Cadillac CT4-V et CT5-V Blackwing 2022 : vitesse (très!) grand V

Publié le 27 août 2021 dans Premiers contacts par Germain Goyer

Pour 2022, Cadillac nous réserve les nouvelles Blackwing, les versions les plus radicales de ses deux berlines CT4-V et CT5-V.

À l’occasion du lancement de ces deux voitures, Le Guide de l’auto s’est déplacé au circuit Canadian Tire Motorsport Park de Bowmanville en Ontario pour les mettre à l’essai.

Deux fabuleuses mécaniques

Par le passé, les versions V des ATS et CTS représentaient ce qu’il y avait de plus performant chez Cadillac. Avec les deux modèles qui leur ont succédé, les CT4 et CT5, la stratégie est bien différente. En effet, les versions V sont légèrement plus puissantes que les versions Luxe haut de gamme, mais sans plus. On a plutôt décidé de garder toute la gomme pour l’arrivée de la nouvelle appellation Blackwing.

Photo: Germain Goyer

Dans le cas de la plus petite CT4, on a droit à un moteur V6 biturbo de 3,6 L qui développe une puissance de 472 chevaux et un couple de 445 livres-pied. Il s’agit d’un maigre gain de huit chevaux par rapport à l’ancienne ATS-V. Pour le plus grand bonheur des amateurs, les ingénieurs qui ont participé à son développement se sont assurés de lui conférer une sonorité sportive. Et on vous confirme que c’est absolument réussi! Au fil des tours de piste parcourus, nous avons appris a apprécier son format compact et sa légèreté relative par rapport à sa grande sœur. Ainsi, on peut même dire que sa maniabilité nous a bien plu.

Si nous avons été épatés par la CT4-V Blackwing, nous manquons de mots pour décrire la CT5-V Blackwing! Sur le plan mécanique, on retrouve assurément l’une des plus fabuleuses motorisations contemporaines de General Motors : le V8 suralimenté de 6,2 L.

Photo: Germain Goyer

Il ne développe rien de moins que 668 chevaux et 659 livres-pied. Voilà de quoi clouer le bec à qui que ce soit qui lèvera le nez sur cette exceptionnelle berline d’exception simplement parce que son écusson n’est pas aussi valorisé que celui du trio allemand composé d’Audi, BMW et Mercedes-Benz. Au chapitre de la puissance et du couple, il s’agit d’une nette amélioration par rapport à la précédente CTS-V qui générait 640 chevaux et 630 livres-pied. L’art de dépasser les limites à l’américaine, on aime ça.

Sur circuit, la CT5-V Blackwing est comme un poisson dans l’eau. Elle est définitivement dans son élément et c’est tant mieux, car sur route, vous collectionnerez les points d’inaptitude à la vitesse grand V. Certes, sur piste, on sent qu’elle est globalement plus lourde que la CT4-V Blackwing particulièrement en ce qui a trait à son museau, mais ça n’enlève absolument rien à ses qualités athlétiques.

Photo: Germain Goyer

En ce qui a trait à la beauté et à la finition de l’habitacle, le point est accordé à la CT5 si nous devions les mettre nez à nez. Celui de la CT4 nous rappelle celui de l’ATS et force est d’admettre que le tout a légèrement vieilli. Cela ne nous empêche pas d’apprécier ses sièges baquets à l’avant qui rehaussent l’expérience à bord. Le niveau d’habitabilité de la CT5-V Blackwing est plus grand que celui de sa petite sœur. L’habitacle est plus ouvert, le dégagement pour la tête est plus généreux et les places arrière sont moins étriquées.

Photo: Germain Goyer

Vive la manuelle!

Non seulement ces deux voitures brillent par ce qui se cache sous leur capot, mais il en est de même pour la transmission. Les transmissions, devrions-nous écrire parce qu’il en figure deux au catalogue, et ce, autant pour la CT4-V Blackwing que pour la CT5-V Blackwing. L’une et l’autre acheminent la totalité de la puissance aux roues arrière. Le rouage intégral n’est pas offert en option. Avis aux amateurs de sport de glisse, ces deux voitures sont on ne peut plus plaisantes à conduire.

Bien entendu, on retrouve une transmission automatique à dix rapports. Bien calibrée, celle-ci est très rapide et pourrait difficilement être plus efficace. En revanche, pour un maximum de plaisir, on se doit d’opter pour la transmission manuelle à six rapports. Cette dernière rehausse le facteur sourire et l’amusement au volant. Surpris lui-même, Tony Roma, ingénieur en chef chez Cadillac, nous mentionnait que jusqu’à présent, pas moins de 60% des CT4-V Blackwing et CT5-V Blackwing ont été commandées avec une boîte manuelle. Il s’attend toutefois à ce que ce pourcentage diminue au fil du temps.

Photo: Germain Goyer

Un équilibre… (tout étant relatif)

Alors qu’on filait à vive à l’allure sur le circuit ontarien et que j’étais impressionné le système de freinage qui ne montrait aucun signe de fatigue bien que les tours s’enchaînaient, nous avons réalisé que finalement, la CT5-V représente un très bel équilibre pour celui qui peut se le permettre. En effet, une seule autre berline américaine de cet acabit à moteur V8 est offerte actuellement : la Dodge Charger SRT Hellcat Redeye Widebody. Certes, cette dernière est quelque peu plus puissante, mais elle repose sur une architecture qui rappelle l’âge de pierre. Ce faisant, jamais elle ne pourrait se débrouiller sur un circuit comme nous l’avons fait avec la CT5-V Blackwing, Et malgré ses quelques appuis aérodynamiques, la Cadillac propose une allure relativement sobre et bien moins ostentatoire comparativement à la Charger. Et qui plus est, la CT5-V Blackwing peut être livrée avec une transmission manuelle, contrairement à la Charger.

Même lorsqu’on demeure dans le portfolio de General Motors, lorsqu’on s’amuse à comparer CT5-V Blackwing à la reine du géant américain – la Corvette -, on s’aperçoit à quel point la berline CT5 est époustouflante et épatante. Non seulement elle peut être utilisée toute l’année durant et qu’elle est immensément plus conviviale pour une utilisation quotidienne en raison de son format, mais en plus, sa puissance est plus élevée. Et comme lorsqu’on la compare avec la Charger, on s’imagine qu’une poignée de puristes et de nostalgiques préféreront la CT5-V Blackwing à la Corvette étant donné qu’une transmission manuelle est offerte.

Photo: Germain Goyer

Pour une niche

On ne vous apprendra probablement rien en mentionnant que ce duo de voitures n’est compatible qu’avec une infime partie des budgets familiaux québécois. La CT4-V Blackwing est offerte à partir de 67 648 $. Il faut ajouter 3 760 $ pour obtenir la boite à dix vitesses. Certains groupes d’options comprenant des accessoires en fibre de carbone et des aides à la conduite sont aussi proposés.

Quant à la CT5-V Blackwing, elle affiche un prix d’entrée de 90 348 $. Il faut ajouter 3 645 $ si on choisit la transmission à dix vitesses. En cochant quelques options, la facture peut dépasser facilement le cap des 100 000 $.

Photo: Germain Goyer

En bref

Vous trouvez que la marque Cadillac dégage une image trop pépère? Faites un tour à bord d’une Blackwing et vous risquez de changer d’avis.  

Au-delà de tout ça, il est impératif de prendre le temps de s’arrêter un instant. À une époque au cours de laquelle le virage électrique n’est plus l’utopie d’une poignée d’écologistes, mais bel et bien la réalité, des voitures exceptionnelles et radicales comme le sont les Cadillac CT4-V Blackwing et CT5-V Blackwing se feront de plus en plus rares. Il faut d’ailleurs s’attendre à voir ces dinosaures s’éteindre plus tôt que tard. Alors pendant que c’est encore possible, gâtez-vous, amateurs et puristes!

En vidéo: le système Cadillac Super Cruise mis à l'essai sur circuit

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