Porsche Mission R : l’électrique de course

Publié le 6 septembre 2021 dans Actualité par Julien Amado

Porsche a profité du Salon de l’auto de Munich pour présenter un nouveau concept. Le constructeur poursuit le développement de ses modèles 100% électriques dans un autre domaine qui lui est familier : la course automobile. Alors que le concept Mission E a servi de base à l’arrivée de la Taycan, la Mission R se destine uniquement aux pistes de course.

À la manière des Porsche 911 engagées dans différentes courses à travers le monde, cette nouvelle voiture pourrait être engagée dans diverses compétitions en 2025. Comme pour les voitures de course dérivées d’un modèle de série, la Mission R utilise des pièces dérivées de la Taycan.

Innovation et audace

Esthétiquement, on retrouve une certaine filiation avec la Porsche Taycan, en particulier les phares et la longue bande rouge qui sert de feux arrière. Il faut tout de même préciser que la ligne générale de l’auto a surtout été dictée par l’aérodynamisme. Dévoilant des formes plutôt arrondies, la Mission R bénéficie d’un gros aileron arrière surélevé. Ce dernier est équipé d’un système de réduction de la traînée, aussi appelé DRS (drag reduction system), reprenant le même principe que celui qui est utilisé en Formule 1. Grâce à une partie mobile, le plan principal de l’aileron peut s’escamoter pour améliorer la vitesse de pointe, puis revenir en place dans les virages pour optimiser l’appui aérodynamique.

Photo: Porsche

Mais pour éviter un déséquilibre entre les trains avant et arrière lorsque le DRS est activé, Porsche a mis au point des déflecteurs mobiles qui réduisent aussi l’appui de la jupe avant, pour que la voiture soit mieux équilibrée à haute vitesse.

Autre originalité de la Mission R, les ingénieurs ont décidé de fusionner l’arceau de sécurité et le toit du véhicule. Grâce à une sorte d’exosquelette en fibre de carbone, le toit fait office d’arceau et vice versa. Les trous sont comblés par des parties vitrées pour augmenter la luminosité et la visibilité.

Il est d’ailleurs étonnant de constater la grande quantité de surfaces transparentes autour du pilote, qui est habituellement enfermé dans un espace confiné et peu lumineux. L’habitacle, doté d’un siège baquet particulièrement esthétique et fonctionnel, est superbe. L’assise et le dossier, imprimés en 3D, permettent de produire un siège sur mesure sans gâcher de mousse puisque l’on utilise uniquement ce dont on a besoin.

Le volant rectangulaire intègre un écran pouvant afficher certaines informations nécessaires à la conduite. Un second écran se trouve un peu plus loin devant le conducteur. Des caméras ont été disposées dans l’habitacle pour que les futurs spectateurs puissent voir le pilote en pleine action. À la place du rétroviseur central, une buse de ventilation envoie de l’air frais vers le poste de conduite. Enfin, Porsche a pensé au confort du pilote en ajoutant un système qui sèche et désinfecte le casque à la place du siège passager une fois la course terminée. Un équipement certainement très utile quand on roule dans des conditions éprouvantes.

Photo: Porsche

Plus de 1 000 chevaux

Bien qu’il n’y ait pas de bloc à 6 ou 8 cylindres derrière le conducteur, la voiture (très compacte) a été construite comme si elle avait un moteur central arrière. En réalité, il y en a un par essieu, ce qui fait de la voiture une intégrale. Les deux moteurs dérivent de ceux de la Taycan, mais ils ont été profondément remaniés. Plus résistants et dotés d’un système de refroidissement optimisé, ils délivrent une puissance supérieure. Porsche annonce une puissance constante de 500 kW pendant les courses (671 chevaux) pour un poids approximatif de 1 500 kg. En qualification, la Mission R peut grimper à 800 kW (environ 1073 chevaux) pour une courte période, ce qui lui permet de passer de 0 à 100 km/h en 2,5 secondes et de dépasser les 300 km/h.

En revanche, la boîte de vitesses à deux rapports de la Taycan n’a pas été conservée. Sachant que les voitures de course ne font qu’un seul départ arrêté (zéro en cas de départ lancé), Porsche a préféré opter pour une transmission à une seule vitesse, ce qui permet également de gagner du poids.

La batterie, d’une capacité de 80 kWh, doit fournir une autonomie de 30 à 40 minutes en fonction des circuits. Cela correspond à la durée approximative d’une course de 911 GT3 Cup. Le constructeur allemand souhaite d’ailleurs que les performances de la Mission R soient similaires aux GT3 Cup actuelles.

Photo: Porsche

Une fois la session sur piste terminée, il faut bien recharger sa voiture de course. Pour la Mission R, l’architecture 800 volts de la Taycan a été revue et culmine désormais à 900 volts, ce qui augmente la puissance admissible à 350 kW. En théorie, cela permet donc de passer de 5 à 80% de la charge en seulement 15 minutes à condition de disposer d’une borne de recharge suffisamment puissante.

Suite à sa présentation au Salon de l’auto à Munich, la Mission R débutera son développement en cours d’année 2022. La mise au point se poursuivra ensuite jusqu’à ses premiers pas en course, prévus dans 4 à 5 ans.

En vidéo : l'essai de la Porsche 911 GT3 à Mont Tremblant

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