Toyota 4Runner - Pour l'honneur

Essentiellement le même depuis 2009, le Toyota 4Runner continue d’occuper une place de choix au sein du catalogue de Toyota pour 2021, et ce, sans grands changements.

Comme c’était le cas au cours des dernières années, un seul moteur figure au catalogue. Il s’agit d’un V6 de 4,0 L qui produit une puissance de 270 chevaux et un couple de 278 livres-pied. Alors que la mode est à la turbocompression et à la diminution de la cylindrée, le 4Runner nage – ou roule? – à contre-courant. On préfère offrir une technologie éprouvée plutôt que d’utiliser le consommateur comme un cobaye. Cette stratégie s’applique d’ailleurs à l’ensemble de la gamme Toyota et on n’a pas le choix d’admettre qu’elle porte ses fruits. En ce qui concerne la transmission, le même phénomène s’observe.

En effet, la boîte automatique à cinq rapports est à la seule offerte dans le 4Runner. On vous met au défi de trouver un véhicule neuf pouvant être muni d’une transmission étagée sur aussi peu de rapports dans le livre que vous tenez en ce moment dans vos mains. Force est d’admettre que c’est quelque peu dépassé. Sans faire le saut vers une boîte à neuf ou dix rapports qui se fait constamment hésitante comme il existe ailleurs sur le marché, l’ajout d’un sixième rapport pourrait amoindrir la consommation d’essence. Rappelons au passage que celle-ci frôle les 14 L/100 kilomètres en conduite combinée d’après les données fournies par Ressources naturelles Canada et qu’elle bondit en flèche lorsque l’on sollicite moindrement la machine.

Un authentique 4X4

Dans le segment des VUS intermédiaires, la plupart des véhicules proposent un système à quatre roues motrices. Autrement dit, un système gère la répartition de la puissance entre les quatre roues et ça varie en fonction de la situation. Le 4Runner est d’une conception bien plus radicale. Tout comme le Jeep Wrangler, le Ford Bronco et certaines camionnettes pleine grandeur, il est doté d’un véritable système 4X4. Grâce à un levier situé à proximité du sélecteur de vitesses, on peut choisir entre les modes L4, H2 et H4. Avec ça, si vous restez coincé dans un banc de neige, c’est que vous le faites exprès!

Le système 4X4 n’est pas son seul élément distinctif face aux autres véhicules du segment. En effet, le 4Runner est bâti sur un châssis en échelle. Si cette conception était monnaie courante au millénaire précédent, la situation est bien différente en 2021. La preuve? Le 4Runner est un des derniers VUS à ne pas être doté d’une structure monocoque! En termes de robustesse, il est difficile de demander mieux. Au volant du 4Runner, il est impossible de ne pas avoir l’impression d’être à bord d‘un camion.

Le consommateur a le choix entre des versions à 5 ou 7 passagers. À ce chapitre, il est à noter que le confort n’est pas la plus grande qualité de ce VUS. Soulignons également au passage que la lunette arrière peut descendre  -et remonter! – grâce à un système électrique. De quoi narguer votre beau-frère qui a acheté un Ford Edge…

À quand un rafraîchissement? 

Si les qualités du 4Runner sont nombreuses, sa silhouette est essentiellement la même depuis son introduction en 1984. Mais là n’est pas le problème puisqu’il a encore l’air costaud. Notons aussi qu’une silhouette qui évolue lentement permet aux générations précédentes d’un modèle de ne pas avoir l’air totalement dépassées. Et c’est le cas du 4Runner. Et si l’on opte pour une version TRD Off Road, Venture ou TRD Pro, on peut carrément avoir l’air du roi de la montagne!

En revanche, lorsque l’on prend place dans un 4Runner, on ne peut qu’être déçu par l’aménagement intérieur. Débordante de plastique, la planche de bord n’est pas particulièrement chic. Soyons francs, elle mériterait d’être complètement revisitée. Mentionnons tout de même que l’on aime les roulettes physiques de grand format qui facilitent les manipulations courantes. Quant au système d’infodivertissement, il est aussi peu intuitif et convivial à utiliser que celui du reste de la gamme de Toyota. Un temps d’adaptation et de la patience seront de mise...

Rappelons d’ailleurs que Toyota entend électrifier l’entièreté de sa gamme d’ici 2025. Le 4Runner survivra-t-il dans sa forme actuelle jusque-là? Ce serait bien étonnant. D’ici là, n’hésitez surtout pas à vous procurer un Toyota 4Runner si vous avez besoin d’un authentique 4X4. Il se montrera plus que fidèle, accomplira tout ce que vous lui demanderez en plus de conserver une valeur de revente exemplaire. Étant donné que ce type de véhicule tend à disparaître au profit de VUS banals, n’attendez pas trop longtemps.

Feu vert

• Un des derniers VUS intermédiaire avec châssis en échelle
• Très bonne fiabilité
• Système 4X4 efficace
• Couple généreux

Feu rouge

• Consommation d’essence élevée
• Aménagement intérieur désuet
• Confort minimal
• Système multimédia peu intuitif