Lexus LX570, trop c'est comme pas assez

Publié le 8 février 2008 dans Premiers contacts par Alain Morin

Les manufacturiers sont présentement confrontés à un dilemme de taille : Alors qu’une partie de plus en plus importante des acheteurs désire des véhicules de plus en plus verts, une autre partie, très à l’aise financièrement, exige exactement le contraire, c'est-à-dire des voitures énormes, performantes, capables de défier les pires écueils que la route, ou son absence, mettra devant leurs pneus.  Remarquez qu’il y a des millionnaires très conscientisés et il y a fort à parier que, malgré leur fortune, n’iraient jamais acheter un véhicule tel le Lexus LX570.

Le Lexus LX570 remplace le LX470 qui commençait à dater.  Et tant qu’à refaire ce porte-étendard de la marque de prestige de Toyota, aussi bien lui donner tout ce qui est possible et inimaginable.  Lexus a ainsi réussi à rendre son LX570 plus gros, plus puissant et plus luxueux que le LX470, déjà très bien nanti.  Pour vous donner une idée, le LX570 possède un V8 de 5,7 litres de 383 chevaux et 403 livres-pied de couple, ce qui amplement suffisant pour déplacer ses 2660 kilos avec une surprenante vélocité.  Un 0-100 km/h effectué dans des conditions loin d’être parfaites fait état de 8,5 secondes!  Et je crois qu’on peut facilement retrancher au moins une demi à une seconde à ce temps.  En accélération, la sonorité du moteur, même si elle est étouffée par huit tonnes d’isolant, s’avère fort agréable.  Nous avons obtenu, selon l’ordinateur de bord, une moyenne de 19,5 litres au cent mais il y a fort à parier qu’une conduite plus énergique ou une remorque à l’arrière ou un sentier en mauvais état n’auront aucune difficulté à faire augmenter ce chiffre!

''over engineered''

La transmission automatique à six rapports avec mode manuel fait preuve d’une douceur émouvante.  Elle relaie la puissance aux quatre roues via un rouage intégral hyper sophistiqué.  En conduite normale, le LX570 est mû par les quatre roues (4high) mais il est possible d’opter pour le mode 4Lo pour une conduite en terrain plus difficile.  Et si ce n’est pas suffisant, on peut bloquer le différentiel central, augmenter la garde au sol, se fier sur un système de retenue en descente et en montée…  Tout ça pour dire que le LX570 passe à peu près partout sans aucun problème.  Mais qui ira foutre un véhicule valant bien au-delà des 100 000$ dans la boue?

Au niveau de la conduite sur route, le LX570 affiche une prestance surprenante.  Ce n’est certes pas un grand sportif mais il est possible de le conduire assez rapidement sans que le mal de mer ne fasse son apparition.  Une panoplie d’aides électroniques à la conduite rehausse le sentiment de sécurité et parvient à garder le véhicule sur la bonne voie en cas de mauvais jugement.  La direction n’est pas des plus précises ni des plus communicatives et les suspensions effectuent un boulot incroyable au chapitre du confort.  Dire que l’habitacle est silencieux tient de l’euphémisme et on a l’impression de conduire un sous-marin tant le véhicule semble isolé de son entourage.  Curieusement, la visibilité autant vers l’avant que trois quarts arrière n’est pas mauvaise.

Chic, tu dis? 

Dans l’habitacle, la perfection tutoie la noblesse.  Les cuirs, les boiseries et même les rares plastiques affichent un bon goût quasiment déplacé dans un VUS et l’assemblage de ces éléments semble avoir été fait par le moine le plus patient de la planète.  Quant au système audio Mark Levinson, il ferait rougir Kent Nagano tant sa qualité sonore émeut.  Système GPS, climatiseur quatre zones, siège du conducteur à dix réglages et huit coussins gonflables ne sont que quelques-unes des douceurs offertes par le LX570.  Et l’instrumentation qui prend place devant le conducteur s’avère très complète.  Même si cet immense VUS est plus petit que le Toyota Sequoia (empattement de 3100 mm pour ce dernier contre 2850 mm pour le LX570 et longueur de 5210 mm pour le Sequoia et de "seulement" 4990 mm pour le LX570), l’espace intérieur ne fait pas défaut et l’accès à la troisième rangée de sièges n’est pas trop dramatique, enfin moins que dans la version précédente (LX470).  En passant, l’empattement plus court du LX570 lui assure une meilleure maniabilité dans des sentiers vraiment difficiles que le Toyota Sequoia.  Mais, répétons-le, qui ira foutre un véhicule valant bien au-delà des 100 000$ dans la boue?

Si le désir de conduire un véhicule énorme et anonyme qui consomme comme un alcoolique en rechute mais qui vous isole de tous les bruits de la route vous tenaille, le LX570 pourrait bien être fait pour vous.  Patience, il débarquera chez les concessionnaires d’ici quelques semaines.  Quant au prix, si vous répondez aux critères ci-haut mentionnés, vous vous en foutez!

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