevaux conçu par la division AMG du constructeur Mercedes-Benz, à la fois partenaire technique et actionnaire d’Aston Martin. Il s’agit, tout bonnement, d’un des meilleurs moteurs de performance actuels, apprêté à la manière du spécialiste britannique. Avec pour résultat une sonorité exceptionnelle et un chrono 0-100 km/h de 4 secondes.

L’adoption du V8 a aussi permis aux ingénieurs de profiter d’une réduction de poids de 115 kg, surtout à l’avant, pour aiguiser le comportement du coupé en modifiant soigneusement sa suspension, la géométrie de ses trains roulants et son antidérapage. Même approche pour la DB11 Volante décapotable pour laquelle le V8 est le seul moteur disponible. Les trois DB11 ont de grands freins métalliques de taille identique et affichent toutes un différentiel autobloquant à transfert de couple, un arbre de transmission en fibre de carbone et des amortisseurs autoréglables.

Des qualités pour l’essentiel

Le nuancier des DB11 n’a certainement rien à envier aux arcs-en-ciel qui se sont multipliés dans notre monde, récemment. Aux cinquante-quatre teintes, souvent spectaculaires, offertes pour la carrosserie en aluminium s’ajoutent onze couleurs pour les étriers, cinq pour les ceintures et douze pour les tapis. Sans compter les choix multiples de matériaux nobles pour l’habitacle. Et si certains aspects de la chaîne multimédia, empruntée à Mercedes-Benz, sont familiers et rébarbatifs en égale mesure, leur présentation a le mérite d’être parfaitement originale. Quant au fonctionnement loufoque de certaines commandes, il porte à conclure qu’ils sont fous, ces Anglais!

Quoi qu’il en soit, l’équilibre et la précision de leur conduite, le caractère et la sonorité ravissante de leurs moteurs, la richesse de leur finition et la pure élégance de ces trois DB11, dignes descendantes de la sublime DB5, sont autant de vertus qui devraient résister tout aussi bien à l’usure du temps. La génération de leur chaîne multimédia n’aura plus guère d’importance, dans quelques années.

Feu vert

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