Genesis G70 - L’alternative à la masse
Genesis est le nouveau venu dans le quartier. Et le quartier dans lequel sa berline G70 tente d’élire domicile est une réelle fortification. Dominé par le trio allemand de BMW, Mercedes-Benz et Audi, ce château fort des berlines luxueuses a longtemps agi comme la seule porte d’entrée au monde du prestige sur quatre roues. Dorénavant, peu importe le niveau d’embourgeoisement, tous ses habitants sont menacés par les VUS. Mais ça, c’est une autre histoire!
La Genesis G70 est la deuxième née de ce constructeur coréen qui a des liens forts serrés avec Hyundai. Certains diraient que Genesis, c’est Hyundai. Pas tout à fait. Genesis est Genesis (mais également un peu Hyundai et un peu Kia). Contrairement à sa sœur aînée la G90, avec laquelle elle partage certains traits, le constructeur coréen a confié à la G70 un look épuré, à la limite fade, qui la démarque cependant des Allemandes, mais surtout des autres marginaux du segment comme la Lexus IS aux lignes plus risquées.
Des moteurs turbocompressés, avec une relique désirable
La gamme Genesis G70 est partagée entre deux motorisations, soit un quatre cylindres 2,0 litres turbocompressé qui développe 252 chevaux et 260 lb-pi de couple et le V6 3,3 litres biturbo qui déballe 365 chevaux et 376 lb-pi de couple – une fiche pratiquement identique à la Kia Stinger. Les modèles quatre cylindres sont offerts en déclinaisons Advanced, Sport, Élite et Prestige, tandis que les V6 incluent les modèles Prestige et Sport. Dans l’espoir de faire sa marque et de s’emparer de précieuses parts de marché, on a conservé la boîte manuelle à six rapports, associée à un rouage à propulsion dans la déclinaison Sport munie du quatre cylindres. C’est une initiative courageuse, voire discutable dans le contexte actuel, mais les amateurs de la pédale de gauche en seront vraisemblablement ravis.
Mon cobaye, un modèle Prestige 3.3T, m’a servi une copieuse dose de performances en ligne droite, avec des accélérations linéaires et vigoureuses. La boîte de vitesses à huit rapports fait preuve de grande dextérité, de pair avec la traction intégrale. Rien ne se gâte une fois le premier virage arrivé, là où le châssis rigide et dynamique de la G70 entreprend la corvée avec entregent et grande précision. Tout se fait sous le thème du contrôle, et la direction chirurgicale fait que la G70 communique nettement avec son conducteur, une expérience saupoudrée d’une rétroaction satisfaisante. Comblé, mon petit sourire en coin a été au rendez-vous.
Une ergonomie et un assemblage exemplaires, avec un peu de réchauffé dans l’habitacle
À part la motorisation empruntée à la Stinger, mon modèle d’essai comprenait un habitacle qui cachait plus ou moins bien certains éléments puisés chez Hyundai et Kia. Les divers boutons et leviers manuels de la radio, les plastiques qui se mêlent à l’aluminium brossé et le système d’infodivertissement emprunté à ses cousines moins nobles en font partie. Mais lorsque l’on remarque la dextérité avec laquelle l’habitacle a été ficelé et le résultat final dans son ensemble, on oublie rapidement ces détails peu dramatiques en soi.
Les places arrière, elles, sont plus restreintes que l’on pourrait l’espérer pour une berline du genre. Pareil pour l’espace de chargement dans le coffre, qui est moins ambitieux que la moyenne du segment avec ses 298 litres.
Il est inconcevable de parler de Genesis sans faire mention de son modèle de vente. Novateur pour certains, feu de paille pour d’autres, la façon de procéder de Genesis a néanmoins de grands avantages pour le consommateur. Au-delà de la vente en ligne et de la livraison à domicile, Genesis offre une garantie globale de 5 ans et 100 000 kilomètres. Pour la durée de cette garantie, tous les services réguliers sont couverts. Vlan, dans les dents les bagnoles allemandes, et leurs coûts d’entretien indécents!
La Genesis G70 a clairement les capacités requises pour s’établir dans le bourg des berlines de luxe. Mais ses adversaires sont nombreux. Les marques allemandes, oui, mais aussi les voitures électriques qui prennent d’assaut le marché et courtisent les consommateurs spécifiques de ce segment. Et même si tous les ingrédients sont dans la sauce, c’est le feeling européen que les acheteurs du segment affectionnent tant qui « manque » dans la G70.
Cette carence, si on peut l’appeler ainsi, endigue les acheteurs avec résilience, mais elle n’est pas infaillible. En tant que fervent adepte de berlines allemandes dans cette classe (j’ai été propriétaire de plus de BMW Série 3 et de Audi A4/S4 que mon budget d’entretien mécanique ne me l’a jamais permis), ça m’a pris plus d’un essai pour me convaincre de mes propres arguments. La G70 m’a finalement conquis sur les points étalés ci-haut, et également au chapitre du prix à l’achat qui est tout de même alléchant.
Feu vert
- Groupe motopropulseur 3.3T souple et performant
- Poste de conduite bien adapté
- Bien équipée pour le prix payé
Feu rouge
- Places arrière limitées
- Espace de chargement inférieur à la moyenne
- Système d’infodivertissement rudimentaire