Maserati Quattroporte, une voiture à découvrir

Publié le 8 février 2006 dans 2006 par Denis Duquet

Il faut concéder à la langue italienne qu’elle peut donner du charme et du charisme à l’appellation la plus banale. Par exemple, cette élégante berline de luxe s’appelle Quattroporte ce qui signifie « Quatre portes » ou berline si on veut simplifier encore davantage. Mais ce nom a un petit quelque chose et permet à cette auto de déjà posséder plus de charme dans son appellation que les identifications alphanumériques tant appréciées des allemands. Arrivée sur nos rives depuis peu, cette belle italienne nous propose un amalgame d’élégance et de mécanique sophistiquée que nulle autre voiture de la catégorie n’est capable de nous offrir.

Arrivée depuis moins de deux ans sur notre continent, cette Maserati est virtuellement inconnue du grand public. Pourtant, il ne s’agit pas de la première génération puisque la première Quattroporte est apparue en 1964 pour être suivie par trois autres modèles au fil des années. Celle de la quatrième génération était dérivée du Coupé Biturbo de triste mémoire et elle ne méritait pas un tel traitement. Il faut d’ailleurs souligner que cette prestigieuse marque a connu des jours tristes dans le groupe DeTomaso avant de se joindre à Ferrari. Le constructeur de Maranello a donc dépoussiéré tous les modèles de la marque au Trident avant de la revendre à Fiat au début de 2005.

La magie Pininfarina

Voilà pour la petite histoire, mais revenons à la voiture proprement dite qui est d’une esthétique toute racée. Il faut admettre que la silhouette dessinée par Pininfarina est très réussie. Surtout la partie avant avec son imposante grille de calandre sur laquelle on a fièrement accroché le trident symbolique de Maserati. Les phares rectangulaires qui l’encadrent donnent une impression de largeur à cette voiture qui est relativement étroite puisqu’elle concède 6,5 cm à la Ferrari Scaglietti avec qui elle partage plusieurs organes mécaniques. Les stylistes turinois ont également eu l’audace de placer trois petites prises d’air ovales derrière le puit de roue avant, comme sur les Buick des belles années. Mais leur intégration est excellente et plusieurs sont d’accord avec cette approche de style. Par contre, la partie arrière est moins élégante avec ses feux triangulaires qui alourdissent l’allure. Mais il faut souligner que cette présentation plus ou moins moche a un petit quelque chose de différent lorsque la voiture est en mouvement. Un jour j’ai suivi une Quattroporte pendant quelques kilomètres sur une route en lacet. Et ces feux arrière et la ligne du coffre semblaient avoir quelque chose de mystérieux.

Le design de l’habitacle est de même inspiration que celui de la carrosserie alors qu’on tente de mélanger le moderne et le classique. C’est réussi couci-couça alors que la présentation est traditionnelle. Et un détail en passant ! Si vous vous demandez quelle a été l’inspiration des concepteurs de la marque Infiniti quant à la présence d’une horloge analogique en plein milieu de la planche de bord, c’est chez Maserati qu’ils ont trouvé. En effet, cette pendulette est de rigueur sur la plupart des modèles depuis des décennies et elle de nouveau en poste sur la Quattroporte. Contrairement à l’approche « joystick » adoptée par Audi et BMW sur leurs modèles de luxe, les italiens de Maranello ont préféré l’approche « boutons multiples ». Ceux-ci sont relativement simples à décoder, mais comme mon expérience de la Quattroporte n’a été que de quelques heures et en terrain moins connu des routes californiennes, je m’en suis tenu au strict minimum quant à la manipulation des commandes. Ce fut suffisant pour découvrir que la climatisation est adéquate, ce qui n’a pas toujours été le cas sur les italiennes. Il faut également souligner que les cuirs qui recouvrent les sièges et presque tout l’habitacle sont d’une finesse exquise tandis que les sièges avant offrent un excellent support latéral. Par contre, les occupants des places arrière sont moins gâtés en fait d’espace que s’ils étaient à bord de l’une des versions allongées de la Audi A8 ou encore la BMW Série 7L par exemple. Mais l’exotisme des italiennes fait toujours son effet par rapport à la froideur germanique.

Un cas d’exception

Cette Maserati est de loin la plus petite des berlines de luxe européenne. Ce qui s’explique en grande partie par la vocation de berline de luxe sport qui a été dévolue à ce modèle. En effet, avec son moteur V8 passablement pointu et sa boite séquentielle à six rapports commandée par des paliers de changement des vitesses identique aux à celles du système Cambiocorsa de Ferrari, ce n’est pas nécessairement la berline du gros monsieur à complet trois pièces.

Une fois à bord et après qu’on a réussi à trouver une position de conduite correcte, ce qui n’est pas nécessairement facile, le moteur démarre en émettant un son qui est de la musique aux oreilles des amateurs de genre. Quelques coups d’accélérateur saccadés le font chanter encore d’avantage. Ce V8 de 4,2 litres produit la bagatelle de 400 chevaux et il fait sentir sa présence dès qu’on prend la route. Je n’ai jamais été un grand amateur de ces boîtes séquentielles contrôlées par palets, mais le système que Maserati appelle DuoSelect est intuitif et le passage des rapports passablement rapide. Mais ce qui m’a le plus impressionné est le feedback de la route pour une voiture de cette catégorie. On sent littéralement les pneus Pirelli P Zero Rossa mordre le bitume et la direction est précise en plus de bénéficier d’une assistance à commande électronique qui est supérieure à bien d’autres unités de même configuration. La voiture est neutre dans les virages et les freins sont puissants. Et il suffit de rouler pendant quelques kilomètres à son volant, d’examiner la liste de l’équipement de série et de prendre en considération le fabuleux moteur V8 4,2 litres pour se convaincre que la Quattroporte est une aubaine. Reste à savoir si la fiabilité sera au rendez-vous. Car, en raison de sa catégorie, il s’agit d’une voiture qui devrait être utilisée au quotidien.

Feu vert

Moteur fabuleux
Comportement routier
Silhouette élégante
Prestige de la marque

Feu rouge

Position de conduite
Commandes multiples
Volant mal adapté
Places arrière

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