Acura ILX - La mal-aimée

Publié le 1er janvier 2020 dans 2021 par Jacques Bienvenue

Depuis son arrivée sur le marché canadien, en 2012, l’ILX sert de porte d’entrée à la gamme Acura. Son succès reste cependant mitigé. Les modèles qui l’ont précédée, deux clones de la Honda Civic tombés dans l’oubli (1,6 EL et CSX), ont laissé la cicatrice d’un cruel manque d’originalité. Ses concepteurs pensaient avoir fait le nécessaire pour éviter pareil écueil en lui donnant une silhouette originale et une dotation étoffée. Cependant, pour sa première mouture, il manquait un moteur digne de son statut. Cette erreur a été corrigée lors d’une mise à jour réalisée en 2016. Mais c’était sans compter la demande toujours grandissante pour les VUS, qui continue d’effriter l’attrait des petites berlines de luxe.

En 2016, on a aussi retouché l’esthétique de la carrosserie, légèrement du moins, puis de nouveau en 2019, cette fois pour doter l’ensemble des versions de phares Jewel Eye à sept DEL. Du même coup, l’ILX a adopté une calandre pentagonale simplifiée ornée d’un compas surdimensionné, comme pour afficher plus clairement l’appartenance à la marque Acura.

Ses concepteurs ont profité de l’occasion pour bonifier sa dotation avec les systèmes de connectivité CarPlay d’Apple et Android Auto. Ils ont également rendu les livrées haut de gamme A-Spec plus reconnaissables. Mais aujourd’hui encore, le constructeur tarde à étendre à tous les modèles l’ensemble des systèmes d’aide à la conduite réunis sous l’enseigne AcuraWatch. En effet, l’ILX de base n’a toujours pas droit aux systèmes de détection d’obstacles dans les angles morts et de trafic transversal arrière. Dommage...

Un style moderne

L’habitacle convient à quatre adultes de taille moyenne. Son design moderne mise sur un tableau de bord dont la forme symétrique dirige le regard vers deux écrans superposés au centre : l'un tactile de 8 pouces, et l’autre de 7 pouces, plus haut, commandé par une interface rotative. La qualité des matériaux est correcte, mais on s’attend à plus d’une voiture de luxe, surtout lorsqu’on voit ce qu'offre la Mazda3, une compacte de grande diffusion. Par ailleurs, le coffre n’est pas des plus pratiques. Son volume utile est inférieur à celui de plusieurs rivales. Son ouverture réduite et le seuil élevé compliquent le chargement d’objets encombrants. Le dossier escamotable de la banquette permet d’accroître l’espace de rangement au besoin, mais on doit alors sacrifier toutes les places arrière.

Sous le capot loge un quatre cylindres atmosphérique de 2,4 L, une variante du moteur utilisé, entre autres, dans l’ancienne génération du Honda CR-V. Fort de 201 chevaux, il anime les roues avant par le biais d’une boîte de vitesses automatique à huit rapports et double embrayage. Bien servi par cette boîte automatique, le moteur qu’il faut nourrir de super procure des accélérations vives et des reprises soutenues. En revanche, sa consommation n’a rien d’exemplaire. La moyenne de 8,6 L/100 km annoncée par ÉnerGuide le confirme.

Quant aux versions A-Spec, oubliez la conduite sportive que suggère leur désignation puisqu’elles se contentent du même groupe motopropulseur. En outre, à part leurs jolies roues de 18 pouces, seuls des attributs esthétiques les distinguent des autres ILX.

Agréable mais pas excitante

Sur route, cette Acura offre une conduite agréable avec une direction précise et bien calibrée. Le rayon de braquage est toutefois un peu plus important qu’on ne l’imaginerait pour une berline compacte. Bien que le châssis de l’ILX ait un empattement marginalement plus court que celui d’une Civic berline (-30 mm), son rayon de braquage est plus grand (11,2 m contre 10,8 pour la Honda).

Il faut aussi se faire à la visibilité arrière réduite qu’engendrent la petite lunette, les larges montants du toit et la ceinture de caisse rehaussée. Les pneus de 18 po des déclinaisons A-Spec rendent le roulement plus ferme. Le train arrière laisse également filtrer des bruits et des vibrations parasites, ce qui suggère une isolation perfectible. Bref, pour davantage de confort et d’agrément de conduite, mieux vaut opter pour une variante munie de pneus de 17 pouces.

L’absence d’une traction intégrale et d’une version véritablement sportive défavorise l’ILX face à ses concurrentes, c’est clair. Il lui manque de surcroît cette aura de prestige qui rejaillit d’une étoile à trois branches, d’anneaux entrelacés ou d’un médaillon bleu et blanc. Cela dit, si vous n’êtes pas influencé par ce genre d’image de marque, cette berline présente certaines qualités appréciables : une finition soignée, des sièges baquets confortables, la fiabilité des produits Honda et peut-être même un avantage pécuniaire. Puisque beaucoup de consommateurs braquent leur attention sur les utilitaires de tout acabit, il sera sans doute plus facile de négocier le prix d’une ILX que celui, par exemple, d’un CR-V.

Feu vert

Feu rouge

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