Lexus LS 500 2021 : améliorée, mais agonisante
Qu’ont en commun les Canadiens de Montréal et la Lexus LS? Réponse : 24. C’est le nombre de Coupe Stanley remportées par les premiers dans leur glorieuse histoire, bien sûr, mais aussi les ventes canadiennes de la seconde en 2020. Incroyable, n’est-ce pas?
Bon, la pandémie a joué beaucoup là-dedans, mais après les trois quarts de 2021, la grande berline de luxe japonaise n’en était quand même qu’à 35 unités vendues au pays. Combien de temps va-t-elle agoniser de la sorte? Rappelons que Lexus a abandonné la GS il y a un an (imitant l’Acura RLX et avant elle l’Infiniti Q70).
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Parmi les constructeurs asiatiques, seul Genesis s’accroche à ce genre de voitures avec en tête la G90. Celle-ci sera d’ailleurs renouvelée pour 2022 et n’a pas à rougir face à la concurrence, surtout compte tenu du prix. Sinon, le créneau reste encore et toujours dominé par les divas allemandes que sont la Porsche Panamera, l’Audi A8, la BMW Série 7 et la Mercedes-Benz Classe S, sans parler de l’électrisante Porsche Taycan. En les regardant et en les conduisant, on comprend vite pourquoi.
La Lexus LS 500 2021 pour notre essai routier frôlait les 140 000 $ en raison de sa peinture Illusion d'argent, son intérieur deux tons rouge/noir avec verre taillé Kiriko et son Groupe exécutif qui coûte à lui seul 25 650 $. Clairement, la compagnie s’est inspirée des concurrents qui facturent les options à gros prix. En passant, il existe une autre option de gris argenté qui ne vous coûtera pas un sou.
Le design extérieur, qui date de 2018, est encore au goût du jour. Pour 2021, la LS a reçu un nouveau traitement foncé métallisé pour son imposante calandre en sablier, de nouveaux phares et un fini noir lustré (à la place du chrome) pour les feux arrière. Pour un look plus dynamique, l’ensemble F Sport à 6 650 $ s’impose.
Sentiments partagés à l’intérieur
Le confort de la Lexus LS a été accru grâce à des sièges améliorés et à du rembourrage supplémentaire dans les principaux points de contact. Les quatre places peuvent être chauffantes (10 secondes et on a les fesses au chaud!) et ventilées avec fonction de massage à cinq réglages, celle du passager arrière droit ajoutant un repose-pied rabattable. Quelques commandes ont été révisées et le silence est toujours exceptionnel. Puis, même sans version à empattement allongé, l’espace est généreux.
Le nouvel écran tactile de 12,3 pouces est une bonne chose, car ça évite d’utiliser le désagréable pavé tactile Remote Touch sur la console. Toutefois, le système multimédia de Lexus continue d’en arracher (au moins, Apple CarPlay et Android Auto sont au rendez-vous) et jouer avec les réglages n’est pas la chose la plus simple. L’image de la caméra de recul manque aussi de clarté. Par ailleurs, l’instrumentation derrière le volant semble quasiment dater d’une autre époque quand on voit ce qu’offre la concurrence. Cela dit, l’affichage tête haute en couleur de 24 pouces qui projette diverses données sur le pare-brise est bien apprécié.
En passant, la LS s’accompagne maintenant de l'application Lexus avec trois ans d’accès à EnformRemote, permettant de démarrer et d'arrêter le moteur, de verrouiller et de déverrouiller les portes et plus encore via un téléphone ou certaines montres intelligentes.
Pour le reste, les matériaux sont de qualité, mais le décor tombe dans le tape-à-l’œil surtout avec ces insertions en verre taillé optionnelles sur les portières. Bien que Lexus les vante comme une première mondiale dans un véhicule de série, on pourrait s’en passer – et économiser beaucoup d’argent (5 600 $ avec l’habillage deux tons).
Assoiffée, mais oubliez l’hybride
Sur la route, la Lexus LS 2021 continue de privilégier la douceur et la sécurité avant tout, proposant une suspension pneumatique et un vaste éventail d’aides à la conduite, de série comme en option. Les ingénieurs ont même peaufiné les réglages de la suspension (notamment avec d’énormes coussinets hydrauliques) pour une conduite plus confortable, tandis que les barres stabilisatrices de plus grand diamètre rehaussent la stabilité.
Si vous aimez conduire au lieu de vous faire conduire, une rivale allemande de la LS demeure un meilleur choix. Il n’y a pas non plus de version à haute performance au menu. Le V6 biturbo de 3,5 litres sous le capot libère 416 chevaux et un couple de 442 livres-pied, ce qui est très bien mais ne fait pas de cette grande Lexus une bombe (0 à 100 km/h en 4,9 secondes). La boîte automatique à 10 rapports a récemment été reprogrammée pour garder le moteur dans une plage de régime plus optimale.
Six modes de conduite peuvent être choisis (via ce drôle de bouton rotatif sur le côté droit du dôme qui abrite les cadrans) : Éco, Confort, Normal, Personnalisé, Sport S et Sport S+. On a préféré employer le mode Personnalisé, en réglant le châssis en mode Confort et la motorisation en mode Puissance). Le rouage intégral de série, qui comprend un différentiel central à glissement limité, peut varier la répartition du couple avant-arrière de 31/69 sur chaussée sèche à 48/52 sur chaussée glissante.
La grosse déception lors de cet essai, c’est la consommation d’essence. Si la LS 500 affiche une cote de 11,1 L/100 km selon Ressources naturelles Canada, notre moyenne se rapprochait des 15 L/100 km. Plus de temps sur l’autoroute aurait certes donné un meilleur résultat, pourtant les températures étaient pourtant clémentes et ce n’est pas comme si l’on avait passé la semaine à faire des tests d’accélération.
Lexus a comme alternative une LS 500h qui ajoute deux moteurs électriques. Or, même si le V6 de cette version hybride est atmosphérique et que la puissance totale baisse à 354 chevaux, l’économie d’essence n’est que de 1,9 L/100 km. On comprend l’intention de la compagnie, mais ce n’est guère suffisant. Par surcroît, le Groupe exécutif est inclus d’emblée et la facture s’élève à pas moins de 133 900 $. Impossible de rentabiliser un tel investissement.
La fin ou le renouvellement?
L’acheteur d’une Lexus LS voudra la garder le plus longtemps possible étant donné la forte dépréciation attendue dans les cinq premières années. L’avantage, c’est sa fiabilité et ses coûts d’entretien à long terme inférieurs à la concurrence.
Que lui réserve l’avenir? Eh bien, le modèle 2022 arrive bientôt chez les concessionnaires avec une nouvelle option de garniture intérieure Haku et la version 2.5 du Système de sécurité Lexus+ incluse de série. Ensuite, ce serait normalement le temps pour Lexus de lancer une nouvelle génération, mais rien n’est moins sûr pour l’instant. Son VUS porte-étendard vient de faire complètement peau neuve (LX 600 2022), alors qu’en sera-t-il de la berline porte-étendard?
En studio : Les berlines sont en voie de disparition
Fiche d'évaluation | |
Modèle à l'essai | Lexus LS 2021 |
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Version à l'essai | 500 TI |
Fourchette de prix | 104 750 $ – 133 900 $ |
Prix du modèle à l'essai | CA$104,750 |
Garantie de base | 4 ans/80 000 km |
Garantie du groupe motopropulseur | 6 ans/110 000 km |
Consommation (ville/route/observée) | 13.8 / 8.7 / 14.9 L/100km |
Options | Peinture Illusion d'argent, intérieur deux tons rouge/noir avec verre taillé Kiriko, Groupe exécutif |
Modèles concurrents | Audi A8 2022, BMW Série 7 2022, Genesis G90 2022, Porsche Panamera 2022, Mercedes-Benz Classe S 2022 |
Points forts |
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Points faibles |
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Fiche d'appréciation | |
Consommation | Correcte sur papier, mais plus élevée en réalité... Version hybride pas assez convaincante. |
Confort | Toujours une force de la LS. Le modèle 2021 s’est amélioré à ce chapitre. |
Performances | Le V6 biturbo fait du bon travail, mais il n’y a pas de version à haute performance comme proposent les bagnoles allemandes. |
Système multimédia | Vivement une interface similaire à celle du nouveau Lexus NX! |
Agrément de conduite | On apprécie le silence et le raffinement, mais ça manque de sensations. |
Appréciation générale | Une bonne berline… pour ceux qui aiment se faire conduire. Pas la plus moderne de la catégorie. |