Mini Cooper Cabriolet 2022 : survivante pour encore combien de temps?

Publié le 6 octobre 2021 dans Essais par Antoine Joubert

On compte aujourd’hui sur les doigts d’une main le nombre de voitures décapotables vendues sous la barre des 40 000 $.

Il y a le duo américain Chevrolet Camaro et Ford Mustang, la Mazda MX-5, le Jeep Wrangler et la Mini Cooper, qui se veut en 2022 la moins chère des décapotables du marché, avec un prix d’entrée tout juste au-dessus des 30 000 $. Et attention, à moins de 40 000 $, les quelques décapotables offertes constituent des modèles de base souvent impossibles à dénicher.

Visiblement, l’engouement pour les décapotables diminue à grande vitesse. À preuve, nous avons assisté au cours des dernières années à la mort de plusieurs modèles de cette catégorie. Il fut pourtant une époque pas si lointaine où les décapotables avaient la cote. Où elles étaient nombreuses et parfois accessibles, bien qu’elles n’étaient pas toujours très convaincantes. Pensez à la Chrysler 200, à la Volkswagen Eos. Même, au Range Rover Evoque Cabriolet, qui demeure encore à ce jour une curiosité.

Hormis quelques incontournables, le cabriolet est une affaire de gros sous. Des véhicules sport d’exception ou de grand luxe, qui frôlent ou qui dépassent souvent le seuil psychologique des six chiffres. Et lorsque l’acheteur d’un cabriolet n’a pas les moyens de se le payer, il se tourne généralement vers le marché d’occasion où les Mercedes-Benz SL et Porsche Boxster sont aussi nombreuses qu’attrayantes.

Faut-il donc se surprendre de la disparition d’une majorité de cabriolets abordables? Néanmoins, Mini reste dans la course, devenant soudainement le constructeur à l’offre la plus alléchante. Avec la Mazda MX-5, la seule survivante chez les « petites », avec une formule bien à elle et qui, à la lumière de cet essai, continue de séduire avec grand talent.

Photo: Antoine Joubert

John Cooper Works

C’est au volant de la plus poussée des versions de la Mini Cooper Cabriolet, la John Cooper Works, que j’ai pu m’amuser pendant quelques jours. Une voiture qui n’est certainement pas bon marché, mais qui propose un niveau de performance insoupçonné. Il faut dire qu’avec 228 chevaux, cette petite bombe d’à peine 1 300 kg a de quoi surprendre. Évidemment, ses prétentions sportives vous font sévèrement souffrir côté confort, avec une suspension béton loin d’être adaptée à nos routes. Certes, la bagnole enfile les virages avec un aplomb exceptionnel tout en vous procurant une bonne dose de plaisir, mais le tout est inévitablement doublé d’une anticipation du prochain choc que subira votre postérieur, conséquence d’une imperfection de la route.

Encore heureux que Mini n’ait osé offrir dans ce cabriolet le niveau de performance de la Mini Cooper GP (302 chevaux), laquelle est véritablement conçue pour la piste. Cela dit, la Cooper Cabriolet est à mon sens beaucoup plus agréable en version ordinaire ou S. Ces dernières abritent au choix un moteur turbocompressé de 134 ou de 189 chevaux, où le couple est toujours généreux et où l’expérience de conduite est plus équilibrée.

Photo: Antoine Joubert

Rappelons qu’à l’inverse de la version JCW, ces deux versions proposent l’option sans frais de la boîte manuelle. Chose certaine, le confort y est acceptable et le plaisir au volant demeure remarquable. Et puis, la joie de rouler cheveux au vent à bord d’une si petite auto à ceci de particulier qu’il vous donne l’impression d’être encore plus « à l’extérieur » qu’avec une voiture comme la Mustang, qui « enrobe » littéralement ses occupants.

Direction précise, freinage prompt et maniabilité sans égale font partie des facteurs clés de cet agrément de conduite que procure la Mini Cooper. Mentionnons également que le déploiement comme le repositionnement facile de la capote constitue aussi un avantage, considérant que d’autres cabriolets exigent une opération plus complexe.

Photo: Antoine Joubert

Des changements pour 2022

Quelques retouches de mi-mandat ont été apportées à la Mini Cooper, qui conserve bien sûr les éléments qui la caractérisent, à commencer par ses phares circulaires et son museau tronqué. À bord, la planche de bord est typiquement Mini, toujours caractérisée par ce gros écran circulaire ceinturé d’un faisceau lumineux qui change constamment de couleur, comme s’il se donnait en spectacle. La qualité de finition demeure impeccable et la présentation n’a absolument rien perdu de son charme, bien qu’en craquant pour un modèle plus luxueux, on perde un peu l’essence des premiers modèles, la technologie étant omniprésente.

À bord de notre modèle d’essai, un groupe d’options baptisé Premier+ (7 300 $) venait d’ailleurs embourgeoiser cette Mini. Des accessoires comme la climatisation automatique, la navigation, l’affichage tête haute, la recharge par induction et le volant chauffant s’y ajoutaient, ainsi que plusieurs autres éléments. Voilà ce qui explique la facture extrêmement salée de cette Cooper jaune vif, frôlant les 59 000 $ (avec transport et préparation).

Photo: Antoine Joubert

Naturellement, la position de conduite s’avère l’un des réels avantages de ce modèle, qui n’offre certainement pas une expérience comparable à celle de la MX-5, mais qui plaît tout autant. En fait, de par la position assise, la comparaison avec une vieille Golf cabriolet est indéniable, bien que le niveau de raffinement soit évidemment plus relevé. Une expérience de conduite qui est donc unique et qui, j’en suis certain, peut encore séduire plusieurs acheteurs. Hélas, si les ventes de la gamme Mini se portent à merveille, celles de la décapotable sont plus problématiques, pour ne pas dire en chute libre. Les rumeurs veulent d’ailleurs que Mini abandonne cette déclinaison lors du renouvellement du modèle pour 2024, conséquence de ventes trop symboliques.

Alors, une dernière chance de se procurer une petite décapotable à prix raisonnable, dans la mesure où vous n’y allez pas trop fort sur la longue liste des options? Possible. Et soyez assuré que cette dernière conservera une bonne valeur marchande, puisque les cabriolets plus abordables ne se déprécient aujourd’hui que peu sur le marché d’occasion. Chose certaine, la Mini Cooper Cabriolet n’a rien perdu de son charme et continue de procurer une bonne dose de plaisir, même si vous choisissez un modèle de base.

En vidéo: norte essai de la Mini Cooper SE 100% électrique

Fiche d'évaluation
Modèle à l'essai MINI Cabriolet 2022
Version à l'essai John Cooper Works
Fourchette de prix 31 090 $ – 43 640 $
Prix du modèle à l'essai 56 530 $
Garantie de base 4 ans/80 000 km
Garantie du groupe motopropulseur 4 ans/80 000 km
Consommation (ville/route/observée) 9,4 / 7,1 / 8,8 L/100km
Options Ensemble Premier + (7 300$), Dinamica/Cuir noir Charbon (2 250$), Aide à la conduite (950$), Commande dynamique de l'amortissement (500$), Garnitures extérieures noir piano (350$), Garnitures intérieures aluminium (200$), Système audio Harmon Kardon (750$), Couleur jaune vif (590$)
Modèles concurrents n.d.
Points forts
  • Charmeuse à coup sûr
  • Performance routières
  • Plaisir de conduire
  • Fiabilité en hausse
Points faibles
  • Roulement ferme (JCW)
  • Facture qui grimpe rapidement (options)
  • Boîte manuelle non offerte (JCW)
Fiche d'appréciation
Consommation 4.0/5 Bien qu'il faille utiliser de l'essence super, son appétit est très faible et ce, qu'importe la version.
Confort 2.0/5 Mieux avec les versions régulières, il devient un irritant avec la version JCW.
Performances 4.0/5 Rapide, agile et très nerveuse, le niveau de performance ne peut décevoir.
Système multimédia 3.5/5 On a déjà vu plus efficace, mais il n'existe pas de gros irritants le concernant.
Agrément de conduite 4.5/5 Du pur plaisir. Dommage que la manuelle ne soit toutefois pas offerte avec la version JCW.
Appréciation générale 4.0/5 Aujourd'hui seule dans son segment, la Cooper Cabriolet demeure encore une voiture à découvrir.
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